Je suis en analyse et je ne me sens pas très bien, est-ce normal ?
Bonjour,
Je suis actuellment en analyse, et ce depuis 5 ans, j’ai un parcours chaotique quant à mes repères (mes parents m’ont confié à mes grands parents à 2 mois jusqu’à 3 ans et demi, puis ils m’ont reprise, j’ai eu l’impression de vivre 2 abandons…Mes grands parents ont divorcé quand j’avais 4 ans et ma grand mère est partie vivre avec un homme dans le midi.A chaques vacances, je les retrouvait et cet homme m’a abusé : attouchements, douches avec lui, pénétrations avec ses doigts… et ce jusqu’à mes 14 ans et demi, age où j’ai parlé et où il y a eu un procès)
Aujourd’hui j’ai 32 ans et j’ai l’impression de ne pas m’en sortir, j’ai une famille destructrice, je vis à 600 kms d’elle, mais j’ai vraiment des moments où j’ai peur de ne pas m’en sortir : agoisses, réminiscences, sentiment d’abandon, honte, culpabilité, mauvaise image de moi…Est-ce normal que je revive tout cela en analyse et que je sois aussi mal ? Merci de votre avis
Bonjour Jennifer,
Je comprends qu’une thérapie n’est pas toujours la chose la plus facile à faire et à vivre, surtout dans une situation comme la tienne: notes cependant que, selon moi, c’est une démarche louable et positive.
Dans ton message, tu me parles d’une analyse, mais je ne suis pas sûre de bien comprendre: veux-tu dire une thérapie (d’une école quelconque) ou une thérapie spécifiquement psychanalytique? Lors de la thérapie psychanalytique, il est normal que ce soit très long et de revenir souvent sur le passé et de rechercher des liens dans les relations et expériences antérieures, cependant, il serait probablement sage de parler de toutes ces émotions que tu vis avec ton thérapeute. S’il s’agit d’un autre type de thérapie, il serait également sage de discuter de tout ce que tu vis intérieurement avec ton thérapeute. En parler clairement pourrait peut-être te permettre un cheminement intéressant.
En discutant avec ton thérapeute, vous pourrez peut-être même évaluer si le type de thérapie que tu fais en ce moment est réellement ce dont tu as besoin et si tu n’aurais pas besoin d’une aide supplémentaire (par exemple, un autre thérapeute, un groupe de discussion, certains types de médicaments, etc.) Tu pourrais également rechercher des groupes d’aide ou de discussion dans ta ville qui pourraient t’aider et te donner de nouvelles pistes de progression et te permettre de communiquer et de partager ce que tu vis et ce que tu ressens avec d’autres personnes qui ont une expérience similaire ou semblable…
Je te souhaite bon courage dans toutes ces démarches
Inge Rollin, sexologue B.A.