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29 mars 2024

Ma gynécologue m'a donné une ordonnance pour tous les dépistages faisables par prise de sang, mais m'a affirmé que je ne pouvais pas faire les autres (VPH, gonorrhée, chlamydia, etc), car je n'ai jamais eu de rapports avec pénétration. Est-ce vrai?

Bonjour, 

Je ressors d’un rendez vous chez ma gynécologue où j’ai demandé des renseignements concernant le dépistage des des MIST/IST. Elle m’a donné une ordonnance pour tous les dépistages faisable par prise de sang mais m’a affirmé que je ne pouvais pas faire les autres car je n’ai jamais eu des rapports avec pénétration (les seules rapports que j’ai eu se sont limités a de simples touchés des parties génitales entre elles). Donc que je ne peux pas effectuer ceux qui nécessitent un examen clinique des organes génitaux (comme celui du papillomavirus, de la gonorhée, la chlamydia etc).  

Est-ce réellement le cas alors que ce sont des maladies transmissibles même sans pénétration? 

J’ai également une dernière question. Peut-on effectuer un frottis (TEST HPV) avant l’âge de 25 ans?

abab

Salut Lore,

 

Merci de nous faire confiance avec ta question. Je suis très content d’entendre que tu t’informes et que tu prennes soin de ta santé! 

Il y a bien sûr plusieurs raisons de faire des tests de dépistage, par exemple lors d’une rencontre avec une nouvelle ou un nouveau partenaire, si tu ressens des symptômes (plusieurs ITSS peuvent toutefois être asymptomatiques) ou après une exposition potentielle. Plusieurs personnes l’intègrent même systématiquement dans leur routine médicale annuelle! 

En effet, comme tu le mentionnes, il y a différentes modalités (prise de sang, test d’urine, prélèvement par swab/écouvillon) dépendant de ce qui est testé. La chlamydia et la gonorrhée sont deux ITSS qui peuvent être testées par prélèvement mais aussi par un test d’urine. Il existe aussi dans certaines cliniques des trousses d’auto-prélèvement qui permettent de réaliser ces tests par toi-même!

La transmission de la gonorrhée et de la chlamydia peut se faire via les relations sexuelles orales, vaginales, anales, le partage de jouets sexuels ou par contact entre les organes génitaux (source en anglais : ici , source en français : ici). Certaines pratiques sexuelles ont un niveau de risque de transmission plus élevé que d’autres (par exemple une relation sexuelle anale sans protection comporte un niveau de risque de transmission plus élevé qu’une relation sexuelle orale sans protection (source)) mais tu as tout à fait raison, il peut y avoir transmission lors d’une relation sexuelle sans pénétration. Dépendant des ITSS, le risque est potentiellement plus faible. Il existe bien sûr plusieurs façons de se protéger et de protéger son ou sa partenaire, tels que la vaccination contre le VPH et les hépatites A et B, l’utilisation de méthodes barrières, etc. Voici un petit guide qui contient beaucoup d’informations sur les différentes ITSS et le sécurisexe.

Le ou la clinicien·ne demande souvent des questions (par exemple sur les pratiques sexuelles, le nombre de partenaires, etc.) pour juger du niveau de risque de la personne. Toutefois, plusieurs professionnel·les de la santé sont malheureusement peu informé·s à propos de ces sujets, surtout pour les personnes qui ne sont pas hétérosexuelles ou qui ont des pratiques qui sortent du cadre normatif des relations avec pénétration vaginale entre un homme et une femme. D’ailleurs, tu n’es pas obligée de répondre aux questions sur ta vie sexuelle si tu ne te sens pas à l’aise ou si tu penses que tu pourrais être victime de discrimination ou de préjugés. N’hésite pas non plus à demander des questions si tu ne comprends pas pourquoi ta gynécologue recommande ou ne recommande pas une intervention ou un test. Les professionnel·les de la santé sont des expert·e·s du corps humain et des différentes maladies, mais tu es l’experte de ta santé et de ton corps. Dans cette optique, je t’encouragerais donc à continuer à t’informer et trouver un.e médecin avec qui tu te sens en confiance et écoutée, afin de déterminer ensemble quel plan de match est le plus adapté à ta situation. 

Finalement, concernant ta dernière question, on peut différencier le test par frottis classique (typiquement appelé pap test), qui permet de vérifier si les cellules prélevées présentent des anomalies, du test HPV (qui permet de tester l’infection par le virus du papillome humain dont certaines souches peuvent causer le cancer du col de l’utérus). Ces deux tests sont typiquement réalisés de la même façon par frottis. Les lignes directrices concernant l’âge et la fréquence auxquels ces tests sont recommandés peuvent varier selon les pays et selon tes facteurs de risque individuels (historique familial, résultats des tests précédents, activité sexuelle, etc.). Par exemple, en France, le test cytologique (pap test) est recommandé entre 25 et 30 ans, alors que le test HPV est recommandé à partir de 30 ans (source). Je t’invite donc à faire part de tes questions à des spécialistes qui pourront t’accompagner dans la compréhension de tes facteurs de risque personnels et dans tes décisions. Tu peux aussi t’informer s’il existe des services de santé sexuelle destinés aux adolescent·e·s et aux jeunes adultes dans ta ville, qui sont habitués à conseiller des gens dans ton cas. Les CeGIDD (centres gratuits d’information, de dépistage et de diagnostic) pourraient aussi avoir de l’information qui pourrait t’intéresser.  

 

J’espère avoir répondu à tes questions, et n’hésite pas à nous réécrire!

Au plaisir,

A.b.

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