Suis-je asexuelle? Si oui, comment avoir une relation normale avec ma copine sans la blesser?
Hello,
Je me permet de me confier ici, j’avoue que je me pose pas mal de question par rapport à mon attirance sexuelle (pas romantique)…Je suis lesbienne et affirmée depuis 4 ans, et je n’ai jusque là eu très peu de doutes là dessus. Le problème est que je n’ai eu que très peu d’expériences, beaucoup de «crushs» mais très peu de relations abouties. Il faut savoir que j’ai toujours eu cette volonté d’avoir une petite amie, comme si c’était quelque chose que j’admirais… Mais maintenant que j’essaye de me mettre dedans, j’ai l’impression que je ne suis pas entièrement à ma place. Je m’explique : moi et ma copine avons une chouette relation, j’aime énormément passer du temps avec elle, partager plus… Mais je n’arrive pas à me voir avoir des relations sexuelles avec elle. J’ai une sorte de gêne permanente quand il s’agit de passer aux «choses sérieuses «, même l’embrasser me stresse… Et ce n’est pas la première fois…je fantasme, je crushe et devant le fait accompli je me sens super mal, j’overthinke et j’arrive plus à penser à autre chose que cette gêne… Pourtant je l’apprécie énormément ! Plus qu’une amie, je sais que ce que nous partageons est une relation amoureuse… D’autant plus que je suis une personne plutôt solitaire, qui a tendance à être vite submergée par les relations humaines… Pour être honnête, je sais que c’est bête mais je ne me sens pas normale. Affreux .bref.
Je ne veux pas lui faire du mal et la blesser si je lui dis… Je ne sais pas quoi faire. Suis-je, (en plus d’être lesbienne ) asexuelle ? Dans ce cas là comment avoir une relation «normale » avec ma copine sans la blesser tout en respectant ses désirs et les miens? Comment gérer cette peur ? Dois-je vraiment apprendre à surmonter ça ou tout simplement l’accepter et vivre seule?
Désolée pour ce pavé,
Un immense merci pour cette possibilité de me laisser me confier ,
Très belles fêtes!
Lea
Bonjour Léa,
Merci pour ta question et je suis vraiment désolée pour le délai de réponse!
Pour commencer, il n’y a absolument rien d’« anormal » dans ce que tu me dis. Il est possible de ne pas être à l’aise d’avoir des relations sexuelles avec notre ou nos partenaire·s, ça ne signifie pas que nos sentiments ou notre proximité avec cette/ces personne·s sont moins importants!
Je ne peux pas te dire à ta place si tu fais partie du spectre de l’asexualité, mais je peux toutefois te nommer quelques orientations asexuelles dans lesquelles tu pourrais te reconnaître ou non. Par exemple, il y a le terme inactsexuel·le, qui représente une personne qui « éprouve une attirance sexuelle et désire une relation sexuelle bien qu’elle ne veuille pas ou soit repoussée par des actions sexuelles ». Sinon, il y a aussi le terme acorsexuel·le, qui fait référence à « une personne qui éprouve une attirance sexuelle sur laquelle iel veut agir, mais qui a en même temps une forte aversion à s’y engager en raison de mauvaises expériences, d’appréhension ou d’autres réticences à être impliqué dans des relations sexuelles. Il y a bien évidemment beaucoup d’autres identités faisant partie de ce spectre, je te laisse aller les explorer au besoin sur cette page.
Si jamais tu ne te reconnais pas dans ces termes, il se pourrait aussi que cette gêne que tu ressens soit causée par autre chose, par exemple le stress, l’anxiété, les préoccupations, la dépression, le manque de confiance, etc.
Que tu sois asexuelle ou non, les sentiments que tu ressens au moment d’entamer un comportement sexuel sont entièrement valides. C’est pourquoi je crois qu’il serait important que tu communiques cela avec ta partenaire. Je rappelle, ce n’est pas parce que tu ne veux pas avoir de relations sexuelles que tu apprécies moins ta partenaire, votre relation amoureuse reste la même et vos sentiments aussi. Une relation amoureuse saine et positive ne requiert pas nécessairement de relations sexuelles, ce n’est pas tous les couples qui en ont et c’est très normal! Je t’invite à écouter tes limites et tes craintes et à les partager avec ta partenaire, je suis certaine que ça ne pourra que vous rapprocher. Bien sûr, il se peut que ta partenaire ait des besoins qui sont différents des tiens, mais ouvrir la conversation là-dessus pourrait aussi peut-être améliorer votre sentiment de confiance l’une envers l’autre et apporter de bonnes alternatives, que ce soit la masturbation (seule ou à deux) ou bien tout ce qui englobe le besoin d’intimité corporelle.
Tu n’as pas à dépasser tes limites pour conserver ta relation et tu n’as pas non plus à vivre seule. J’espère donc que tu pourras faire preuve de bienveillance envers toi-même et t’écouter.
J’espère que cette réponse pourra t’aider. N’hésite pas à nous recontacter au besoin,
Émilie (elle/she), pour AlterHéros
Similaire
