Salut jeanpol83,

Merci de ta question et de ta confiance envers l’équipe d’AlterHéros. J’ai très peu d’information dans ta question, mais je vais essayer de toucher au plus d’éléments possibles pour bien y répondre. Il existe plusieurs raisons de pourquoi certaines personnes avec un pénis choisissent la castration, peu importe sa forme. Ces raisons dépendent de facteurs personnels, médicaux, psychologiques, sociaux et parfois culturels. Je vais te décrire ci-bas les différents types de castration et quelques motivations possibles pour chacun, afin de te donner un meilleur portrait.
Le type de castration utilisé comme moyen de contraception et qui est réversible est la vasectomie. Il s’agit d’une intervention chirurgicale mineure qui consiste à couper ou bloquer les canaux déférents, empêchant les spermatozoïdes de se mélanger au sperme. Les caractéristiques sexuelles secondaires, la libido et l’érection sont maintenus comme la production de testostérone n’est pas affectée. L’éjaculation est également toujours possible, mais le sperme ne contiendra plus de spermatozoïdes.
On retrouve aussi la castration chirurgicale, aussi appelée orchidectomie. Il s’agit d’une intervention chirurgicale qui consiste à retirer un ou les deux testicules. Cette chirurgie est irréversible et entraîne une baisse drastique du taux de testostérone, ce qui affecte la libido, la pilosité et d’autres caractéristiques secondaires. Certaines personnes réalisent cette chirurgie en raison d’un cancer de la prostate ou des testicules, nécessitant une suppression des hormones androgéniques. Certaines personnes trans et non binaires optent aussi pour cette chirurgie afin de réduire la production de testostérone et d’éviter un traitement hormonal à vie. On peut aussi voir certaines personnes qui choisissent ce type de castration afin de diminuer leurs pulsions sexuelles. Dans certains cas extrêmes, certaines personnes dans des dynamiques de soumission ou de modification corporelle volontaire cherchent aussi à se castrer chirurgicalement.
La castration chimique est aussi un type de castration connu. Il s’agit de l’administration de médicaments comme les anti-androgènes ou les analogues de la GnRH qui bloquent la production de testostérone. Cela peut provoquer une diminution de la libido, de l’érection, de la masse musculaire et de l’énergie. Certaines personnes nécessitant un traitement médical font ce choix, notamment les personnes touchées par le cancer de la prostate, par des troubles hormonaux ou de l’hypersexualité pathologique. Certains délinquants sexuels sont soumis à ce type de castration sous décision de justice ou dans le cadre d’un suivi médical. Contrairement à la chirurgie, ce type de castration est réversible suite à l’arrêt du traitement.
Il y a aussi la castration hormonale volontaire sans chirurgie, mais avec bloqueurs à long terme. Elle nécessite une utilisation continue d’anti-androgènes ou d’inhibiteurs hormonaux pour réduire la testostérone. Ses effets sont similaires à la castration chimique, mais sont adoptés volontairement et souvent de manière informelle. Elle peut être partiellement réversible selon la durée du traitement. Certaines personnes trans ou non-binaires préfèrent éviter une intervention chirurgicale tout en réduisant leur production de testostérone et choisissent cette option. D’autres souhaitent, par exemple, une réduction de leurs pulsions sexuelles.
On retrouve également la castration symbolique qui ne nécessite aucune modification physique, mais plutôt une suppression volontaire des comportements sexuels. Il peut s’agir d’un choix chez certaines personnes de vivre comme une personne ayant été castré.e sans toutefois subir de modifications corporelles. Cela peut inclure une abstinence sexuelle totale et des pratiques comme la chasteté extrême. Certains ordres religieux ou certaines philosophies prônent la chasteté et la suppression des désirs sexuels, d’où cette pratique. Chez d’autres, il peut aussi s’agir d’une forme de fantasme, soit de l’excitation à l’idée d’être castré.e.s, sans réellement passer à l’acte.
Finalement, on retrouve la castration mécanique, une technique que je ne recommande pas, en raison de son aspect très douloureux et des risques élevés d’infections et de complications. Elle est majoritairement pratiquée par des personnes qui ne peuvent pas obtenir une opération médicalisée. Certain.e.s fantasment aussi sur l’idée de se castrer elleux-mêmes de manière brutale.
Le choix du type de castration dépend donc des motivations de la personne, de son accès aux soins médicaux et de son état psychologique. Les options médicales sont les plus sécurisées, tandis que les méthodes artisanales comportent de grands risques. Il est essentiel que toute personne envisageant une castration, quelle qu’en soit la raison, consulte un.e professionnel.le de la santé pour s’assurer d’un accompagnement adapté.

En espérant avoir pu répondre à ta question. N’hésite pas à nous réécrire si des détails restent flous.

Mélo, étudiante au baccalauréat en sexologie et stagiaire pour AlterHéros