Mon père est décédé et je n'ai jamais pu faire mon coming out, comment arrêter de me sentir coupable?

Salut,
J’aimerais savoir comment je peux arrêter de me sentir coupable? j’ai jamais réussi à faire mon coming out à ma famille bien que je sais qu’ils seraient tres correct avec le fait que je sois homosexuel je ne ressens pas d’homophobie venant deux, maigres tout J’arrive pas trop à l’avouer. Le 2 avril 2022 mon père est décédé d’une crise cardiaque. C’était inattendu. Je suis dévasté car je ne lui est jamais avoué mon orientation sexuelle et j’ai l’impression que je n’est jamais été véritablement moi avec lui. Réaliser tout ça alors que je sais qu’il m’aurait pleinement accepté me fais énormément mal.. j’aimerais tellement arrêter de m’en vouloir.
Gabrielle (Elle/Iel)
Salut Kayden,
Merci de t’être tourné vers AlterHéros en ces temps difficiles. D’abord, toutes mes condoléances pour la perte que tu vis. Le deuil d’un parent est certainement une étape de vie qui demande beaucoup de résilience. Je suis de tout cœur avec toi. Selon ton message, je comprends que tu te sens coupable de ne pas avoir pu faire ton coming-out à ton père, et que tu es triste de penser que tu n’as jamais pu être réellement toi-même auprès de lui. Je ne peux pas t’indiquer une manière précise d’arrêter de te sentir coupable, mais je peux t’offrir quelques pistes de réflexion.
Bien que cela soit beaucoup plus facile à dire qu’à faire, je t’encourage à être doux avec toi-même. Cette épreuve difficile est encore très récente, et il est tout à fait normal que tu vives toute une gamme d’émotions. Je t’encourage à identifier une personne de confiance dans ton entourage avec qui tu pourrais parler de ce que tu vis si tu en ressens le besoin. Tu mentionnes ne jamais avoir réussi à faire ton coming-out à ta famille. Malgré la perte de ton père, tu auras toujours l’occasion de faire ton coming-out aux autres membres de ta famille dans l’avenir, si c’est ce que tu souhaites. Tu peux aussi faire ton coming-out à ton père de manière symbolique : en le lui faisant en pensées dans un lieu qui te fait penser à lui ou en lui écrivant une lettre et en la déposant près de lui, soit au lieu d’enterrement, près de son urne ou d’un objet qui lui appartenait.
Tu mentionnes aussi ne jamais avoir pu être toi-même avec lui. Bien que l’orientation sexuelle d’une personne puisse certainement être une grande partie de son identité, tu as certainement pu être toi-même avec ton père d’autres façons : en partageant de bons coups ou des moments difficiles, en pratiquant une activité que vous aimiez tous les deux, en lui présentant des ami·e·s. Cela ne remplace pas ce que tu as perdu, mais permettra peut-être de mettre les choses en perspectives, en te rappelant que tu as partagé des moments authentiques avec ton père même si ça ne concernait pas ton orientation sexuelle.
J’espère que ces réflexions t’apporteront un peu de réconfort. Je te remercie de nous avoir demandé de l’aide, et je t’encourage à continuer de le faire auprès d’ami·e·s, de membres de ta famille ou de proches en qui tu as confiance. SI tu souhaites plutôt en discuter avec un·e intervenant·e en personne, l’organisme P10 offre des sessions d’écoute en personne sur rendez-vous. Pour une assistance immédiate, tu peux aussi contacter Tel-Jeune par téléphone, textos ou clavardage, ou la ligne d’écoute d’Interligne, un organisme spécialisé auprès des personnes de la diversité sexuelle et de genre, qui est active 24 heures sur 24.
Prends soin de toi et n’hésite surtout pas à nous écrire à nouveau,
Gabrielle

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