Parce qu'il ne faut jamais arrêter de rêver

Salut ! Aujourd’hui, j’ai décidé de vous partager mon histoire en vous racontant quelques tranches de ma vie. J’espère qu’elle puisse donner de l’espoir à tous ceux et celles qui souffrent en silence et ne croient pas qu’il est possible d’être heureux et d’avoir des rêves quand on est homosexuel.

Marc-Olivier

Salut !  Aujourd’hui, j’ai décidé de vous partager mon histoire en vous racontant quelques tranches de ma vie.  J’espère qu’elle puisse donner de l’espoir à tous ceux et celles qui souffrent en silence et ne croient pas qu’il est possible d’être heureux et d’avoir des rêves quand on est homosexuel.  J’attends vos réactions!

Des questionnements… même tout petit

J’ai souvent ressenti lorsque j’étais enfant que je n’étais pas comme les autres petits garçons de mon âge.  Un discours assez typique vous me dirait, mais malgré tout, je sentais qu’il y avait quelque chose qui me différenciait aux autres.  Je préférais passer du temps à jour aux barbies avec ma sœur et ses amies, je détestais tous les sports (je les ai tous essayé un jour ou l’autre), et j’ai jamais aimé jouer avec des camions ou des GI Joes.  À l’école primaire, j’étais un bon élève, entouré de jeunes filles avec pas ou très peu d’ami.  Ces comportements m’ont poussé à me questionner, même très jeune.

Comme la plupart des jeunes de 9-11 ans, j’ai eu des expériences d’ « exploration » du corps humain et de la sexualité avec d’autres garçons de mon âge.  Mais au contraire de la majorité, ces expériences ont suscité des questionnements en moi dont je n’arrivais pas à trouver les réponses.  J’étais tout simplement plus attiré vers les gars que les filles de mon âge.  Assez rapidement, j’ai cru comprendre que j’allais évoluer différemment des autres, bien que je n’avais pratiquement aucune idée de ce qu’était l’homosexualité ou même l’orientation sexuelle.  Jusqu’à l’âge de 14 ans, cette différence ne causait pas de problèmes, ni d’inquiétudes majeures… à l’exception de cette petite voix en moi me rappelant constamment que ma vie allait être différente.

Le secondaire : vivre différemment en silence

Lorsque je suis arrivé au secondaire, j’ai réussi à me créer un petit réseau social plutôt solide bien qu’en secondaire 1, j’étais encore préoccupé majoritairement par mes légos, mes jeux d’ordinateurs et à arrivé très tôt de l’école pour regarder la télé de 15h30 à 17h en mangeant une montagne de biscuits soda avec du fromage orange… !  Pour prouver ma masculinité et pour faire plaisir à mon père, j’ai tenté de faire partie de l’équipe de football de mon collège (n’est-ce pas le summum de la virilité que d’être joueur de football ? ;))  Malheureusement, cette expérience fut un désastre total qui n’a pas su rassurer mes questionnements sur mon orientation sexuelle.  C’est lors de mon secondaire 2 que j’ai commencé à me sentir plus à l’aise à mon collège, à développer des amitiés solides.  C’est à ce moment que j’ai entrepris de suivre des cours de trompette : la meilleure affaire que j’ai entrepris de tout mon secondaire.  Ça m’a permis de canaliser mes énergies et mes inquiétudes, de rencontrer des jeunes ouverts d’esprit et de me sentir bien dans un environnement créatif.

Jusqu’à la moitié de mon secondaire, je n’ai pas été vraiment confronté à mon orientation sexuelle.  Par contre, en secondaire 3, c’est l’année où j’ai commencé à vivre des expériences plus d’adolescents : la première fois que je prenais une brosse avec mes amis, les premiers partys sans les parents, les premiers slows, les premiers couples…  Bien qu’agréable, je me sentais obligé de faire attention à mes pas, mes gestes, mes relations avec les filles et les gars pour éviter de me placer dans des situations où j’aurai à me justifier.  « Pourquoi tu sors avec une telle, je suis sûr qu’elle est intéressée à toi », « tu devrais parler avec une telle… », bla bla bla… Toutes ces phrases assassines qui ajoutaient à la pression, qui contribuaient à la peur et qui m’empêchaient de vivre une vie « normale » comme ado gai.

Pour moi, le questionnement sur mon orientation sexuelle a été plutôt court.  Lors de mon anniversaire de 14 ans, mon père décide de payer l’abonnement à l’Internet.  Imaginez, nous sommes en 1994, l’Internet existe depuis seulement quelques mois, et déjà, des milliers de pages web.  Soudain, un monde s’ouvrait à moi et je comptais bien l’explorer.

Très rapidement, je recommence à utiliser l’internet, faire des recherches en quête de réponses.  J’ai réalisé comme tel que j’étais « gai » lorsque je suis tombé sur un site Internet où on y présentait des photos de sous-vêtements pour hommes.  C’est à ce moment que j’ai eu le déclic.  C’était un après-midi, et je me souviens que toute la journée, j’étais consterné par la signification de cette attirance pour les hommes.  Tout de suite, je me suis dit « il ne faut pas que personne ne le sache. »  J’étais à la fois très curieux et à la fois triste et en colère contre moi.  Malgré cette honte, j’ai donc continué mes recherches sur Internet, me créant tranquillement un univers virtuel, mon jardin secret en quelque sorte.  J’ai découvert le « chat », des informations sur l’homosexualité, mais avant tout, j’ai découvert qu’il existait tout un monde gai.  Heureusement pour Internet, j’ai réussi à briser mon isolement en quelque sorte.  Entre deux devoirs de maths, le chat était mon échappatoire.  Mes discussions sur Internet étaient strictement virtuelles.  J’étais hanté par la peur que ma famille ou mes amis apprenne que je sois gai, tellement que j’ai évité tout contact réel. J’avais d’ailleurs trop peur de leur en parler.  J’avais tellement peur de les décevoir, de ruiner leurs rêves qui étaient de plus en plus incompatibles avec les miens.  En fait, il n’y avait pas une journée où je pensais à mon homosexualité comme un malheur.  C’était toujours présent et je n’arrivais pas à me sortir ça de la tête.

Mon premier flash gai

En secondaire 4, j’ai commencé à être plus ami avec Marie-Ève et Eric, deux amis de mon collège.  Eric n’était pas le plus beau de l’école, mais il avait un certain charme, un sens de l’humour et un côté très sexy même sexuel en lui qui m’attirait.  On a commencé à passer beaucoup de temps ensemble, mais strictement pendant les heures d’école.  On jasait de tout et de rien.  Il me parlait de ses blondes, de filles, de l’équipe de football dont il faisait parti, et moi je lui parlais de mes cours de musique, de cette fille dont tout le monde pensait que j’étais amoureux…  Vers la fin de notre secondaire 4, Eric nous confie qu’il pense être bisexuel.  La nouvelle me laisse bouche bée.  Bien que je ressentais qu’Éric n’était pas 100% hétéro, j’apprends cette nouvelle un peu comme une blague, ne sachant pas si Eric était sérieux ou non.  Le sujet reste tabou, et Marie-Ève et moi passons à un autre sujet.

Nous sommes au début du secondaire 5, lentement mais sûrement, je réalise que je tombe en amour avec Eric.  Je commence même à être jaloux de ses blondes, à vouloir savoir ce qu’il fait à l’extérieur de l’école, etc.  L’urgence de lui dire commence à se faire sentir.  Je l’invite donc à venir chez moi un vendredi soir pour lui annoncer la nouvelle.  Malheureusement, après 30 minutes de gossage sous la pluie en route vers sa maison, je n’arrive pas à lui avouer mes sentiments pour lui, mais j’arrive malgré tout à lui révéler que je me questionne sur mon orientation (ce qui était faux puisque je savais très bien que j’étais gai).  Eric apprend cette nouvelle plutôt bien, me disant qu’il était passé par là déjà, que je ne devrais pas m’en faire puisque c’est sûrement une phase comme ça l’a été pour lui et qu’il garderait ce secret. Content mais déçu à la fois qu’il se dise hétéro, je continue à m’accrocher à lui.

Malheureusement, une histoire de bourse d’études à Toronto vient compromettre notre amitié.  C’était Eric rêvait d’obtenir cette bourse d’études depuis le secondaire 2.  Une fois le verdict tombé, le président de l’école et moi obtenons la bourse.  Aussitôt, Eric devient furieux et cesse de me parler.  Nos rapports se détériorent rapidement et une rumeur dans l’école commence à circuler que je suis homosexuel.  Heureusement, l’obtention de la bourse a un effet dissuasif.  Je retourne donc à mon réseau d’amis que j’avais avant Eric, et m’assure d’avoir leur soutien pour les quelques mois restant à mon secondaire.  La rumeur n’est jamais confirmée ni infirmée.  Je continue à me plonger dans mes cours de musique qui nécessitait plusieurs heures de pratique après les cours, évitant ainsi de me faire achaler dans les casiers ou dans le cohue des fins de cours.

Vers la fin du secondaire, c’est le revirement de situation.  L’autre gars sélectionné pour la bourse la refuse, et la bourse est remise à Eric.  Je reçois plutôt mal la nouvelle, me voyant mal étant deux ans à Toronto avec lui.  Puisque nous allions vivre ensemble dans un pensionnat pendant 2 ans, nous nous sommes efforcé à maintenir des rapports courtois entre nous, bien que très superficiels.

L’été suivant ma graduation, je continue à travailler à mon emploi chez McDonalds.  Je continue à chatter avec mes amis virtuels, encore trop hésitant pour rencontrer, visiter le village gai, ou même fréquenter des organismes jeunesse pour jeunes allosexuels.  L’été passe vite et je me retrouve propulsé dans un autre collège à Toronto pour deux ans.  Bien que fier d’avoir obtenu cette bourse d’études, ce projet d’études entre en conflit avec mes intentions de « vivre » au CÉGEP.  Depuis le secondaire 3, j’avais hâte d’arriver au CÉGEP pour vivre plus ouvertement mon homosexualité, ayant entendu parler d’associations étudiantes pour jeunes gais et lesbiennes.  Je devais donc repousser cette période encore de deux ans… ou du moins, je pensais !

Périodes de bouleversement

La première année à Toronto fut assez rock-and-roll.  C’était un nouvel environnement, entièrement en anglais, une autre culture, un autre système scolaire très exigeant.  Ah oui, en plus, l’école était un collège pour garçon seulement.  Pour un jeune gai, ce n’était pas nécessairement une bonne nouvelle.  Malgré tout, le climat du collège n’était pas très homophobe quoique je savais que ce n’était pas l’endroit pour parler ouvertement de ma gaiété avec les autres pensionnaires.  Pour survivre, je décide de mettre toutes mes énergies dans mes études et les activités parascolaires, mettant de côté presque la totalité de ma vie sociale.  L’année scolaire avance plutôt vite et je retourne à Montréal pour l’été.

Dès mon retour à Montréal pour l’été, je décide qu’il est temps d’explorer le milieu gai de Montréal et de sortir de mon univers virtuel.  Je me lie d’amitié avec Stéphane, un gars que j’avais rencontré sur Internet.  Il me fait découvrir le Village gai, ma première sortie dans un club gai (le Unity – j’en reste traumatisé pendant plusieurs mois).  Bien que Stéphane et moi avions très peu d’affinité, je réalise qu’il est possible d’être à la fois gai et plutôt bien dans sa peau.  Stéphane était « out » à ses parents et la plupart de ses amis.  Je n’étais pas aussi à l’aise que lui.  Je restais très prudent.  Nos rencontres se faisaient toujours de façon clandestine, ayant toujours très peur que mes parents se rendent compte des changements dans ma vie sociale.  Pendant le mois de juin, tout se passe bien.  Je commence à sortir de plus en plus et commence même à réaliser que je serai peut-être plus heureux si mes parents et ma famille étaient au courant.  Je me rends compte qu’il n’y a pas d’option.  Mon bonheur doit passer par mon coming-out.  Je me promets de leur dire qu’ils me demandent un jour.

Le jour du coming out

Le jour arriva le 27 juillet 1997, j’ai alors 17 ans.  Ma mère me reconduisait sur l’heure du midi à mon travail, un camp de jour.  Elle commence à me parler du mariage, elle me demande si j’aimerai me marier un de ces jours.

–         Non, pas vraiment, lui réponds-je.

–         Pourquoi pas ? Es-tu gai ?

–         Oui…

Après avoir failli faire un accident d’auto, ma mère reprend ses moyens.  Je lui demande de se calmer et de ne pas en parler pour l’instant à mon père.  Elle me dépose à mon travail et je dois continuer ma journée avec une gang de jeunes 7-8 ans, plus fous que jamais.

Le retour à la maison est une catastrophe.  Dès mon arrivée, je sens qu’il y a un silence qui plane dans toute la maison qui me donne des frissons.  Ma mère m’évite du regard.  Après un souper en silence, ma mère demande à ma sœur d’aller voir ses amies.  Je suis donc coincé avec ma mère et mon père.

–         J’ai parlé avec ton père.  On doit parler, dit-elle sur un ton urgent et dramatique.

–         OK, parlons…

Cette discussion fut une des plus intense et des plus blessante de ma vie.  Tous les préjugés sur les homosexuels y sont passés : «  c’est sûrement un phase », « c’est le pire drame de la famille », « il faut pas en parler à la famille », « tu vas mourir du sida », « c’est tellement affreux comme les homosexuels font l’amour », « tu seras toujours malheureux », « qu’avons-nous fait pour mériter ça », etc.  J’essai de rester fort, de fournir des informations justes, malgré les larmes qui tombent sur mes joues.  C’était comme si une bombe nucléaire avait tombé sur notre maison.  Je me sentais tellement démuni.  Tellement triste.  Je n’avais pas anticipé une telle réaction de mes parents.  Même dans mes pires cauchemars, je m’attendais à une certaine ouverture de leur part…

Et pis, le téléphone sonne.  Je réponds.  C’est mon autre sœur, à Québec.

–         Qu’est-ce qui se passe, pourquoi tu pleures ?

–         Je ne peux pas te le dire, c’est trop terrible… ok, je viens de dire aux parents que je suis gai.  Parles-leur, je n’arrive pas à les rationaliser

Après quelques minutes au téléphone, mes parents réussirent à reprendre leurs sens.  Je dois quitter pour rejoindre Stéphane.  On sortait au Unity ce soir là.  Mes parents et moi se serront dans nos bras.  Ma mère et mon père me disent qu’ils m’aiment encore malgré tout.  Je quitte la maison avec l’impression que tout mon monde vient de basculer d’un même coup.  Plus jamais mes parents me verront de la même façon.

Le lendemain, je fais ma sortie à ma sœur qui le prend bien sur le coup et plutôt mal par la suite.  Les jours suivants restent tout aussi dramatiques.  Ma mère continue à en parler, je continue à tenter de démystifier tout ça avec elle.  Et puis, avec le temps, la situation revient tranquillement à la normale.  Ma grand-mère décède.  Mon homosexualité cesse de devenir le centre de l’attention et de malheur de la famille.  La fin août approche à grand pas et je repars pour une autre année scolaire à Toronto.

Le retour à Toronto est pour moi un repos de tout cet émoi relié à ma sortie du placard.  Je retrouve mes quelques amis dont Eric.  Je continue à me concentrer sur mes études et mes activités scolaires.  À chaque retour à Montréal, ma famille semble un peu plus ouverte à l’idée que je suis gai.  Ma mère a lu tous les livres sur l’homosexualité de la bibliothèque du quartier et elle commence à en parler à ses amies, ses collègues de travail… Ma sœur qui habitait encore avec mes parents continue mon travail de démystification avec mes parents pendant mon départ.  Heureusement, le sujet de mon homosexualité ne devient pas tabou et on aborde le sujet assez régulièrement, pas toujours de façon positive, mais on en parle, c’est l’important.

Étrangement, les rapports avec mon père s’améliorent.  Mon père et moi m’avons jamais eu une relation très poche l’un de l’autre.  Mais plus le temps avance, plus je réalise que la relation avec lui est plus honnête, plus vrai.  Je réalise que pendant longtemps, je ressentais une frustration contre lui puisque je voyais en lui la pression de me conformer à la norme hétérosexuelle.  Maintenant qu’il est au courant de mon homosexualité, je peux être vrai avec lui sans me sentir mal d’avoir choisi la musique plutôt que le sport, par exemple.

La première fois

Le 7 avril 1998, je décide de rencontrer un gars que j’avais rencontré sur ICQ par hasard à une station de métro de Toronto.  Il s’appelait Uri.  À première vue, Uri est cute, je le trouve totalement différent de moi, mais il a un je-ne-sais-quoi qui m’attire.  La soirée se passe comme un conte de fée : mon premier baiser, ma première relation « sexuelle » dans sa petite voiture (si on peut appeler ça comme ça…).  J’ai l’impression de vivre, d’être en amour, d’être enfin heureux.  On promet de se revoir.

Notre relation s’avère difficile, moi étant dans un pensionnat où il m’était impossible d’amener mon « chum », et lui n’ayant pas fait son coming-out à sa famille juive d’Israël.  On continue à se fréquenter quelques fois par semaine, à s’embrasser dans sa voiture… ce n’était pas l’idéal mais on s’en contentait.

L’aventure tire à sa fin.  Je dois me concentrer sur mes examens finaux, je n’arrive plus à composer avec l’idée de vivre une relation amoureuse avec Uri dans un milieu scolaire homophobe où je pourrais me faire prendre.  Je réalise aussi que ce que j’éprouvais pour lui n’était pas vraiment de l’amour, mais plutôt de l’excitation, un peu comme si j’étais tombé en amour avec l’idée que j’étais en amour.  Je décide donc de rompre avec Uri.  Une décision qui lui brise le cœur.  Quelques jours plus tard, je retourne à Montréal de façon définitive dans ma famille où je compte entreprendre un bac en génie informatique à l’université McGill.

À la recherche de l’amour

Après avoir fait ma sortie auprès de ma famille l’été précédent, je décide de faire ma sortie auprès de mes amis et de vivre mon homosexualité au grand jour.  Plus de cachette, plus de culpabilité…  Un par un, je fais ma sortie.  La grande majorité de mes amis le prenne très bien.  Je regrette même de ne pas leur avoir dit plus tôt.  Les mois suivants, les rencontres avec mes amis se passent bien quoique j’aie toujours l’impression que mon homosexualité est écrite dans mon visage et que c’est le seul sujet de conversation.  Avec le temps, cette impression change, se métamorphose et je réussi à intégrer cet aspect à ma vie aux plusieurs facettes de celle-ci.

Je me lie d’amitié avec quelques gars d’Internet qui devienne de très bons amis.  Nous sortons de plus en plus dans les bars et les discothèques du Village, presque à chaque vendredi soir.  Je réalise que je deviens de plus en plus à l’aise avec tout ça.  Je n’associe plus homosexualité avec malheur et tout semble aller sur des roulettes.

N’ayant pas vécu de relations amoureuses sérieuses, je pars à la conquête de l’amour.  Déterminé, je fais plein de rencontres avec des gars rencontré sur Internet ou des sites de rencontre qui n’aboutissent finalement à rien sauf à des pertes de temps.

Alors que j’avais abandonné l’idée d’avoir un chum, je rencontre lors d’une soirée avec des amis au Unity, un gars super sympathique.  On commence à se fréquenter, je le trouve gentil et pour la première fois, je ressens un déclic, une réciprocité.  Je décide de m’investir dans cette relation qui a duré pendant presque trois ans !  J’ai vécu plein de choses extraordinaires avec lui, mais avec les années, nos parcours de vie divergent, mes sentiments changent envers lui, et je réalise que nous devenons plus amis qu’amoureux, alors c’est la rupture…

Quelques mois plus tard, je replonge dans une relation avec un jeune génie de la musique et des arts qui a duré presque un an.  Fiou !  Quelle histoire d’amour intense et passionnée, mais  à la fois blessante !  Donc après 4 ans de vie de couple, je réapprends le célibat que j’avais jadis si bien apprivoisé.

Des projets !  Des projets !

Outre ma vie amoureuse, les années suivant mon retour de Toronto sont marquées dans la mise en œuvre de plusieurs projets.  N’étant pas comblé par mes études que je trouvais trop technique et pas assez créatif, je décide de lancer ma propre entreprise de conception de sites Internet pendant l’été 2001.  Cette aventure tourne bien et j’arrive à travailler à mon compte à temps partiel tout en étudiant à temps plein.  Même aujourd’hui, mes études complétées, je continue à être travailleur autonome pour mon entreprise.

L’hiver suivant, je décide qu’il est temps pour moi d’agir pour la jeunesse allosexuelle.  Constatant que ma situation avec mes parents, ma famille et mes amis tourne bien, et réalisant que mon travail de démystification auprès d’eux à porter fruits, je décide de travailler au développement d’un site Internet pour les jeunes de toute orientation sexuelle, leurs parents et les professeurs.  J’avais depuis longtemps réalisé qu’il y avait un manque de ressources sur Internet pour venir en aide aux jeunes allosexuels.  Avec l’aide de mon chum à cette époque, et quelques uns de nos amis, nous lançons AlterHéros.com en août 2002.  Le succès du portail est quasi-immédiat.  Voyant l’impact du site, mon chum et moi continuons nos efforts de développement, de rédaction, de recrutement et de partenariat.  Pour mieux grandir, nous décidons de transformer le site Internet organisme à but non lucratif nous permettant d’être plus structuré, plus adapté et plus fort.  Le reste est inscrit dans l’histoire.

Et puis, me voilà maintenant à 24 ans, j’ai complété mes études, je suis toujours impliqué bénévolement dans le milieu associatif, très actif au sein de mon entreprise avec plein de projets en tête.  Mon prochain projet : un stage de solidarité international dans un pays du Tiers-Monde, au Honduras pendant trois mois l’été prochain !  Côté familial, tout se passe très bien avec tous les membres de ma famille qui ont su m’accepter malgré mon orientation homosexuelle.

Alors voilà !  En écrivant mon histoire, j’ai voulu vous montrer qu’il ne faut jamais arrêter de rêver.  Il ne faut jamais laisser son orientation sexuelle devenir un obstacle à vos ambitions.  Nous avons qu’une vie et nous avons tous droit de la vivre pleinement.  Alors, courage à tous, heureuse et longue vie !

Marco xox

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