Questionnement autour des couches
Bonjour,
Pour vous expliquer un peu mon cas, depuis ma toute petite enfance j’ai toujours été attirée par les couches. Je ne sais pas d’où cela vient, mais j’ai toujours ressentit ce besoin, d’en porter et de les utiliser.
J ai essayé plusieur fois de m’en passer mais avec tres peu (aucun) succès…
Je ressent une excitations envers les couches, mais pas que. Au fur et à mesure du temps je me rend compte que cela fait partie de mon identité. Sans cela je ne me sent pas vraiment entière, pas vraiment moi.
Aujourd’hui, je ressent l’envie de ne plus me cacher. J’aimerais que les gens puissent me voir comme je suis, avec ça, mais j’ai peur du rejet, que les autres me disent que je n’ai pas à parler de ça. Que ça dérange…
Du coup je me demandais est ce que cela peut etre, en un sens, une forme de transidentité ?
De plus je me pose la question du « droit » à vivre ça plus ouvertement. Bien évidement sans l’imposer outre mesure, ou de façon outrancière, mais simplement ne pas faire tout le temps absolument tous les efforts pour que cela passe inaperçu et pouvoir les porter dans toutes les situations (si je dois me changer en dehors de chez moi, ou si jamais y a une odeur une fois, ou que ma couche se voit, est ce de l irrespect, ou un problème ? )
Je ne sais pas si mon questionnement est très clair, j’espere que vous me comprendrez.
Salut Sahe,
Merci de partager avec autant d’ouverture une partie aussi intime de toi. Ce n’est pas toujours évident de parler de ce genre de sujets et cela montre une belle volonté de te comprendre et de cheminer dans ce qui te définit. Ce que tu décris semble aller bien au-delà d’une simple excitation sexuelle. Cela semble faire partie intégrante de ton identité et contribuer à ton sentiment d’être toi-même.
La transidentité concerne généralement le sentiment d’être dans un genre différent de celui qui a été assigné à la naissance. Dans ton cas, ce que tu vis semble davantage lié à ton expression personnelle et à un aspect fondamental de ton identité, plutôt qu’à une question de genre. Cela dit, il est tout à fait valide de comparer ces expériences dans le sens où elles touchent toutes deux à des aspects profonds de l’identité et à l’authenticité. Plutôt que d’essayer de cadrer cela comme une forme de transidentité, peut-être pourrais-tu envisager cette expérience comme une caractéristique unique et précieuse de qui tu es. Il n’est pas toujours nécessaire d’y apposer une étiquette, surtout si cela ne te semble pas correspondre pleinement à ce que tu ressens.
Tu as tout à fait le droit d’exprimer cette partie de toi plus librement, tant que cela respecte les espaces et les limites des autres. Cela ne signifie pas que tu dois te cacher, mais plutôt de t’assurer d’adopter une approche équilibrée Par exemple, si ta couche est visible ou si tu dois te changer dans un lieu public, cela ne devrait pas être un problème tant que c’est fait avec discrétion et dans le respect de l’environnement. Pour ce qui est des odeurs ou d’autres aspects qui pourraient déranger, il est important de prendre des précautions pour minimiser ces impacts et ainsi réaliser cette pratique sans crainte d’incommoder autrui.
La peur du rejet est légitime, car ce type de pratique est peu connu et parfois mal compris. Ce qui peut t’aider, c’est de choisir avec soin les personnes à qui tu te dévoiles. Partager cela avec des proches qui te respectent et sont prêt·e·s à t’écouter pourrait être un premier pas. Tu n’as pas besoin que tout le monde accepte ou comprenne cette partie de toi immédiatement. Ce qui compte, c’est de t’entourer d’un cercle de soutien où tu te sens en sécurité et comprise.
En conclusion, ce que tu vis fait partie intégrante de ton identité. Il n’y a rien de mal à vouloir l’exprimer, tant que cela s’inscrit dans un cadre respectueux des autres. Trouver un équilibre entre ton besoin d’authenticité et les réalités sociales peut être une belle opportunité de découverte personnelle. Si tu ressens le besoin d’explorer davantage cette facette de toi ou de recevoir du soutien, discuter avec un·e sexologue pourrait être une excellente ressource pour t’aider à mieux intégrer cette dimension dans ton quotidien.
N’oublie pas que tu mérites autant de respect et d’acceptation que n’importe qui.
Mélo, étudiante au baccalauréat en sexologie et stagiaire pour AlterHéros
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Mélo (elle/she/they)