Comment dois-je réagir aux propos transphobes et homophobes de certains de mes amis/connaissances ?
Comment dois-je réagir aux propos transphobes et homophobes de certains de mes amis/connaissances ?
Bonjour !
Depuis quelque temps, j’ai de plus en plus de difficulté à conserver mon calme face aux propos véhiculés par mon entourage. En effet, j’ai pris conscience que plusieurs de mes connaissances (et même amis) faisaient des « blagues » ou allusions homophobes, transphobes et racistes.
Une de mes connaissances en particulier possède une tonne de préjugés sur la communauté lgbtq+. Elle m’a plusieurs fois dites des remarques homophobes et biphobes, par exemple en soutenant que j’étais lesbienne, alors que je lui avais plusieurs fois dit que j’étais bi. Ou, encore, en disant qu’elle détestait voir deux femmes d’embrasser, que ça la dégoûtait.
Je n’ai plus du tout envie de m’entourer de ces personnes. Pourtant, je suis angoissé à l’idée que mon entourage pense que je réagis trop fortement à ces remarques. Qu’est-ce que vous me conseilleriez de faire ? Merci énormément !
Comment dois-je réagir aux propos transphobes et homophobes de certains de mes amis/connaissances ?
Bonjour !
Depuis quelque temps, j’ai de plus en plus de difficulté à conserver mon calme face aux propos véhiculés par mon entourage. En effet, j’ai pris conscience que plusieurs de mes connaissances (et même amis) faisaient des « blagues » ou allusions homophobes, transphobes et racistes.
Une de mes connaissances en particulier possède une tonne de préjugés sur la communauté lgbtq+. Elle m’a plusieurs fois dites des remarques homophobes et biphobes, par exemple en soutenant que j’étais lesbienne, alors que je lui avais plusieurs fois dit que j’étais bi. Ou, encore, en disant qu’elle détestait voir deux femmes d’embrasser, que ça la dégoûtait.
Je n’ai plus du tout envie de m’entourer de ces personnes. Pourtant, je suis angoissé à l’idée que mon entourage pense que je réagis trop fortement à ces remarques. Qu’est-ce que vous me conseilleriez de faire ? Merci énormément !
Lavande
Bonjour Lavande,
Merci de nous avoir écrit et de nous faire confiance avec ta question. En effet, les situations que tu décris semblent très préoccupantes et difficiles à vivre surtout lorsqu’elles se répètent tous les jours. Tu n’es malheureusement pas seule dans ta situation, et plusieurs jeunes nous écrivent pour avoir de l’aide vis-à-vis les propos inappropriés de leur entourage, tu peux consulter les réponses de mes collègues à des questions à ce sujet ici et ici pour avoir plus d’idées pour réagir face à ces situations.
Premièrement, tu as tout à fait raison de penser que de tels propos ou blagues sont inappropriés, et ce n’est pas toi qui es trop sensible ou qui manques d’humour. Une blague devrait servir à faire rire tout le monde, pas seulement un certain groupe privilégié aux dépens d’une communauté marginalisée.
Je suis conscient qu’il peut être compliqué de prendre une distance des gens de ton entourage qui ont ce genre de propos. Parfois, ce sont des ami.e.s à qui tu tiens malgré tout, parfois le contexte scolaire (ou autre) t’oblige à rester souvent en contact avec les mêmes personnes. Toutefois, si leur attitude vire à l’intimidation et que tu te sens inconfortable, rappelle-toi de t’entourer de gens respectueux et avec qui tu te sens bien, et d’en parler avec une personne de confiance.
Souvent, les personnes qui font des blagues oppressives (racistes, sexistes, homophobes, etc.) le font sans réellement penser aux conséquences de leurs mots. Souvent, iels répètent des idées véhiculées autour d’elleux pour entrer dans le moule, se donner un air drôle ou provocateur, « prouver leur hétérosexualité », ou encore le font par manque d’éducation. Penses-tu que c’est le cas de ton entourage? Si tu en as envie, tu peux les confronter sur ce sujet. Parfois, ça peut être moins intimidant de le faire en privé (une personne à la fois), ou bien de chercher de l’aide d’une personne en qui tu as confiance, mais c’est aussi à toi de voir quelle situation te rendrait plus à l’aise. Il y a plusieurs tactiques qui peuvent être utilisées. Tu peux demander à la personne pourquoi elle trouve ce genre de propos drôles ou acceptables, souvent seulement questionner la personne peut amener une réflexion. Tu peux procéder par l’éducation, par exemple en rectifiant un stéréotype ou un préjugé. Tu peux parler de l’impact de leurs paroles (tu n’as pas non plus à te prendre comme exemple), tu pourrais inventer que tu as un ami gai qui a déjà été blessé par ce genre de propos par exemple, ou leur demander comment iels se sentiraient s’iels étaient victimes de ce type d’attitude. Je me doute bien que la connaissance dont tu parles ne serait pas enchantée de t’entendre dire qu’un garçon et une fille qui s’embrassent, ça te dégoute. Sinon, l’humour peut être un moyen efficace et moins demandant de répondre à ce genre de situations. Par exemple, si quelqu’un demande à une personne bi, « alors, est-ce que ta phase bi est terminée? », la personne pourrait répondre « alors, est-ce que ta phase mentalité du Moyen Âge est terminée? ». Ok, je sais que mon exemple n’est pas très drôle, mais tu vois le style. Finalement, ma tactique préférée personnellement (ça s’applique plus aux blagues) est de feindre l’incompréhension. En disant « je m’excuse, je n’ai pas compris la blague », l’autre personne va vite s’embarrasser en essayant d’expliquer sa rhétorique sexiste, homophobe, etc., et comprendre, on espère, que sa blague était déplacée. Penses-tu que ces techniques pourraient t’aider? Si tu comprends l’anglais, tu peux trouver ici encore plus de techniques pour répondre à des propos oppressifs.
Il existe aussi des ressources pour mettre en place dans ton milieu scolaire une Alliance genres, identités et sexualités (AGIS), afin de créer un milieu sécuritaire pour les jeunes LGBTQ+ de ton école et d’organiser des activités de démystification de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre. Tu peux toi-même écrire à l’organisme Interligne afin d’obtenir une trousse de départ pour démarrer une AGIS ou bien en parler à un.e enseignant.e ou intervenant.e de ton école en qui tu as confiance afin qu’iel puisse t’épauler dans ces démarches. Qu’en penses-tu?
Aussi, si tu n’en as pas l’envie ou l’énergie et que personne n’est directement visé, tu n’es jamais obligée de confronter ou d’éduquer ton entourage. Si tu préfères les ignorer parfois, c’est tout à fait correct, et même mieux si tu penses que les confronter pourrait te mettre en danger. N’oublie pas de penser à toi et à ton bien-être, et de passer du temps avec des ami.e.s qui te respectent. Tu as tout à fait le droit de prendre tes distances, si tu le peux, de tes connaissances qui ont des propos blessants. Si tout ça devient trop lourd à porter, n’hésite pas à demander de l’aide.
Je te souhaite bon courage, et n’hésite pas à nous réécrire n’importe quand,
Ab, bénévole pour AlterHéros