#féminine
#hormones
#non-binaire
#Trans
#Transition
8 novembre 2019

J'ai peur d'entamer une transition vers un genre non-binaire féminin.

Bonjour, je m’appelle Sam et j’ai 29ans, bientôt 30. J’ai été assignée garçon à la naissance.
Je vous contacte car j’ai de plus en plus de doute sur mon identité de genre, et je ne pense pas avoir trouvé de réponse ici.
Mon cas, semble relativement rare et trouble mes choix. Je vais tenter de faire un résumé le plus concis possible !
Dans mon enfance j’avais une enfance de genre «normale». J’ai grandi dans une famille riche en problèmes psychiatriques. Ce qui a clairement eu un impact sur ma vie au point d’être reconnue handicapée, ce qui m’empêche de travailler.
Durant les débuts de mon adolescence il m’arrivait de me travestir en cachette, jusqu’au jour où je me suis faite surprendre par ma mère. Cela m’a été traumatisant : “Si tu fais encore ça je le dis à ta soeur !”. Morte de honte j’ai promis que je ne le ferais plus. Et c’est resté en dormance.
J’ai grandi dans une parfaite cis-identité vis à vis de moi même et des autres. Un seul point un tant soit peu “connoté” : très rapidement j’ai éprouvé un véritable dégoût pour mes poils et très rapidement je me suis rasée les parties génitales.
Durant le collège, on m’a souvent insultée de “pédé” et autre “gay”, certainement par ma douceur, mon moi qui commençait à éclore. C’était très très dur à vivre et j’ai vécu du coup mon adolescence en tant que “je suis certain d’être à 2000% hétéro !”.
A mes 17ans j’ai vécu un traumatisme (aggression) que j’ai très mal vécu, c’est à partir de ce moment là que mes troubles psy sont pleinement sortis au grand jour, m’amènant à une tentative de suicide et à une médication (qui est toujours d’actualité 12ans plus tard). C’est bien des années plus tard que j’ai été diagnostiquée à l’hopital d’un sévère trouble de la personalité de type “Borderline” et dépressive.
Puis un jour, consultant de la pornographie, je suis tombée sur le cas des “shemales”. Et au bout de quelques semaines j’ai commencé à me poser des questions (je tiens à préciser que mes propos sont ceux de l’époque, sans toute la connaissance sur la transphobie, la fétichisation des corps etc..) :
“Bon t’es hétéro Samuel, les filles sont super mignonnes mais bon quand même, elles ont une bite quoi, c’est pas très hétéro tout ça..”
Au bout de quelques semaines, après m’être envisagée bi, j’ai commencé à me projeter sur ces corps, souhaitant (l’excitation aidant) être littéralement à leur place. Les mois ont passé et j’ai commencé à me travestir, à en faire des vidéos et à sortir du placard envers certains proches et la famille (en tant que “bi/éfféminé voir plus”). Ce fût très problématique et je me souviens d’un moment de crise où j’ai dit à ma soeur que “je savais pas pourquoi je me filmais en fille, je sais pas je me verrais bien prendre des hormones pour être comme elles”. Sa réaction m’a perturbé : entre dégoût, peur et incompréhension :
“Nan mais Samuel ! Tu t’entends ? Tu peux pas faire ça ! Nan mais quand même ! Tu peux être éfféminé mais pas ça…”.
Et pof. On referme le couvercle… Nous sommes alors en 2010/2011
Quelques temps après j’ai changé de traitement et c’est BIEN des années après que j’ai compris que ce traitement abaissait considérablement ma libido. “Etrangement” durant cette période, je me suis rangée, je suis un garçon coquet, féminin, doux etc… Je comparais souvent ça a un barrage, tant d’années à retenir ma féminité, et en 2010 le barrage pète et fait un tsunami de féminité qui “biaise” mon jugement avant de faire un nouveau lit de rivière plus féminin mais plus résonnable.
Et j’ai progressivement accepté intérieurement ma liberté sexuelle : femme, homme, trans etc…
Ma santé psychologique se dégrandant fortement, en Mars 2019 (peu de temps après avoir enfin mon propre chez moi [sans emploi c’est pas évident]) je change de traitement après près de dix ans sur l’ancien. ET LA BAAAM ! C’est là que j’ai compris l’effet castrateur de l’ancien.
Très vite, je me retrouve à avoir des papillons dans le ventre, à me masturber jusqu’à 4 fois par jours, à ne penser plus qu’à ça, à oser des choses : ENFIN rejoindre de VRAIES personnes dans la vraie vie du milieu BDSM. Heureusement ça s’est un calmé, du moins j’ai appris à gérer toutes ces nouvelles sensations.
Puis… Tiens j’ai envie de sortir cette jupette du placard que j’avais acheté en 2010.. J’ai commencer à me reféminiser chez moi. Puis chez moi avec des amis, puis devant mes voisins, puis dehors, puis au magasin… J’ai ressenti un immense besoin de me féminiser : au début je me rasais que le torse, puis je choisissais avec soin mes vêtements pour avoir un genre ambigü, puis je me suis mise à me raser les jambes.
La barbe ? Boah je pense être non binaire et puis elle me va bien la barbe d’une semaine ! Puis de 4 jours… Puis 2… Puis rien. Maintenant quand je me vois pas rasée, je me sens sale, tel un blob agenre. Il en va de même pour le corps. Si bien est que je repousse mes sorties en courses parce que j’ai de la barbe et que j’ai pas la force de la raser. Ou de décliner une soirée entre amis alors que j’ai envie d’être apprêtée mais que je n’ai pas la force de passer 1h à tout raser et que je me sens mal comme ça, souillonne.
Puis, avec mes amis très queer, j’ai commencé à me genrer au féminin en Mai, et j’ai pas arrêté depuis. Puis j’ai commencer à me dire, si je suis non binaire c’est qu’en fait je suis déjà trans d’une certaine manière. Puis je me suis dit : “Peut-être ?…”.
Actuellement j’en suis au stade où je pense très régulièrement à m’hormonner, puis à changer d’avis : c’est très en lien avec mon trouble de la personnalité, si je suis épuisée, pas rasée, pas mignonne j’ai tendance à me convaincre que “c’est pas pour moi, je suis juste un sale blob, tu te vois hormonée ? Tu te vois avec une petite poitrine ?”. Je suis très influançable envers moi-même. Surtout dans la prise de décision simple. Alors les grandes décisions…
Le problème étant que j’ai un genre assez peu commode, ce qui m’effraie dans le fait de transitionner c’est de ne pas respecter un “cahier des charges” trop représenté dans la communauté trans (attention je carricature fortement pour accentuer le trais, mais je ne blâme personne, je ne m’y retrouve juste pas) : Quand on devient trans on veut avec de longs cheveux blond, être super maquillée, mettre de superbes robes etc… Un peu comme si on cherche à prouver : “Regardez je suis une fille ! Une vraie ! Regardez je fais ce que la société attend de moi !”.
Quand je croise des personnes trans, des “trap” ou des travestis très androgyne, j’ai toujours un pincement au coeur, de ne pas pouvoir ressembler à ça, qui arrive à se rendre tellement mignonnes.
Hors moi ça m’éffraie et c’est pas mon cas. Je suis à la limite des genres, mais je pense (et j’en doute plus ou moins malheuresement) plus fille qu’homme. A vrai dire, je ne me suis plus genrée au féminin depuis Avril 2019.
Si je transitionne c’est pour être “une belle fille garçonne”, avec son sweat à capuche métal, son petit maquillage discret et puis de temps en temps être mignonne en mettant cette jupette que j’adore tant ou me faire sexy avec ces bas lors d’une soirée. Mes organes génitaux ne me gènent pas (et a vrai dire je trouve ça plus sympa pour “s’amuser” 😉 ), mais ma testostéronne oui, mes poils oui, ma barbe oui, mon visage “de sale mec” oui, de me faire mégenrer au magasin, alors que je me suis faite ultra féminine geekette gothique en jupette et maquillée : OUI.
J’en suis à penser à une opération pour une ablation des testicules pour les remplacer par des prothèses (car oui ce qui compose mon sexe est plutôt mignon) pour ne plus avoir cette fichue testostérone et avoir mon corps qui se féminise (avec les hormones). La poitrine ? Je sais pas, je dirais pas non pour un petit bonnet A, et si vraiment mon nouveau corps me plait mais que mes seins deviennent “encombrants” ou que ça ne me plait pas, on peut toujours envisager une mamectomie.
Alors oui, je sais, je suis dans le BDSM, je suis très fétichiste de la féminisation, de l’inversement des rôles, des vêtements sexy féminins. En somme très “kinky” (Je suis pansexuelles/skoliosexuelle) dans mes pratiques, mais j’ai l’impression qu’il y a plus que ça. Car la souffrance de pas pouvoir être aussi “féminine” que j’aimerais être semble être plus profonde, plus ancrée qu’une simple pulsion sexuelle. Je pense (quand je suis dans mes “bonnes phases”) de plus en plus à la prise d’hormones et de transitionner pour devenir cette belle fille non binaire.
Si 0 était Sylvester Stallone, 50 agenre/non binaire et 100 Barbie je me sens 55/60. Certes c’est pas “très fille dans mon genre”, mais c’est quand même fille au final, bien plus que garçon.
C’est pourquoi, à 4h30 du matin je vous écris désespérément pour essayer d’y voir un peu plus clair, entre mon parcours, mon histoire, mes troubles psychologiques et mes pratiques BDSM pour essayer de comprendre vers où me tourner, si je devrais “oser sauter le pas” (prise de décision avec mon trouble borderline qui est TRES difficile et me pousse à me persuader à faire machine arrière)…
Ma soeurs, mes amis (que j’ai nettoyé du coup après m’être outée de nouveau face aux réflexions nauséabondes), mon frère, et ma mère sont au courant, et s’il ne le font tous pas forcément de la meilleure des façons, me soutiennent. Il y a juste mon père qui n’est pas au courant, particulièrement effrayé et transphobe sur le sujet. Hormis le fait que sont fils soit “éfféminé et porte des fois des jupes”,
Ah et j’en parle à mon psychiatre, mais j’ai l’impression d’avoir besoin d’un peu plus d’aide sur le sujet. Par avance excusez moi pour les fautes, il est tard, mais aussi MERCI de m’avoir lue

Elizabeth Parenteau

Bonjour, je m’appelle Sam et j’ai 29ans, bientôt 30. J’ai été assignée garçon à la naissance.
Je vous contacte car j’ai de plus en plus de doute sur mon identité de genre, et je ne pense pas avoir trouvé de réponse ici.
Mon cas, semble relativement rare et trouble mes choix. Je vais tenter de faire un résumé le plus concis possible !
Dans mon enfance j’avais une enfance de genre «normale». J’ai grandi dans une famille riche en problèmes psychiatriques. Ce qui a clairement eu un impact sur ma vie au point d’être reconnue handicapée, ce qui m’empêche de travailler.
Durant les débuts de mon adolescence il m’arrivait de me travestir en cachette, jusqu’au jour où je me suis faite surprendre par ma mère. Cela m’a été traumatisant : “Si tu fais encore ça je le dis à ta soeur !”. Morte de honte j’ai promis que je ne le ferais plus. Et c’est resté en dormance.
J’ai grandi dans une parfaite cis-identité vis à vis de moi même et des autres. Un seul point un tant soit peu “connoté” : très rapidement j’ai éprouvé un véritable dégoût pour mes poils et très rapidement je me suis rasée les parties génitales.
Durant le collège, on m’a souvent insultée de “pédé” et autre “gay”, certainement par ma douceur, mon moi qui commençait à éclore. C’était très très dur à vivre et j’ai vécu du coup mon adolescence en tant que “je suis certain d’être à 2000% hétéro !”.
A mes 17ans j’ai vécu un traumatisme (aggression) que j’ai très mal vécu, c’est à partir de ce moment là que mes troubles psy sont pleinement sortis au grand jour, m’amènant à une tentative de suicide et à une médication (qui est toujours d’actualité 12ans plus tard). C’est bien des années plus tard que j’ai été diagnostiquée à l’hopital d’un sévère trouble de la personalité de type “Borderline” et dépressive.
Puis un jour, consultant de la pornographie, je suis tombée sur le cas des “shemales”. Et au bout de quelques semaines j’ai commencé à me poser des questions (je tiens à préciser que mes propos sont ceux de l’époque, sans toute la connaissance sur la transphobie, la fétichisation des corps etc..) :
“Bon t’es hétéro Samuel, les filles sont super mignonnes mais bon quand même, elles ont une bite quoi, c’est pas très hétéro tout ça..”
Au bout de quelques semaines, après m’être envisagée bi, j’ai commencé à me projeter sur ces corps, souhaitant (l’excitation aidant) être littéralement à leur place. Les mois ont passé et j’ai commencé à me travestir, à en faire des vidéos et à sortir du placard envers certains proches et la famille (en tant que “bi/éfféminé voir plus”). Ce fût très problématique et je me souviens d’un moment de crise où j’ai dit à ma soeur que “je savais pas pourquoi je me filmais en fille, je sais pas je me verrais bien prendre des hormones pour être comme elles”. Sa réaction m’a perturbé : entre dégoût, peur et incompréhension :
“Nan mais Samuel ! Tu t’entends ? Tu peux pas faire ça ! Nan mais quand même ! Tu peux être éfféminé mais pas ça…”.
Et pof. On referme le couvercle… Nous sommes alors en 2010/2011
Quelques temps après j’ai changé de traitement et c’est BIEN des années après que j’ai compris que ce traitement abaissait considérablement ma libido. “Etrangement” durant cette période, je me suis rangée, je suis un garçon coquet, féminin, doux etc… Je comparais souvent ça a un barrage, tant d’années à retenir ma féminité, et en 2010 le barrage pète et fait un tsunami de féminité qui “biaise” mon jugement avant de faire un nouveau lit de rivière plus féminin mais plus résonnable.
Et j’ai progressivement accepté intérieurement ma liberté sexuelle : femme, homme, trans etc…
Ma santé psychologique se dégrandant fortement, en Mars 2019 (peu de temps après avoir enfin mon propre chez moi [sans emploi c’est pas évident]) je change de traitement après près de dix ans sur l’ancien. ET LA BAAAM ! C’est là que j’ai compris l’effet castrateur de l’ancien.
Très vite, je me retrouve à avoir des papillons dans le ventre, à me masturber jusqu’à 4 fois par jours, à ne penser plus qu’à ça, à oser des choses : ENFIN rejoindre de VRAIES personnes dans la vraie vie du milieu BDSM. Heureusement ça s’est un calmé, du moins j’ai appris à gérer toutes ces nouvelles sensations.
Puis… Tiens j’ai envie de sortir cette jupette du placard que j’avais acheté en 2010.. J’ai commencer à me reféminiser chez moi. Puis chez moi avec des amis, puis devant mes voisins, puis dehors, puis au magasin… J’ai ressenti un immense besoin de me féminiser : au début je me rasais que le torse, puis je choisissais avec soin mes vêtements pour avoir un genre ambigü, puis je me suis mise à me raser les jambes.
La barbe ? Boah je pense être non binaire et puis elle me va bien la barbe d’une semaine ! Puis de 4 jours… Puis 2… Puis rien. Maintenant quand je me vois pas rasée, je me sens sale, tel un blob agenre. Il en va de même pour le corps. Si bien est que je repousse mes sorties en courses parce que j’ai de la barbe et que j’ai pas la force de la raser. Ou de décliner une soirée entre amis alors que j’ai envie d’être apprêtée mais que je n’ai pas la force de passer 1h à tout raser et que je me sens mal comme ça, souillonne.
Puis, avec mes amis très queer, j’ai commencé à me genrer au féminin en Mai, et j’ai pas arrêté depuis. Puis j’ai commencer à me dire, si je suis non binaire c’est qu’en fait je suis déjà trans d’une certaine manière. Puis je me suis dit : “Peut-être ?…”.
Actuellement j’en suis au stade où je pense très régulièrement à m’hormonner, puis à changer d’avis : c’est très en lien avec mon trouble de la personnalité, si je suis épuisée, pas rasée, pas mignonne j’ai tendance à me convaincre que “c’est pas pour moi, je suis juste un sale blob, tu te vois hormonée ? Tu te vois avec une petite poitrine ?”. Je suis très influançable envers moi-même. Surtout dans la prise de décision simple. Alors les grandes décisions…
Le problème étant que j’ai un genre assez peu commode, ce qui m’effraie dans le fait de transitionner c’est de ne pas respecter un “cahier des charges” trop représenté dans la communauté trans (attention je carricature fortement pour accentuer le trais, mais je ne blâme personne, je ne m’y retrouve juste pas) : Quand on devient trans on veut avec de longs cheveux blond, être super maquillée, mettre de superbes robes etc… Un peu comme si on cherche à prouver : “Regardez je suis une fille ! Une vraie ! Regardez je fais ce que la société attend de moi !”.
Quand je croise des personnes trans, des “trap” ou des travestis très androgyne, j’ai toujours un pincement au coeur, de ne pas pouvoir ressembler à ça, qui arrive à se rendre tellement mignonnes.
Hors moi ça m’éffraie et c’est pas mon cas. Je suis à la limite des genres, mais je pense (et j’en doute plus ou moins malheuresement) plus fille qu’homme. A vrai dire, je ne me suis plus genrée au féminin depuis Avril 2019.
Si je transitionne c’est pour être “une belle fille garçonne”, avec son sweat à capuche métal, son petit maquillage discret et puis de temps en temps être mignonne en mettant cette jupette que j’adore tant ou me faire sexy avec ces bas lors d’une soirée. Mes organes génitaux ne me gènent pas (et a vrai dire je trouve ça plus sympa pour “s’amuser” 😉 ), mais ma testostéronne oui, mes poils oui, ma barbe oui, mon visage “de sale mec” oui, de me faire mégenrer au magasin, alors que je me suis faite ultra féminine geekette gothique en jupette et maquillée : OUI.
J’en suis à penser à une opération pour une ablation des testicules pour les remplacer par des prothèses (car oui ce qui compose mon sexe est plutôt mignon) pour ne plus avoir cette fichue testostérone et avoir mon corps qui se féminise (avec les hormones). La poitrine ? Je sais pas, je dirais pas non pour un petit bonnet A, et si vraiment mon nouveau corps me plait mais que mes seins deviennent “encombrants” ou que ça ne me plait pas, on peut toujours envisager une mamectomie.
Alors oui, je sais, je suis dans le BDSM, je suis très fétichiste de la féminisation, de l’inversement des rôles, des vêtements sexy féminins. En somme très “kinky” (Je suis pansexuelles/skoliosexuelle) dans mes pratiques, mais j’ai l’impression qu’il y a plus que ça. Car la souffrance de pas pouvoir être aussi “féminine” que j’aimerais être semble être plus profonde, plus ancrée qu’une simple pulsion sexuelle. Je pense (quand je suis dans mes “bonnes phases”) de plus en plus à la prise d’hormones et de transitionner pour devenir cette belle fille non binaire.
Si 0 était Sylvester Stallone, 50 agenre/non binaire et 100 Barbie je me sens 55/60. Certes c’est pas “très fille dans mon genre”, mais c’est quand même fille au final, bien plus que garçon.
C’est pourquoi, à 4h30 du matin je vous écris désespérément pour essayer d’y voir un peu plus clair, entre mon parcours, mon histoire, mes troubles psychologiques et mes pratiques BDSM pour essayer de comprendre vers où me tourner, si je devrais “oser sauter le pas” (prise de décision avec mon trouble borderline qui est TRES difficile et me pousse à me persuader à faire machine arrière)…
Ma soeurs, mes amis (que j’ai nettoyé du coup après m’être outée de nouveau face aux réflexions nauséabondes), mon frère, et ma mère sont au courant, et s’il ne le font tous pas forcément de la meilleure des façons, me soutiennent. Il y a juste mon père qui n’est pas au courant, particulièrement effrayé et transphobe sur le sujet. Hormis le fait que sont fils soit “éfféminé et porte des fois des jupes”,
Ah et j’en parle à mon psychiatre, mais j’ai l’impression d’avoir besoin d’un peu plus d’aide sur le sujet. Par avance excusez moi pour les fautes, il est tard, mais aussi MERCI de m’avoir lue <3.
Sam
 

Salut Sam,

Désolée pour le délai de réponse et merci d’avoir pris le temps d’écrire à AlterHéros. Je te remercie d’avoir pris le temps de nous parler de tes expériences et des différentes étapes de ton parcours. Je vais tenter de t’orienter du mieux possible dans tes questionnements et de t’aider à y voir un peu plus clair, afin que je puisse te soutenir dans cette démarche.

Tout d’abord, comme tu le mentionnes, le fait d’avoir vécu quelques étapes difficiles dans ton parcours t’amène à te questionner sur plusieurs aspects de ton identité de genre et de ton bien-être. Même si cela est lourd et parfois difficile, tu te poses de bonnes questions qui te permettront d’avancer à ton propre rythme. Ton approche d’ouverture envers ce que tu ressens et envers les autres, puis ton discours inclusif démontrent une bonne connaissance de soi et de tes limites. Sache qu’il est tout à fait normal de se poser ce type de questions, et ce, à tout âge. L’identité d’une personne peut évoluer à travers le temps et être fluide. Que tu t’identifies comme une personne trans, non-binaire ou autre, l’important est de ne pas se sentir limiter dans cette auto-identification. Tu es libre de t’identifier comme tu le désires, quand tu le désires. Il n’est pas nécessaire de cadrer dans une boîte précise pour être bien avec soi même. Tu sembles bien maîtriser plusieurs aspects de ta vie au quotidien et je t’invite à continuer sur cette voie.

Même si cela peut sembler difficile pour toi présentement, sache que ta démarche t’aidera à mieux te positionner éventuellement. Je t’invite à explorer ces questionnements à ton rythme afin de respecter tes limites à travers tout cela. Je comprends que la prise de décision est difficile et qu’il est important de ne pas créer de la souffrance et de la détresse chez toi. À travers tes réflexions et tes désirs très profonds, tu seras en mesure d’évaluer si tu développes un intérêt à explorer cette identité et le corps que tu aimerais avoir. Si tu ressens le besoin d’explorer certains besoins plus en profondeur, comme tu l’abordes à la fin de ton message, cette exploration n’est pas nécessairement finale. Certains choix te permettront de revenir en arrière par la suite si tu le désires.

Il est vrai qu’il peut être parfois difficile d’avoir à gérer les réactions négatives auprès de son réseau d’ami.e.s lorsque l’on s’affirme tel que l’on est. Je suis contente de savoir que tu obtiens du soutien de quelques personnes dans ton entourage et que tu en discutes aussi avec ton psychiatre. Même si parfois leur soutien peut sembler maladroit, ces personnes tiennent à ton bien-être.

Si tu veux échanger sur le sujet avec d’autres personnes, il existe aussi des groupes et des organismes dans ta région avec lesquels tu peux échanger avec sur le sujet de l’identité et du corps. Je t’invite à communiquer avec des groupes comme les irrécupérables (https://www.irrecuperables.org/on-aime-qui) et  coordination LGBT PACA (http://www.lgbt-paca.org/contact) qui présentent les différents organismes LGBTQ+ situés dans les diverses régions de la France. Ces regroupements existent afin de t’appuyer dans ta démarche personnelle et d’échanger avec d’autres personnes qui vivent une situation similaire. En fonction de ces quelques pistes, j’espère que cela te permettra de t’orienter dans cette démarche.

Merci encore pour ta confiance Sam, et n’hésite pas à nous réécrire au besoin!

Elizabeth, pour AlterHéros

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