Bonjour Djombo Monécata,

Tout d’abord, je te remercie de nous avoir fait confiance en nous posant cette question. Je vais faire de mon mieux pour y répondre.

C’est une question intéressante et complexe que tu soulèves, car légalement, les enfants mineurs ne peuvent pas avoir d’activités sexuelles consentantes. Par relations sexuelles consentantes, j’entends des relations sexuelles dans lesquelles deux partenaires ou plus souhaitent participer à l’activité. Par conséquent, les enfants de 5 ans ne sont pas en mesure de comprendre leur comportement, ni de savoir si leurs actes sont de nature sexuelle, ni d’en connaître les implications.

Par ailleurs, un enfant de 5 ans n’a pas de désir sexuel car sa puberté n’a pas encore commencé. Ces désirs apparaîtront plutôt vers l’âge de 10 à 12 ans. Il est donc probable que l’entourage de cet enfant lui ait appris à perpétuer ces gestes, directement ou indirectement (par exemple, iel a vu ses parents faire des gestes sexuels). Il arrive aussi qu’un enfant ait été agressé sexuellement par une personne plus âgée et qu’iel reproduise l’abus sexuel subi sur d’autres enfants comme mécanisme de défense. Il est donc nécessaire de s’assurer que ces enfants sont en sécurité dans leur entourage.

Pour répondre à ta question, je pense qu’il serait injuste pour un enfant de 5 ans, qui n’a probablement pas consenti à avoir des relations sexuelles, de dire qu’il a perdu sa virginité à un si jeune âge. Il s’agit plutôt d’un événement traumatisant pour les deux enfants, car iels explorent leur corps d’une manière qu’iels ne devraient pas avoir envie d’explorer si tôt. Il est peu probable que l’expérience ait été agréable pour les deux. Bien que le concept de virginité soit lié au fait d’avoir des relations sexuelles pour la première fois (et le concept de sexe peut varier), personnellement, je ne pense pas qu’une expérience traumatisante soit considérée comme valide pour perdre sa virginité. Cet événement devrait, à mon avis, être quelque chose de précieux et de valorisant, et je ne pense pas qu’il soit juste pour la ou les victimes de l’associer à un moment douloureux. Il est tout à fait possible de ne pas avoir cette même perspective, étant donné que le concept de virginité varie d’une culture à l’autre. Mais je pense que ce qui compte au final, c’est de savoir comment ces enfants se sentent par rapport à ce qui s’est passé. Nous devons garantir leur sécurité, leur bien-être physique et mental, et faire en sorte qu’iels se sentent valorisé.es et aimé.es. 

J’espère que cela t’aidera à mieux comprendre les enjeux liés aux comportements sexuels chez les mineurs. N’hésites pas à nous envoyer d’autres questions si tu en as.

Lorena (iel), étudiant.e en sexologie