Suis-je une femme trans même si je n'aime pas certains effets des hormones?

Bonjour. J’ai souvent débuté et arrêté ma transition hormonale. Et j’ai souvent des doutes si vraiment je suis réellement une femme transgenre. En fait à un moment donné je me sens vraiment fake. Au début ça allait mais plus ma transition avançait plus je trouvais que j’avais pas vraiment l’air de moi même, mais je n’aime pas du tout avoir de barbe, de calvitie masculine, me faire appelé par mon ancien nom et pronoms. Mais d’un autre côté je n’aime pas avoir de seins et une libido quasiment absente. Puis dans certains cas, me faire genrer comme un homme me dérange moins parfois comme quand je suis dans une relation avec un autre homme. Mais parfois j’aime me faire genrer comme une femme et j’aime me sentir belle dans une relation intime et dans la vie de tout les jours. Par contre, je me demande si je suis genre fluide dans ce cas? Ou bien ça ne s’applique pas? C’est dur pour moi de me situer. Je veux simplement me sentir bien dans ma peau. Dans une monde idéal je serais une femme, mais toutes ces étapes de transition me donnent mal à la tête et ma transition n’est pas du tout acheminée ni garantie. J’ai une désir d’être une femme mais en suis-je vraiment une? Ou bien j’ai fais une erreur? Car j’ai de la dysphorie au niveau de la pomme d’adam et de la voix et du visage et ça me fait de la peine… est-ce que je suis en déni?

Mélo

Salut Maude,

Merci de ta confiance envers l’équipe d’AlterHéros avec ton questionnement. Ta question est très légitime et reflète une expérience qui peut être complexe et bouleversante. Il est tout à fait normal de ressentir des doutes et de se poser des questions, surtout dans un parcours aussi personnel et intime que celui de l’identité de genre.

Je débuterais en mettant en lumière qu’il n’y a pas de « bonne » ou de « mauvaise » façon d’être trans et le fait d’avoir des sentiments partagés ou des inconforts spécifiques ne remet pas en cause la validité de ton identité. Ce que tu ressens est réel et il est important de t’accorder de la compassion dans ce cheminement.

Rappelle-toi, l’identité de genre n’est pas toujours binaire ou figée. Il est possible que tu sois une femme trans, mais que certaines attentes liées à la transition te mettent une pression difficile à gérer. Il est aussi possible que tu te reconnaisses dans une identité plus fluide ou non binaire. Et parfois, il faut du temps pour comprendre ce qui nous convient réellement. La transition est propre à chacun·e. Ce n’est pas parce que certaines parties de la transition hormonale ne te conviennent pas que ton identité est invalide. Certaines personnes trans choisissent des modifications partielles, d’autres changent de parcours en cours de route et la beauté dans tout cela est que toutes ces avenues sont valides. Il n’y a pas d’obligation de suivre un chemin tout tracé. Ton genre n’a pas besoin de rentrer dans un cadre et il n’y a pas de lignes directrices pour cadrer dans un genre en particulier. Ton genre est propre à toi et aucune caractéristique ne te place dans une case si tu ne veux pas y être.

Beaucoup de personnes trans passent par des moments de remise en question et cela ne signifie pas qu’iels sont dans l’erreur. La dysphorie que tu ressens par rapport à certains aspects de ton corps montre que ces éléments sont importants pour toi, mais cela ne signifie pas nécessairement que tu dois te conformer à une transition sur tous les aspects si ce n’est pas ce qui te convient. Prends le temps de ressentir ce qui te fait du bien. Ce qui compte, c’est ce qui te permet de te sentir confortable dans ta peau. Peut-être que certaines étapes de la transition te conviennent et d’autres non. Peut-être que ton rapport au genre évolue selon les contextes. Ce n’est pas un problème, c’est juste ta réalité. Reste à toi de prendre le temps d’explorer et de voir, indépendamment des stéréotypes associés à chaque genre, ce qui te convient à toi et ce que tu veux pour te sentir pleinement toi-même à travers ton identité.

Tu n’as pas besoin de réponses définitives tout de suite. Ce qui compte, c’est d’aller vers ce qui te permet d’être bien avec toi-même.