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11 septembre 2017

Il vit avec le syndrome d'Asperger et vient de faire son coming-out trans. Que faire?

Marie-Édith Vigneau

Question:
Bonjour,
Je vous écris parce que nous avons besoin de support matériel, psychologique, humain…
Le garçon de 20 ans de mon conjoint nous a appris, il y a quelques mois qu’il était trans, une femme. Il veut que nous l’appelions par son nouveau nom, il se tient avec un groupe de LGBT à l’université et participe à tous leurs événements et manifestations. Il refuse d’aller voir un psychologue et veut contourner ces rencontres avant de changer de sexe. Il n’est plus souriant, est frustré à rien et a changé de tempérament depuis qu’il a annoncé la nouvelle à ses parents. Il faut savoir qu’enfant, il a reçu un diagnostique d’asperger et qu’il lui est arrivé souvent d’avoir des idées radicales, soit en politique, soit avec les droits humains ou autres. De plus, n’avait pas d’amis jusqu’à ce qu’il commence à se tenir avec ce groupe à l’université.
Ses parents sont inquiets parce qu’ils croient que de voir un psychologue pourrait l’aider, pour confirmer qu’il est bien une femme et pour l’aider tout au long de sa transformation. Je suis aussi inquiète pour son père qui doit faire le deuil de son garçon…..il dit que dans un sens, son garçon va tuer son garçon….il a besoin de support. Mon conjoint aime son garçon et va le supporter s’il y a une transformation, mais il a besoin d’aide pour le deuil.
Merci de nous guider.
Réponse:
Bonjour,
Merci beaucoup de nous faire confiance.
L’enfant de votre conjoint vous a fait son coming-out en tant que personne trans.
Même si ce n’est pas une habitude pour vous, j’utiliserai des pronoms féminins pour la désigner. Je comprends qu’il est difficile de le faire, particulièrement si elle affiche des caractéristiques assez «masculines». Difficile pour le père, pour vous, pour la mère…Toutefois, il y a fort à parier qu’elle sera de bien meilleure humeur si son entourage utilise les pronoms et le nom choisi qui correspondent à son identité de genre. C’est la meilleure façon de la supporter pour l’instant.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un rendez-vous avec un.e psychologue pour confirmer qu’elle est trans. Toutefois, si elle souhaite avoir accès aux hormones et à certaines chirurgies, il sera nécessaire de consulter des professionnel.le.s de la santé.
Cela dit, il y a plusieurs façons d’être trans et plusieurs parcours trans. Une transition n’est pas toujours synonyme de chirurgies. Il se peut que la fille de votre conjoint soit confortable en affichant un look plus traditionnellement féminin et même en gardant son apparence actuelle.
Concernant le groupe LGBT de l’université, il s’agit d’une ressource intéressante. L’Alternative, la Réclame, le Groupe d’action trans de l’UdeM, Queer Concordia, Queer McGill et le Centre for Gender Advocacy de Concordia sont tous des groupes reconnus par les acteurs du communautaire LGBT. Ils permettent l’accès à un réseau où les étudiant.e.s peuvent exprimer leur véritable identité, en plus de fournir de l’information de qualité et d’organiser des activités. Ses idées plutôt radicales et intérêts restreints, s’il y a lieu, lui permettent maintenant de se joindre à un réseau et de créer des amitiés. Ces groupes visent le mieux-être des communautés LGBTQ+ et utilisent généralement des moyens pacifiques pour promouvoir leurs idées. Pas si mal !
Malgré la transition, la personne trans reste la même à l’intérieur. Elle a toujours été une fille. Cependant, il se peut qu’avec le syndrome d’Asperger, elle ait eu conscience de son genre et de la façon dont elle est perçue (actuellement, comme homme) plus tard que les personnes dites neurotypiques. Lorsque son identité de genre sera reconnue et lorsqu’elle trouvera un équilibre au niveau de son expression de genre (la façon dont elle s’habille, se comporte, bref, la manière d’exprimer le fait qu’elle est une femme), son humeur s’améliorera fort possiblement.
Concernant le deuil – souvent inévitable lorsque notre enfant fait un coming-out – votre conjoint pourrait créer un réseau à partir des ressources fournies par Enfants Transgenres Canada et consulter un.e spécialiste des questions trans qui connaît bien les réalités des familles.
Voici un vidéo qui pourrait lui donner un petit élan de courage.
Si vous en avez les moyens et si elle souhaite s’y joindre, ce groupe pourrait être intéressant pour sa fille.
Si vous lisez l’anglais, je vous propose cette lecture.
Pour conclure, disons que sa fille plus épanouie effacera graduellement son garçon malheureux. Prenez soin de vous, n’hésitez pas à consulter et à aller à la rencontre d’autres parents qui ont vécu des expériences similaires. La Clinique Autisme Asperger de Montréal vous sera probablement utile à ce sujet.
N’hésitez pas à nous réécrire si vous en ressentez le besoin.
Au plaisir,
Marie-Édith Vigneau, B.A. sexologie

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