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18 mars 2019

Je me pose plusieurs questions sur mon orientation sexuelle et romantique...

Fanny

Salutations l’équipe d’AlterHéros. Voilà, je m’appelle Enzo, j’ai 19 ans, et je me pose plusieurs questions sur mon orientation sexuelle et romantique. Cette remise en question s’est faite par étape durant toute ma vie. Durant ce message, je vais évoquer plusieurs passages de ma vie, qui pour moi ont plus ou moins un lien avec cette remise en question. Il faut savoir que je suis quelqu’un qui se prend constamment la tête sur divers sujets, pour tout ou rien, et qui essaye de me diagnostiquer à longueur de journée, liant mes symptômes du à mes souffrances aux plusieurs situations auquel j’ai fais face ou provoqué durant mon existence. Alors préparez-vous à quelques raisonnement stupide, et des questions du même genre.
La première étape « homo » que j’ai pu vivre, c’est dans la cour de récréation, en primaire, je me souviens avoir couru après un garçon se nommant Loic, entrain de scander que j’étais amoureux de lui : à vrai dire je ne sais pas si c’était le cas, je n’en ai aucun souvenir d’ailleurs. De toute manière je le faisais même auprès des filles. Voilà, c’est posé.
La seconde étape, là où j’étais en capacité même de me remettre en question, c’était en cinquième, j’avais surement entre 11-13 ans. Je sortais à l’époque avec une fille qui s’appelait Mariah. J’aimais énormément cette fille, bien que histoire adolescente et stupide, je l’aimais vraiment énormément, mais cette fille me prenait juste pour un sombre idiot, me trompait par ci par là, mais j’en était fou amoureux, elle me quittait, revenait, et moi je tombais dans le panneau. Je crois que j’étais tellement amoureux que rien que le fait d’être avec elle me convenait, tout en sachant qu’elle me trompait. J’en ai extrêmement souffert, pleuré, je ne pensais qu’à elle, mais voilà : un jour, jouant à ce jeu social du nom de Habbo, j’ai fait la rencontre virtuel de ce garçon, Adrien. Nous nous partagions nos souffrances et me faisait part du fait qu’il était bi et qu’il était devenu ainsi car las de la souffrance subit à cause des filles. Etant dans cette période tristesse, ce raisonnement m’a énormément touché, et c’est là qu’a eu lieu ma première remise en question : serait-il plus judicieux d’aimer les garçons ? (il faut savoir que j’ai toujours eu des relations très compliquées avec les filles : bagarres, conflictuels, jugements … il faut également savoir que j’ai grandi principalement entouré de filles, sans trop de présences masculines, ou presque, j’y reviendrais plus tard). C’était le moyen pour moi de remédier à cette souffrance. A l’époque j’avais un ami qui s’appelait Victor. Un soir, je l’ai invité à dormir, et le lendemain matin, je me suis réveillé avant lui, puis j’ai reluquer ses fesses (il dormait en caleçon), et je me disais si toutefois j’étais homosexuel, est-ce que ce serait un bon partenaire ? Je parvenais à remarquer le charme qu’il avait, son caractère me plaisait (calme, gentil …), puis il fallait reconnaitre qu’il était plutôt beau garçon, alors je m’imaginais si ça pouvait être un bon partenaire. Mais avec le temps, j’ai oublié toutes ces idées et je suis passé à autre chose. Autre moment de remise en question, plus tôt dans cette année de cinquième (ou après, je ne sais plus), une fille disait que j’étais efféminé et que je ressemblais à un homosexuel, alors cette fois-ci, c’en est suivi une vision maniaque de moi devant le miroir, analysant ma démarche, mes mouvements, pour voir si je ressemblais vraiment à un gay (je me suis toujours énormément soucié de mon apparence et de la vision que les gens pouvaient avoir de moi … cela est surement du au fait que j’ai souvent été victime de moqueries et de harcèlement scolaire, d’insultes, de mépris etc … j’ai toujours été pris pour le bouffon/boloss du coin). Pour revenir à cette remise en question lié à mon apparence, j’en venais même à demander à mon père si je ressemblais à un gay !
Bref … remontons cette fois-ci plus loin, c’est surement qu’il y a eu des remises en questions entre ce long laps de temps, mais je ne me souviens plus, ou elles étaient minimes. Je préfère recenser les plus importantes, celles qui m’ont le plus marquées.
En première, alors âgé de 18 ans cette fois-ci, je sortais avec Sarah, en couple depuis 1 an et quelques mois. A la fin de notre relation, j’ai commencé à me poser des questions, le sexe avec cette fille ne me plaisait plus, j’ai remarqué à plusieurs reprises qu’il m’arrivait de regarder des garçons et de les trouver beau, de m’arrêter sur certaines photos de ceux-ci sur les réseaux sociaux, et c’est là que le cauchemar commence. Des questions, des questions et encore des questions, je ne me suis jamais autant torturé de toute ma vie, ça m’a clairement fait souffrir, beaucoup souffrir. Je me suis mis à douter de mon amour pour cette fille, puis nous avions arrêté notre relation. Voulant plaire à tous le monde et respecter les normes sociétales de l’archétype du garçon adolescent « fourreur professionnelles de filles » ou de « bad boy racaille sachant se battre » (je me suis souvent battu pour ainsi me faire fracasser, passons), je me suis efforcé à avoir un comportement de bad boy pour séduire les filles de ma classe, mais je m’éloignais clairement de mon identité car ce comportement, ce n’était pas moi : cela m’a encore plus fait souffrir. Ainsi, j’étais encore plus torturé. J’ai essayé de regarder du porno gay, sans suite, je crois m’être mis des barrières car trop peur de me dire « tu es officiellement gay ». (il faut savoir que j’essayais tantôt de me prouver que j’étais gay, tantôt de me prouver que j’étais hétéro, surtout que j’étais hétéro, surement par peur d’assumer ma remise en question ou ma possible attirance envers les hommes). S’en est suivi des remises en question une fois de plus sur ma possible attitude efféminé, bref une vraie prise de tête. A partir de là, cette remise en question disparaissait, réapparaissait, ce fut sporadique. Tantôt j’étais sur d’être hétéro pour x raisons, tantôt je me posais des questions.
Jusqu’à encore cette année de terminale, ou le questionnement revient des plus belles, après avoir couché avec une fille, Lisa. Relation sexuelle qui m’a dégoutté (la fille ne me plaisait pas, mais j’étais curieux de tester cette expérience avec elle. Le 11 mars 2019 (donc hier, à la date où je vous écris cela), je commençais la série Dear White People sur Netflix, et il y a une mise en situation de ce jeune garçon à l’universite, Lionel, coincé, timide, réservé, solitaire, qui se mit à découvrir avec facilité qu’il était gay. A ce moment, j’ai pris mon courage à deux mains, j’ai voulu répondre à mes questions, mes curiosités, et je me suis : masturbé sur du porno gay, caressé et pénétré l’anus avec mes doigts, puis me suis servi d’un objet phallique en guise de fellation, bref, diverses pratiques dites « gay », j’ai même goûté mon sperme (je me sens si gêné de faire part de cette expérience avec vous, mais je souhaite le partager …), et je me suis endormi. Quandd j’y repense, je crois que ce porno m’a dégouté, malgré mon éjaculation, j’ai essayé de mettre du cœur à l’ouvrage, mais je crois avoir été dégoutté. Et en ce matin de 12/03/2019, je n’arrête pas de mire que je suis « gay », comme si je l’assumais, et ce sous l’influence de Lionel. Je fais ce procédé « d’acceptation » car j’en ai marre de me prendre la tête, cela me fait beaucoup trop souffrir, j’ai déjà dépensé à mettre fin à mes jours.
En fait mon problème est que j’ai toujours voulu plaire à tout le monde et à me ranger dans une case, avoir une étiquette, et loin de moi le souhait d’avoir cette étiquette d’homosexuel en plus de toutes les étiquettes qu’on m’a collé dans ma vie. J’ai toujours voulu être cette racaille dont tout le monde a peur et respecte, j’ai toujours voulu faire partie des plus populaires, j’ai toujours voulu faire partie des belles personnes (beaucoup critiqué sur mon physique également), et cela a beaucoup contribué au fait que je me remet en question, car à vrai dire je ne crois pas répondre à la masculinité que toutes les filles attendent : j’ai l’impression de ne pas être un homme, de ne pas être viril, d’être un peureux, de me laisser marcher dessus, de ne pas avoir le caractère qu’il faut pour coucher avec toutes ces filles … Et ce sont des rôles que je me suis attribué, pour plaire à la masse, pour plaire aux « populaires », pour plaire aux filles : et oui cela m’a apporté popularité, parfois respect, et relations sexuelles avec des filles, ou tout simplement des filles qui s’intéressent à moi, pendant des années ça m’a apporté du crédit, de l’égo. Dans ces situations où j’avais l’impression d’être quelqu’un, je me sentais puissant, jusqu’à maintenant où cela me fait souffrir car ce n’est pas moi et j’en ai marre de faire l’effort pour plaire aux autres, surtout aux filles. Ca me fait souffrir de m’éloigner de mon identité, à croire que je ne sais plus qui je suis, comment je dois me comporter etc … Au niveau des relations sexuelles, des flirts avec les filles (je n’en ai jamais eu avec des garçons, ni préliminaires etc), j’ai l’impression de ne pas aimer ça, car je sens que je me force, et je ne sais plus si c’est parce-que je me force à etre hétéro ou pour plaire tout simplement, j’ai l’impression de ne plus prendre de plaisir à flirter, à ce qu’une m’apporte du crédit, à coucher avec une fille, et c’est pourquoi je fais le lien avec cette remise en question, est-ce que j’ai réellement les filles. Je me demande si la consommation excessive du porno et la masturbation excessive n’en est pas la cause à ces conséquences de « non plaisir avec les filles », bien que si il m’arrive d’avoir du plaisir, mais je crois qu’il est restreint, car à cause de la « cause », je m’en suis demandé si j’avais des bonnes capacités sexuelles et si j’étais épanouis dans ma vie sexuellement, à me demander également si je n’étais pas frustré. Pourtant je suis sur d’avoir pris du plaisir, d’avoir aimé, d’avoir été attiré par des filles tant bien émotionnellement que sexuellement, mais le moment arrivé, j’ai l’impression d’être déçu, j’ai l’impression que le rêve est parfois mieux, que la masturbation est mieux … Pourtant je crois être sur d’avoir aimé : Louise, de la primaire au collège, Océane, en primaire, Mariah, au collège. Sylvia avec qui je suis sorti pendant deux ans, Sarah avec qui je suis sorti pendant deux ans également. Mais aujourd’hui j’en viens à me poser des questions. L’homosexualité se déclence t-elle à la naissance, après ? Est-il possible d’aimer les femmes un moment et de changer de bord du jour au lendemain ? Je suis perdu, et oui, en vous contactant j’espère des réponses. Je trouve cette démarche désespéré, mais je cris à l’aide (sur le sujet en tout cas). J’en viens à me remettre en cause sur l’amour que j’ai eu pour Sylvia, Sylvia qui était une fille à problèmes, qui m’a fait souffrir, pareil pour Sarah (moins car plus gentille, moins fille à problème, mais suicidaire). Tout cela m’a marqué, et voila pourquoi ce questionnement (du moins j’en ai l’impression). J’ai l’impression de m’être forcé à fréquenté des filles pour ne pas être seul, de sortir avec des filles juste pour « sortir avec des filles ». Pourtant j’ai ressenti avec plusieurs filles des sentiments, des attaches (je m’attache beaucoup trop vite, et il m’arrive de changer vite de sentiments pour jeter mon dévolu sur une autre fille). Est-ce que c’est pas parce-que je voulais me cacher que j’avais une possible homosexualité en moi ? Je ne sais pas ! Etait-ce vraiment de l’attache avec ces filles, ne cherchais-je pas ma mère avec qui j’ai eu une relation très fusionnel mais également très conflictuel (complexe d’Oedipe ???), ne cherchais-je pas du confort à travers ces filles (je suis quelqu’un de très calin avec les filles, et plusieurs fois ces filles se comportaient comme mes mères et je m’y complaisais car je leur leguais la responsabilité de s’occuper de moi comme un petit bébé, car j’ai l’impression que c’est ce que je fais avec les filles, quand je suis bléssé, je vais vers elles, car je les connais tendre, douce, reconfortrice, comme l’était ma mère. Les garçons eux ne le sont pas, c’est pas chez eux que je peux avoir cela). Mon père je l’ai connu, beaucoup fréquenté, j’ai reçu de l’amour de sa part, mais au moment des responsabilités et des demandes, il fuyait, et cela a détruit ma famille, moi, ma soeur, ma mère. Nous sommes une très petite famille, mon père était alcoolique et violent et ça a pas mal détruit la famille aussi. Sachant que j’étais principalement entouré de filles, est-ce que ça m’a influencé dans le fait que je ne réponde pas aux codes de la masculinité et que j’ai une possible attirance envers les hommes ? Est-ce que la relation mère/fils, comme Freud le dit dans ses études (oui j’en suis allé à faire des recherches sur la psychanalyse), fait de moi un gay ? Est-ce que l’absence de mon père en joue ? Chercherais-je pas un père chez l’homme ? Le fait que ma soeur a abusé de moi sexuellement à l’age de 8 ans en joue ? Le fait que à l’age de mes 11 ans quand j’ai surpris mon père avec qui je dormais s’est masturbé à côté de moi en joue ? Est-ce que le fait d’avoir vu un pénis d’adulte en joue ? J’ai déjà frappé des filles … J’ai l’impression d’avoir plein d’arguments pour le fait que je sois hétéro mais également sur le fait que je sois homo. Hétéro parce-que je sais que je peux fantasmer sur des filles et que j’ai fantasmé sur des filles, le fait que j’ai déjà beaucoup apprécié des relations sexuelles, le fait que j’ai peut être aimé, le fait que je passe mon temps sur du porno hétéro, le fait que j’aime des trucs de mecs (rap, jeux, foot etc … désolé pour les stereotypes mais cette société et son image me bouffe), le fait que je me masturbe sur des filles, tellement de choses ! Mais pour le fait que je sois homo aussi : mon regard sur les hommes, mon experience du 11 mars, le fait que étant au collège j’ai déjà tenté une auto-fellation, le fait que je me suis masturbé jeune sur un moniteur de colonie, que j’ai déjà eu une erection en voyant un garçon de ma classe se gratter les parties, que j’ai l’impression d’être attiré par les garçons sexuellement. Emotionnellement je sais pas, du moins je pense pas, il m’est déjà arrivé d’être jaloux mais je pense que c’était sous le joug de l’amitié (ou pas ???). Il y a un garçon que je soupçonne d’être gay qui s’appelle Terrence dans mes contacts et quand je lui parle j’ai l’impression de me sentir homo ???? car je me sens à l’aise de parler avec lui (on ne se fréquente pas du tout, on se parle très rarement, mais bon), je me suis déjà demandé si je pouvais pas avoir une relation avec lui aussi. En clair j’ai pas l’impression d’etre attiré emotionnellement mais certains comportements me laisse soupçonner. Dois-je experimenter ? J’espère sincerement que vous repondrez à mes questions et à ce looooong texte, désolé pour ça, mais j’avais besoin de faire part de ma remise en question (ne vous inquietez pas, pour les sujets sensibles comme ma soeur tout ça, oui je vois une psychiatre, oui je traite ça), même si j’ai fait des écarts à certains moments, le but de ce message est ma remise en question. Et j’aimerais savoir si je suis gay ou pas, et que selon votre experience, qu’est ce que vous en pensez. J’epsere que malgré ce long message vous serez apte à me répondre (désolé encore).
Je me suis meme demandé si j’étais pas assexué parfois, parfois je pense ci, parfois je pense le contraire, j’ai l’impression d’avoir des preuves de mon orientation puis après d’autres preuves prouvent le contraire. Alors selon ce que j’ai dis, vous en pensez quoi ?
Merci à vous, cordialement.
Enzo
 
Bonjour Enzo,
 
Merci de nous partager tes inquiétudes, j’accueille ton témoignage et dévoilement.
Je tenterai au mieux de répondre à toutes tes questions concernant l’orientation sexuelle et romantique. Aucune question ou raisonnement n’est stupide! Les questionnements que tu as sont parfaitement normaux. J’aimerais qu’on revisite ensemble tous les aspects que tu as amenés, de manière chronologique. Je commencerai avec ta famille, poursuivrai avec tes relations, émotions et événements survenus lorsque tu avais environ 11-13 ans, quand tu avais 18 ans et conclure avec aujourd’hui.
 
Tu me parles que tu as été très proche de ta mère et que ton père a abandonné et fragilisé ta famille. Tu sembles avoir vécu des expériences de violences sexuelles très difficiles avec ton père et ta soeur. Autant que ces événements aient pu, avec raison, te marquer, ils ne causent en aucun cas l’homosexualité. Ton orientation sexuelle n’est pas affectée par ces abus. Tu peux demander à ta psychiatre de te référer des organismes qui se spécialisent dans les agressions sexuelles pour hommes. Je vois que tu habites dans la région de Montréal, au Québec. L’organisme CRIPHASE a comme mission de soutenir les hommes victimes de violences sexuelles pendant leur enfance. Parler à quelqu’un qui te comprend, qui a de l’expérience avec des situations similaires à la tienne et sans préjugés peut faire grand bien.
 
Je comprends que tu te préoccupes de ce que tes pensées homosexuelles et tes expériences dans l’enfance signifient dans la psychanalyse. Freud est un homme très ancien avec des croyances très anciennes qui sont pour la majorité abandonnées dans la psychologie actuelle. D’ailleurs, Freud a même été accusé de fraude scientifique pour avoir inventé de toute pièce la rencontre ou le traitement de certains patients. De plus, aucune preuve scientifique légitime ne lie l’homosexualité à une relation fusionnelle ou conflictuelle mère-fils, ni aux expériences de violences sexuelles, ni d’avoir vu un pénis adulte. Je te suggère de ne pas te culpabiliser à travers des théories analytiques, car ça n’en vaut pas la peine.
 
Au début de ton adolescence, tu as vécu une grande peine d’amour avec Mariah. Tu avais des relations difficiles avec les filles, avec bagarres, conflits et autres. Rencontrer un garçon bisexuel avec un vécu semblable t’a remis en doute face à ton orientation sexuelle. Alors que tu te demandais si c’est plus simple d’aimer les garçons, ayant une attirance physique pour Victor, tu étais inquiet d’avoir «l’air gay» devant les autres, car tu as été victime de mépris et de harcèlement. Ton ambivalence est complètement normale. À cet âge, il est courant de se questionner sur son identité, vouloir éviter le jugement tout en étant soi-même.
 
À 18 ans et encore aujourd’hui, tu as beaucoup souffert à te questionner sur ton identité. Sache qu’une personne peut avoir des caractéristiques féminines et être hétérosexuelle. Une apparence masculine et une attitude agressive n’indiquent pas non plus une hétérosexualité. Tu as  l’impression que tu dois être un dur à cuir pour être respecté et apprécié des filles. Être sensible, flexible et pacifique sont, sans être des caractéristiques du mâle «racaille», des qualités très positives et souhaitables! C’est un important (et mauvais!) stéréotype de croire que les gens recherchent chez un garçon un caractère batailleur, ardu, intouchable. Essaies d’être moins dur avec toi-même, tu n’as pas besoin de prétendre être quelqu’un d’autre pour plaire.
Quelques questions que tu te poses à ce jour:
 
L’homosexualité se déclenche-t-elle à la naissance, après ? Les deux sont possibles! Mais pour corriger ta formulation, l’homosexualité ne se déclenche pas : on découvre ton orientation sexuelle, tout simplement. Certain.es se découvrent homosexuel.les ou bisexuel.les à 0, 5, 15, 50 ou 100 ans! Ce n’est pas parce que tu as eu des relations significatives avec des filles dans le passé que tu ne peux pas être homosexuel. Même que, tu peux explorer les définitions de bisexualité, bi-curiosité si jamais ces termes te rejoignent. Je t’invite à consulter cette page, voir si les explications t’éclairent : C’est quoi être gai, bisexuel, le coming out, l’homophobie intériorisée?
Es-tu familier avec la licorne du genre? Elle est disponible ici sur la page d’Alterhéros. (https://alterheros.com/experts/) Tu peux même l’imprimer et écrire un X sur les continuums et voir, pour toi-même, où tu en es dans tes sentiments. Ça pourrait démêler certains de tes questionnements! Un dernier média à te partager est ce vidéo (Comment savoir si on est homo, bi ou hétéro?) qui pourrait aussi répondre à tes ambivalences.
 
Est-il possible d’aimer les femmes un moment et de changer de bord du jour au lendemain ? Tout à fait! Comme je disais plus haut, il n’y a pas d’âge ou de circonstances où il faut être absolument certain sur sa sexualité. Plusieurs personnes homosexuelles ont eu des relations amoureuses et/ou sexuelles avec des gens du genre opposé avant de s’identifier comme homosexuel.les. Même que tu pourrais réaliser au fil du temps et des expériences que tu n’es pas homosexuel ou bisexuel. Tous les parcours sont légitimes.
 
La grande question «suis-je gay?» Comme tu l’as vu avec la licorne du genre, l’orientation sexuelle et romantique n’est pas toute blanche ou toute noire. Les possibilités sont multiples: si tu es attiré sexuellement par les femmes et romantiquement par les hommes (ou l’inverse, ou les deux) tu le peux! Tu peux ressentir à la fois de l’attirance sexuelle pour les femmes dans tes fantasmes et dans la pornographie et de l’excitation sexuelle envers des hommes comme des connaissances, des amis.
 
Ce n’est pas ma place, ni celle des autres, de te dire si tu es homosexuel, bisexuel ou hétérosexuel. Tu peux aussi prendre un temps pour te découvrir sans être préoccupé à mettre des mots sur ton orientation. Tu te demandes si tu dois expérimenter avec Terrence. Bien sûr que tu le peux, seulement si tu en as envie et si tu le fais pour toi-même. Dans aucune circonstance, comme les relations sexuelles ou même le flirt, avec fille comme garçon, tu n’as à te forcer ou être dégoûté.
 
La pornographie homosexuelle ne t’a pas excitée. Il ne suffit pas d’aimer un type de pornographie afin de trancher sur son orientation sexuelle. Cela peut t’informer par contre sur tes limites dans la sexualité.
 
Tu dis que ces questionnements te font souffrir au point de penser mettre fin à tes jours. N’hésite pas à en parler à ta psychiatre si ce n’est pas déjà fait. Si tu veux parler à des gens de confiance qui ont de l’expérience avec ce que tu ressens, il y a la ligne d’écoute Interligne. Toutes les informations se trouvent sur le site suivant: http://interligne.co/. Découvrir son orientation sexuelle peut causer beaucoup de détresse, mais cette confusion n’est pas éternelle et ne doit pas être vécue seul.
 
J’espère avoir adressé tous les points qui te sont importants et a répondu à tes attentes. Écris-nous à nouveau si tu veux repasser plus en profondeur sur un sujet ou si tu as d’autres questions! Je te laisse également le lien de l’organisme montréalais Jeunesse lambda : il s’agit d’une association soutenant les jeunes francophones LGBTQ+ ou en questionnement. Les bénévoles impliqué.e.s dans ce groupe organisent des soirées pour les jeunes de 14 à 25 ans, dans les locaux de l’Astérisk, à Montréal. 
 
Fanny, bénévole pour AlterHéros

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