TÉMOIGNAGE : S.O.S. pour la vie
TÉMOIGNAGE
Il y a moins de trois mois, j’ai décidé de révéler mon orientation sexuelle à plusieurs de mes amis de ma polyvalente (j’ai 15 ans). J’ai beaucoup réfléchi avant de le leur dire, j’ai aussi pensé à qui je le dirais, car je n’avais pas la même confiance en eux tous. Par e-mail ou en face à face, une partie de mes amis ont appris la nouvelle. Contre toutes attentes, seul un de mes vieux copains m’a avoué être un peu dérangé par ce côté de moi. Il a dit: «Je trouve que c’est normal d’être dérangé par ça…»
Un jour, je suis tombé amoureux d’un garçon. Après lui avoir écrit une lettre lui révélant mon amour, je lui ai demandé qu’est-ce qu’il en pensait. La réponse fut négative, bien sûr, il n’y avait presqu’aucune chance qu’il me réponde oui. Mais je voulais au moins essayer, pour que dans les années à venir, je ne me ronge pas avec mes remords.
Le jour suivant, j’apprends que plusieurs personnes sont au courant de mon orientation, même si elles ne sont pas supposées l’être. Depuis ce temps, les choses se sont quelque peu empirées de jour en jour. Même si je sais qu’il ne m’aimera jamais, je n’arrive pas à me le sortir de la tête. En plus de ça, j’ai perdu une grande partie de mon estime. Dans ma tête, je ne vaut pas grand chose. J’ai l’impréssion que je ne suis qu’un boulet accroché par une chaîne, aux pieds de mes amis. De n’être là, que pour boucher les trous vides.
Combien de fois je m’imagine, main dans la main avec un garçon qui me plait. Mais l’instant d’après me viennent des questions qui m’empêchent de vivre normalement… Des questions comme: Et s’il n’était pas gai? Même s’il le serait (ce qui n’est pas sûr) pourquoi voudrait-il de moi? Après ce bref questionnement, malgré ce que me dit mon coeur, j’efface mes pensées et retombe dans le désespoir. Viennent ensuite la déprime suivie de pensées suicidaires, et cela, sans arrêt. Tout ça, depuis que je me suis fait trahir par le garçon de mes rêves…
Bien sûr, j’ai aussi plusieurs ami(e)s qui m’aident, mais ces idées me reviennent toujours. Pour l’instant, la seule chose qui m’en empêche, c’est le courage et une pincée d’espoir.
Celui qui espère, Martin