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28 avril 2006

L'alloparentalité: un tour d'horizon rapide

AlterHéros

L’homoparentalité commence à peine à être discutée dans les médias "grand public" que déjà, le terme nous apparaît insuffisant pour englober une réalité plus complexe. Puisque être homosexuel(le) et élever un ou des enfants se désigne par le terme homoparentalité, pour les allosexuels (terme utilisé pour désigner les gais, lesbiennes, bisexuel(les), transsexuel(les), etc) le terme plus approprié semble être alloparentalité.

Pour l’équipe d’AlterHéros.com, l’homoparentalité apparaît, en effet, être un thème réducteur, si l’on veut parler de l’ensemble des réalités parentales pour ceux qui vivent avec une orientation sexuelle ou une identité de genre différente. C’est pourquoi nous avons créé le terme alloparentalité, afin de mieux décrire de façon générale, ces autres façons d’être parent.

Car, être transsexuel(le) et vouloir des enfants est tout aussi confrontant; les craintes, réactions de l’entourage, démarches à suivre sont aussi exigeantes sinon plus, que chez les personnes homosexuelles. Une femme transsexuelle et lesbienne pourra, par exemple, être confrontée à la réaction suivante : « Pourquoi as-tu voulu changer de sexe alors que tu pouvais avoir des enfants à l’intérieur d’une relation hétérosexuelle classique ?»

 
Être intersexué et vouloir des enfants représente aussi un défi… L’alloparenté pourra toucher également les personnes bisexuelles. Par exemple, un homme ayant été en couple avec un

Aujourd’hui, au Québec, être lesbienne, gai, bisexuel ou transsexuelle n’est plus considéré comme un obstacle insurmontable pour fonder une famille.

autre homme pourrait se voir refuser l’adoption d’un enfant même s’il est présentement en relation « hétérosexuelle » avec une femme.

Ces questions seront abordées en détails dans un autre article de cette série. Mais, tout au long du dossier, "alloparentalité" remplacera le terme "homoparentalité". 

 
Un phénomène nouveau ?
Certaines personnes croient, parce qu’ils n’en ont jamais entendu parler avant, que l’alloparentalité est un phénomène nouveau. Pourtant, de tout temps, des hommes et des femmes ont eu des enfants à l’intérieur de relations hétérosexuelles, puis se sont affirmés comme étant homosexuels.

Certains ont eu des relations stables avec des partenaires du même sexe, et ceux-ci ont participé activement ou non à l’éducation des enfants. Certains "pères gais" ou "mères lesbiennes" avaient gardé des liens très étroits avec leurs enfants, d’autres les voyaient de temps à autre. Et nous pouvons même penser que par le passé, de nombreux couples de même sexe rêvaient de pouvoir adopter un enfant sans oser penser qu’un jour ce serait possible !

Car ce qui est aujourd’hui globablement plus médiatisé, sont les couples allosexuels qui décident, après mûres réflexions, d’avoir des enfants ouvertement en tant que couple allosexuel. Car aujourd’hui, être gai, bisexuelle ou transsexuel n’est plus considéré comme un obstacle insurmontable pour fonder une famille. Ce qui ne veut pas dire que c’est facile…

Plusieurs optionsPlusieurs choix s’offrent aux allosexuels désirant avoir des enfants : l’adoption locale ou internationale, la famille d’accueil, la coparentalité, l’insémination artificielle ou la mère porteuse. Aucune de ces méthodes ne convient à tout le monde ; elles ont toutes leurs avantages et leurs inconvénients.

L’adoption est, au niveau québécois, possible pour les couples de même sexe. Toutefois, le processus est long (armez-vous de patience, ça peut prendre plusieurs années!).

Selon le site Éducaloi, il faut tout d’abord communiquer avec le Centre Jeunesse de sa région pour s’inscrire à une "Banque d’adoption". Il y a deux types de banques d’adoption : la banque

Au Québec, chaque année, entre 250 et 300 enfants sont mis en adoption intra-Québec, alors que 800 à 900 enfants sont adoptés au niveau international.

régulière et la banque mixte. La banque régulière comprend les enfants donnés en adoption à la naissance ou les orphelins de très bas âge. La banque mixte comprend les enfants retirés à leurs parents pour toutes sortes de raisons (mauvais traitements, etc). Vous aurez à vous soumettre à une ou plusieurs évaluations psychologiques avant de devenir parent adoptif.

Il y a présentement très peu d’enfants inscrits sur la banque régulière. C’est pourquoi la plupart des futurs parents se retournent vers la banque mixte ou l’adoption internationale.

Des centres plus ouverts que d’autres
Selon ce que l’on entend généralement, certains Centres jeunesse seraient plus ouverts que d’autres à l’idée que des couples allosexuels adoptent des enfants. Il faut se renseigner auprès du centre le plus près de chez vous… et peut-être, malheureusement, devoir changer de région le cas échéant !

Deux éléments peuvent expliquer les réticences de certains centres : les préjugés de certains intervenants sociaux qui ont le pouvoir de bloquer les adoptions et les réticences des parents biologiques qui, dans certains cas, peuvent bloquer les adoptions de couples de même sexe.

 
Au Québec, chaque année, selon Québecadoption.net entre 250 et 300 enfants sont mis en adoption intra-Québec, alors que 800 à 900 enfants sont adoptés au niveau international.

Adoption internationale : quasi impossible!
Mais il est presque impossible pour les couples de même sexe, à l’heure actuelle, d’adopter au niveau international. Pourquoi ? Parce que ce sont les lois et les règlements du pays d’où provient l’enfant à adopter qui régissent les conditions d’adoption.

À ce jour, aucun pays n’accepte ouvertement les couples de même sexe. Mais certaines familles ont pu se constituer, car les femmes seules étaient acceptées comme adoptantes (une fois rentré au pays, la conjointe de ces femmes peut légalement devenir la mère).

D’autres options que l’adoption?
Parmi les options outre adoption, il existe la procréation médicalement assistée (PMA), soit l’insémination artificielle avec donneur (IAD), ou faire affaire avec une mère porteuse.

Premier point, le plus important : rémunérer une mère porteuse est illégal au Canada. Et au Québec, selon Éducaloi, les contrats de mère porteuse n’ont aucune valeur juridique. C’est-à-

Si, au Québec, rémunérer une mère porteuse est illégal, ce n’est pas du tout le cas au Royaume-Uni ou aux États-Unis où c’est pratique courante.

dire que si la mère biologique décide qu’elle garde l’enfant, personne ne peut la forcer à le remettre au couple avec qui elle a pourtant signé un contrat.

Au Royaume-Uni et dans certains états des États-Unis, par contre, cette forme de parentalité existe et elle est reconnue par la loi.

Santé Canada calcule que 3400 femmes ont été inséminées artificiellement au Canada en 1998, via une des 49 banques de sperme du pays. Une femme peut donc entreprendre une grossesse avec l’aide de ces banques de sperme, et, à la naissance de l’enfant, la conjointe sera reconnue comme co-mère. Si elles sont mariées ou vivent en union civile, au Québec, la conjointe est automatiquement reconnue comme co-mère à la naissance.

Évidemment, le moyen le plus connu d’être reconnu comme parent pour la co-mère reste de signer l’acte de naissance de l’enfant.

De plus, il existe de plus en plus de projets de coparentalité difficiles à répertorier, car ils n’entrent pas dans les statistiques officielles et sont très différents les uns des autres.

Avoir des enfants à quatre parents
Par exemple, un couple formé de deux femmes et un autre formé de deux hommes peuvent décider d’avoir un enfant, qui sera porté par l’une des deux femmes, un des deux hommes étant légalement reconnu comme étant le père.

Légalement, l’enfant n’a que deux parents ; mais les conjoints peuvent autant participer à son éducation, un peu comme le feraient un beau-père ou une belle-mère dans une famille hétérosexuelle recomposée.

Deux femmes peuvent aussi se tourner vers un ami pour un don de sperme, et celui-ci resterait présent pour l’éducation de l’enfant. Néanmoins, au niveau légal, le père peut décider de faire valoir ses droits; l’homme qui a contribué à concevoir l’enfant a un an pour demander à ce que sa paternité soit reconnue, informe-t-on sur Éducaloi. 

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