Je vis beaucoup d'insécurités à l'idée de ne pas être capable de réaliser mes rêves...

Bonjour je m’appelle Justine. J’ai un problème, au début sa aller mais depuis quelques temps, sa ma rendue malade. Pour commencer, je suis très fan des États-unis, tellement que en 6éme je me suis dis :» et si j’allais vivre là-bas ?». Cette pensée, s’est transformée en rêve il y a quelques temps. Ma maman ma dit qu’il fallait faire des études là-bas pour y vivre, mais elle ma dit qu’ils ne prennent que les élèves qui ont pas forcément d’excellents résultats mais de très bons. Moi qui suis moyenne absolument par tout à part en anglais, je me suis mise à travailler et à avoir confiance en moi en me disant :» tu va y arriver, c’est de la logique ! » Mais sa na pas l’air de fonctionner. Je suis toujours moyenne. J’ai vu sur internet des universités américaines, une parmis d’entre elles m’intéresse car c’est la ville où je veux vivre plus tard. Mais le prix par année euh…. 29 000$ quand j’ai annoncé le prix a mes parents ils m’ont dit :» pas question on a pas les moyens pour te payer ça » . Donc après ça j’ai cherché d’autres universités mais c’est quasiment le même prix et dans des villes dont je n’ai pas envie de vivre là-bas. A partir de là, j’ai commencé à me sous estimez en me disant que c’est mort j’y arriverai jamais. Pour temps la France est un beau pays mais… je ne m’y plaît pas. Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression que l’amérique est ma future maison. Et de me dire que jamais je ne pourrai aller là-bas, réaliser mon rêve, sa me rend triste. Peut-être que je suis trop sensible mais sa m’empêche de vivre correctement. Enfin je veux dire que je perds l’appétit, je ne dors pas beaucoup, je ne fais plus de sports et j’ai beaucoup de mauvaises notes. Voilà le soucis. Pensez vous que j’irai mieux ? Est ce que sa va s’aggraver sur mon état ? Et si c’est le cas ( enfin j’espère) y a t’il un autre moyen de vivre là-bas enfin de me rassurer ? Merci d’avoir lu et je m’excuse pour les fautes d’orthographe.

Justine

Séré

Bonjour Justine!

 

Merci de faire confiance à AlterHéros. Je suis vraiment content que ta question se soit rendue jusqu’à moi, car elle m’interpelle beaucoup. En effet, j’ai vécu quelque chose de similaire quand j’étais adolescent.

Tu dis donc que tu rêves d’habiter aux États-Unis, mais qu’on t’a dit qu’il fallait y étudier pour y habiter. Tu t’inquiètes car tu es plutôt dans la moyenne au niveau des résultats académiques et on t’a dit que seulement les très bons élèves sont admis. Par ailleurs, le coût t’inquiète, car tes parents n’auraient pas les moyens de payer les frais de scolarité élevés des universités américaines. 

D’abord, il est faux de dire qu’il n’y a que les personnes qui étudient aux États-Unis qui peuvent y immigrer. Ce n’est pas la seule porte d’entrée et ce n’est pas non plus garanti de pouvoir habiter aux États-Unis même si on y étudie. En effet, il n’est pas garanti qu’un visa étudiant pourra se convertir en visa de travail à la fin des études universitaires. De plus, beaucoup de personnes qui n’ont pas étudié aux États-Unis parviennent à y immigrer, surtout si elles y trouvent d’abord un emploi dans un domaine en demande. 

Il y a aussi d’autres options qui pourraient te permettre d’explorer la possibilité d’habiter aux États-Unis sans y déménager de façon permanente et te permettre d’y créer des liens pour favoriser une éventuelle immigration. Celle qui me vient en tête de prime abord est les échanges étudiants. Il est possible par exemple de faire une année de lycée aux États-Unis, en habitant dans une famille d’accueil américaine. Il y a aussi des universités françaises qui ont des programmes d’échanges étudiant, qui te permettent d’étudiant un semestre ou une année complète dans une université américaine et le grand avantage, c’est que les frais de scolarités à payer pour cette période sont généralement ceux de ton université française d’appartenance et non ceux de l’université américaine. 

Alors il y a bel et bien plusieurs options qui s’offrent à toi. Par contre, j’aimerais bien aussi aborder ce rêve que tu as d’habiter aux États-Unis, car je me trouvais dans une position très similaire quand j’étais adolescent. En fait, c’était un peu la situation inverse, car j’étais un adolescent au Québec qui rêvait d’aller vivre en France!

J’avais plusieurs amis Français et une correspondante française avec qui j’échangeais des courriels. J’écoutais beaucoup de films français et j’avais aussi visité le pays à deux reprises, et je m’imaginais très bien y vivre, je m’y imaginais mieux que dans mon pays. Il m’arrivait de pleurer car je n’aurais jamais l’occasion d’y vivre mon adolescence et les expériences typiques qui y étaient reliées, car si j’avais l’occasion de déménager en France, ce serait à l’âge adulte. 

Au final, je n’ai jamais vécu ailleurs qu’au Québec et je ne compte pas immigrer pour le moment. Et si je le faisais, ce ne serait probablement pas pour aller vivre en France. Plusieurs choses se sont passées dans ma vie pour que j’en arrive là:

D’abord, j’ai réalisé que l’image que j’avais de la France en tant qu’étranger et en temps que touriste n’était pas du tout fidèle à la réalité d’y habiter. Il se peut qu’il s’agisse de la même chose pour toi et de la façon dont tu vois les États-Unis. Je ne m’étendrai pas sur les problèmes de ce pays, car il y en a beaucoup, mais c’est la raison pour laquelle je te suggère de vivre une expérience d’échange étudiant d’abord, pour voir ce que c’est d’y habiter réellement. J’aurais aussi tendance à te proposer d’essayer le Canada plutôt que les États-Unis! Il y a plusieurs programmes d’échanges entre la France et le Québec, et c’est à très grande proximité des États-Unis, ce qui permet de les visiter sans avoir à s’engager à y vivre. 

Ensuite, j’ai réalisé que ce que je voulais, ce n’était pas exactement dû à vouloir vivre ailleurs qu’au Québec, mais plutôt à vouloir fuir ma situation. Je n’avais pas des très bonnes relations avec mes parents, je n’aimais pas mon école et surtout, je ne m’aimais pas. Je croyais qu’en allant dans un autre pays, ça réglerait ces problèmes, mais j’ai fini par réaliser que non, que la plupart d’entre eux me suivraient si je ne les adressais pas directement.

Tu parles entre autres de tes résultats scolaires et ils ont l’air d’avoir un grand impact sur ton estime personnelle. Te sens-tu anxieux ou même déprimé à l’idée de ne pas avoir d’assez bons résultats scolaires, de ne pas satisfaire aux exigences que tu t’es imposées? Pour moi, c’était un de mes gros problèmes. Je faisais et je fais encore beaucoup d’anxiété de performance. Pour moi, c’est un suivi avec un psychologue qui m’a aidé à apprendre à mieux gérer mon anxiété et mon désir de toujours faire tout à la perfection. Crois-tu que ça pourrait t’aider d’en parler à un.e adulte de ton école, comme un.e conseillèr.e scolaire ou un.e professeur.e que tu aimes bien? Iels pourraient te conseiller et t’aider à améliorer ton estime personnelle peu importe si tu atteins ou non les cibles que tu t’es fixées. 

Il y a aussi des choses que tu n’abordes pas dans ton message. Tu dis ne pas te plaire en France. Quand tu t’imagines vivre aux États-Unis, qu’est-ce qui est mieux? Pour moi, quand je m’imaginais ailleurs, je m’imaginais presque être une autre personne, je m’imaginais que dans un nouveau lieu, ce serait plus facile d’être moi-même. C’est vrai jusqu’à un certain point, mais il y a aussi beaucoup de chose qu’on peut faire avant de se rendre là. Moi, ce dont j’avais besoin, c’était de transitionner, car je suis trans et je n’étais pas bien quand on me percevait comme une fille.

Toi, de quoi as-tu besoin? Si tu avais trois voeux (à part d’aller habiter aux États-Unis!) que choisirais-tu de changer? Y a-t-il une raison pour laquelle tu as écrit à AlterHéros, qui est un organisme qui répond en priorité aux questions sur la diversité sexuelle et de genre? Je sais que tu nous avais déjà écrit que tu avais peur d’être lesbienne. Est-ce encore le cas? As-tu consulté ton médecin par rapport à tes problématiques de sommeil et ta difficulté à manger? Moi au final c’est un suivi médical, psychologique et la prise de médicaments qui a fait en sorte que j’ai pu aller mieux. 

Sens-toi libre de répondre à ces questions ou non, mais si tu réponds à ce courriel avec des précisions sur ta situation actuelle, nous serions davantage en mesure de t’apporter le soutien dont tu as besoin.

J’espère que ma réponse t’aide un peu. N’hésite pas à nous réécrire, que ce soit à ce sujet ou pour poser tout autre question!

Je te souhaite d’accomplir tous tes rêves.

 

Séré, intervenant pour AlterHéros

 

 

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