Libido en baisse suite à des relations douloureuses

Ça fait maintenant un certain temps (en années) que je suis avec ma copine, mais plus les années ont passé plus la libido de ma copine c’est estompé au point de ne plus du tout me toucher. Après discussion et certains essais avortés, elle m’a fait comprendre que cela lui faisait mal lors de nos rapports. Cette douleur s’est accentuée au point d’empêcher tout acte. Et l’idée, même qu’elle va avoir mal l’empêche complétement de vouloir le faire. A force nous avons tout simplement arrêté tout acte sexuel ou sensuel. Je parle pour moi car elle a dû mal a exprimer précisément ces émotions, mais ça me pèse énormément et psychologiquement ça ne va pas du tout.

J’ai essayé tant de choses pour faire remonter le désir que j’en suis désespéré. Ma copine a elle était voir une autre spécialiste pour avoir un avis différents, cependant elle ne souhaite plus y aller.

Je ne sais plus quoi faire autant pour que ça me pèse moins, autant que pour l’aider.

Mélo

Salut Rob,

Merci d’avoir pris le temps d’écrire à l’équipe d’AlterHéros avec ta question. Il est tout à fait compréhensible que tu cherches de l’aide par rapport à cette situation complexe. Je comprends que cela puisse être frustrant et déstabilisant pour toi, surtout après avoir investi autant d’efforts pour raviver la situation. Voici quelques suggestions qui pourraient vous aider à améliorer cette situation.

Je commencerais par souligner que bien que le problème physique soit ressenti par ta partenaire, il s’agit d’une problématique qui doit être abordée à deux et où la responsabilité de trouver une solution n’incombe pas uniquement à elle, mais bien à vous deux. Souvent, la personne qui traverse ce type de difficulté a l’impression que c’est de sa faute et qu’iel doit prendre l’initiative de résoudre la situation, ce qui peut indirectement créer un sentiment de stigmatisation. Bien qu’il s’agisse de son corps, il est essentiel de l’accompagner dans ce parcours et de ne pas faire peser la responsabilité de l’insatisfaction sexuelle sur elle seule. Un cercle vicieux peut s’être installé chez ta partenaire avec le temps, alimenté par l’anxiété liée à la performance et la pression de réussir. Si cette problématique a généré des tensions dans votre relation, cela peut aussi avoir aggravé la situation. Les douleurs peuvent aussi créer un cercle vicieux. Le mental étant puissant, la peur de la douleur peut entraîner une crispation du corps et accentuer la sensation de douleur. C’est pourquoi il est essentiel de suivre son rythme et de ne pas mettre de pression pour réussir, tout en restant attentif et à l’écoute de ses besoins.

Le désir sexuel ne se résume pas seulement au plaisir physique ; il est également influencé par de nombreux facteurs émotionnels et psychologiques. La routine quotidienne, souvent marquée par le stress et la répétition, peut rendre difficile l’expression du désir. Il est donc essentiel de créer un environnement chaleureux et paisible lors de vos moments à deux. Est-ce que la routine a un impact sur les émotions que vous vivez ensemble ? Prenez-vous du temps dans votre semaine pour nourrir votre intimité et vous sentir à l’aise l’un·e avec l’autre ? Dans tous les cas, passer du temps ensemble sans que ce soit sexuel peut contribuer à réduire les tensions et créer un espace propice à l’éveil du désir. La charge mentale peut en effet avoir un effet considérable sur la libido et le désir.

Il peut être important de redéfinir ce que signifie « l’intimité » dans votre relation, au-delà de la sexualité. Peut-être pourriez-vous explorer d’autres formes de connexion, comme le toucher non sexuel (caresses, câlins, etc.), qui permettent de retrouver une proximité émotionnelle sans pression. Cela pourrait créer un environnement plus positif au quotidien, en favorisant des émotions plus sereines et agréables lors de vos moments ensemble. Il est aussi possible que la relation sexuelle soit associée à certaines pratiques ou attentes spécifiques. Par exemple, ta partenaire pourrait associer un moment de proximité, comme un baiser ou un geste affectueux, à une relation sexuelle pénétrative. À force de reproduire ce même schéma, une peur de l’intimité pourrait s’être installée, ce qui pourrait expliquer qu’elle préfère éviter les moments sexuels, évitant ainsi de revivre cette crainte. Il serait alors utile de déconstruire ce lien pour alléger la pression et permettre à vos moments d’intimité de devenir plus agréables et moins chargés émotionnellement.

La communication ouverte et bienveillante est donc essentielle. Il est crucial que vous puissiez discuter de la situation dans un environnement calme et sans pression, où chacun·e peut exprimer ses émotions vécues par la situation sans jugement. Bien que ta copine ait du mal à verbaliser ses émotions, il pourrait être utile d’avoir un espace où elle se sent en confiance pour parler de ses ressentis physiques et émotionnels. Il est important d’être à l’écoute de ses besoins et de comprendre comment elle se sent par rapport à la situation.

Il est aussi important de voir si les causes physiques ont été explorées. Est-ce qu’une évaluation médicale ou gynécologique a été réalisée? La douleur durant les rapports sexuels, aussi appelée dyspareunie, peut avoir plusieurs causes, qu’elles soient physiques, hormonales ou même psychologiques, comme un traumatisme ou de l’anxiété. Un problème physique peut aussi être induit par un blocage mental. La communication sur la situation est donc la clé pour explorer les causes possibles et y remédier. Si nécessaire, consulter un·e professionnel·le de la santé peut être utile.

Si la situation te pèse psychologiquement, il peut être bénéfique de consulter un·e thérapeute pour t’aider à gérer tes émotions et éviter de transmettre une pression supplémentaire à ta partenaire. Parfois, avoir un espace pour exprimer frustration et peurs est essentiel pour préserver l’équilibre émotionnel. Vous pourriez également envisager une thérapie de couple pour aborder la situation de manière plus constructive.

En résumé, cette situation demande une approche globale : une communication ouverte et bienveillante, une écoute attentive des besoins de ta partenaire et un soutien pour qu’elle ne ressente pas cette situation comme un fardeau à porter seule. L’exploration de l’intimité au-delà de la sexualité et un soutien psychologique pour vous deux pourraient aussi aider à réduire l’anxiété liée à la performance et créer un environnement propice aux rapprochements. Il n’y a pas de solution immédiate, mais avancer pas à pas, avec patience et soutien mutuel, pourrait être la clé pour aller de l’avant. Rappelle-toi qu’il est important de respecter les limites de ta copine et de comprendre que son désir de ne plus avoir de relations sexuelles n’est pas un rejet de ta personne, mais une réponse à sa propre douleur et à ses difficultés.

En espérant avoir pu t’apporter certaines pistes de solution,

Mélo, étudiante au baccalauréat en sexologie et stagiaire pour AlterHéros

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