Je pourrais me dire lesbienne, mais je n'ai pas encore eu d'expériences avec une fille...

Bonjour,21ans.
J’ai Aimé une fille pendant 4ans, elle m’a beaucoup aidée à me sortir de mes problèmes (je lui en avais parlé). Ce fut une première pour moi parce que cela ne m’est pas arrivé avec un garçon. Je me pose souvent des questions mais elles redeviennent lancinantes chaque fois qu’un garçon me propose de faire connaissance: je me donne une chance – contente d’espérer, on parle, on se voit même, mais lorsqu’il veut une relation physique/émotionnelle, je ne sais plus suivre. Je suis jolie fille et ça n’arrange rien. J’aimerais beaucoup tenter ma chance mais jamais mon coeur ne se met en route et je finis par faire du mal à ces garçons ! Je ne peux leur expliquer mes réactions donc cela est encore plus handicapant. Je pourrais me dire »lesbienne» mais n’ayant jamais eu d’expérience, j’aurais peur de me barrer une voie. Faudrait-il que je cesse d’y croire ou que je me force à une relation hétéro en risquant de perdre émotionnellement toute sorte de premières fois?Merci beaucou

Pascale

 
Bonjour Valeriele,
 
Merci beaucoup de nous accorder ta confiance en nous écrivant. Si je résume, tu as aimé une fille pendant quatre ans, mais tu dis que tu n’as jamais eu d’expériences lesbiennes. Tu dis aussi que, lorsqu’un garçon te propose de faire connaissance, tu dis oui, mais que tu n’as jamais eu envie de pousser plus loin ce genre d’expérience. Tu te demandes si tu es lesbienne, mais tu as peur de te fermer des portes en répondant oui. Pour ce qui est des hommes, tu te demandes si tu devrais continuer à essayer d’entretenir une relation hétérosexuelle avec eux, mais, d’un autre côté, tu en as assez de continuer à leur faire mal en suscitant des faux espoirs chez eux.
 
Ta situation n’est pas sans contradiction et soulève quelques interrogations chez moi. Pourquoi écris-tu que tu n’as jamais eu d’expériences lesbiennes si tu as été amoureuse d’une fille aussi longtemps? Considères-tu que c’est le fait d’avoir des relations sexuelles qui peut seul être considéré comme une telle expérience? Comment s’est terminée votre histoire à toutes les deux? De même, pourquoi penses-tu que c’est une bonne idée de te « forcer » à essayer d’avoir une relation (sexuelle?) avec un garçon? Qu’espères-tu y gagner?
 
Ce que je comprends, c’est que, bien tu sois mêlée tu aimerais beaucoup pouvoir mettre une étiquette définitive sur ton identité : lesbienne ou hétérosexuelle. À cela, je te répondrai trois choses.  D’abord, si les étiquettes de ce genre peuvent paraître nécessaires, elles n’ont en fait aucune réelle utilité. Elles ne sont que des chapeaux comme grande ou petite, croyante ou athée, végétarienne ou végétalienne, etc. Elles peuvent servir à nous présenter vis-à-vis des autres, mais elles ne suffisent pas pour nous définir. Personne n’est seulement hétérosexuel ou lesbienne. Notre vraie personnalité dépend de centaines de facteurs. Ensuite, ce n’est pas parce que, aujourd’hui, tu t’accolerais telle ou telle étiquette qu’elle ne pourrait pas changer plus tard. Nos expériences de vie nous refaçonnent continuellement. Finalement, j’ajouterais que si c’est si important pour toi de savoir tout de suite quelle étiquette donner lorsqu’on te la demande, pourquoi ne pas répondre : bisexuelle? Comme le montrent les études faites par le chercheur Alfred Kinsey, il existe tout un spectre entre être lesbienne à 100% et être hétérosexuelle à 100%. Peut-être es-tu quelque part entre les deux?
 
Peut-être que si tu n’as pas eu envie d’aller plus loin avec un garçon, c’est parce qu’aucun d’eux ne peut réussir à t’attirer, mais peut-être est-ce parce que tu n’as jamais encore été amoureuse d’un garçon, mais que ça va venir plus tard. De même, j’ignore pourquoi ce n’est pas allé plus loin avec la fille dont tu étais amoureuse, mais peut-être était-ce parce que ce n’était pas la bonne. Ne te stresse pas trop avec ça et laisse aller les choses. Un jour, tu rencontreras quelqu’un – un gars, une fille ou les deux – qui feront fondre tes questionnements. Ce qui est important, c’est surtout de chercher ton propre bonheur.
 
Ne te gêne pas pour nous réécrire,
 
Pascale

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