J'aimerais être un garcon, mais mes parents ne me prennent pas au sérieux!!

Bonjour,
J’ai 15 ans et je me questionne sur le fait d’être ou non transsexuel. J’ai toujours été dans mon coin même tout petit, donc je ne pourrais pas vous dire » j’étais tout le temps avec des mecs, et je me sentais trop bien avec eux.», parce que je ne sais même pas comment je me sentirais avec eux. Par contre, je me souviens que quand j’étais petit, j’étais vraiment très fier de ma poitrine plate et actuellement, si on me prend pour un garçon, j’ai une excellente humeur pour toute la journée. Je me sens vraiment mal dans mon corps, mais pas de la même façon que les autres ados et je sais que je serais mieux en garçon. Mais c’est en fait mes parents qui me perturbent. Ils le prennent très mal. Ma mère se fâche fort et ils essayent de mettre ça sur le compte de l’adolescence… Mais est-ce vraiment une question d’âge, cette honte atroce que je ressens quand on voit que je suis- physiquement- une fille ?

Marion Téjédor

Bonjour Marcus, et merci de faire confiance à AlterHéros!
Si je comprends bien, tu doutes sur le fait d’être transgenre.  Cela doit être un questionnement difficile pour toi, surtout si tu as l’impression que tes parents ne prennent pas en compte ton mal être, et considèrent cela comme une frasque adolescente passagère, destinée à passer.  Et bien, je tiens à te féliciter d’avoir fait des démarches par toi même!
Tout d’abord, il est important de déterminer la source exacte de ta souffrance : as-tu réellement la conviction d’appartenir au genre masculin? Si tu le pouvais, désirerais-tu te réveiller demain en garçon et le rester jusqu’à la fin de ta vie? Ces questionnements sont importants à considérer, car c’est eux qui seront à la base de tes prochaines démarches. En effet, il est important de te questionner sur tes propres désirs et convictions, afin de déterminer l’orientation de tes actions futures :il est possible pour toi d’avoir accès à une hormonothérapie après avoir consulté un psychiatre spécialisé pendant quelques mois, mais il est également possible d’aller plus loin et d’avoir accès à une chirurgie de réassignation sexuelle, mais pour le Québec, pas avant tes 18 ans. Penses-y. Qu’est-ce qui te correspondrait le mieux? Ce questionnement doit évidemment  s’effectuer indépendamment de l’avis de tes parents, car c’est de TA vie qu’il s’agit, et même s’il est difficile pour eux de comprendre la situation dans laquelle tu te trouves présentement,  il est important d’agir, si cela peut te permettre de te sentir mieux, dans ta tête comme dans ton corps (« un esprit sain dans un corps sain »).
Maintenant, il est tout à fait concevable et compréhensible que la réticence de tes parents te pèse et te bloque dans tes démarches.  Je pourrais te conseiller plusieurs choses, mais cela sera à toi de sélectionner la solution qui te paraîtra la plus adaptée : tout d’abord, tu pourrais tenter d’avoir une réelle conversation avec tes parents pour leur faire comprendre que la transgenralité est un trouble de l’identité sexuelle assez répondu qui touche en moyenne  1 homme sur 30 OOO personnes et une femme sur
100 000. Il est donc important d’agir pour résorber ce problème, car il peut être à la base d’une sérieuse détresse psychologique. En vue de cette discussion, il pourrait t’être bénéfique de te documenter sur le sujet au préalable, afin de pouvoir avoir une confiance en toi et des données suffisantes, capables de leur faire comprendre que ce trouble est un trouble comme un autre, auquel il existe des solutions, et qui apparaît pour la grande majorité des cas, à l’enfance ou à l’adolescence (ce qui contre l’argument de la « crise
passagère adolescente »…). Pour cela, tu peux te renseigner sur internet ou aller voir dans une bibliothèque proche de chez toi si des livres traitent du sujet. Si tes parents refusent toujours de t’écouter, tu pourrais également leur proposer  de t’accompagner voir un psychiatre spécialisé sur la question de l’identité sexuelle, pour que lui puisse déterminer objectivement  si oui ou non cela est un réel problème qui mérite d’être pris en charge (même si toi tu connais déjà la réponse…).
Si tu vis au Québec, voila quelques références qui te permettront d’avoir accès aux noms des différents psychiatres spécialistes du sujet :
–       L’ordre des psychologues du Québec (www.ordrepsy.qc.ca),
–       L’association des sexologues du Québec (www.associationdessexologues.com),
–       L’action santé travesties et transexuelles du Québec (santetranshealth.org).
Cependant, si ces solutions te paraissent hasardeuses ou te demandent trop d’énergie, ce qui serait tout à fait légitime, je te conseille tout de même de parler de tes problèmes à un ami, ou à une personne qui pourra t’apaiser et te soutenir dans ces épreuves. Il est important de ne pas rester seul! Il existe également des lignes d’écoute, des forums de discussion, et de nombreux groupes, accueillants des personnes transgenres ou transsexuelles, en vue de discuter avec des personnes traversant les mêmes problèmes, et de briser l’isolement.
Voici les références de quelques groupes de discussions au Québec, si  par hasard tu y habites:
A Montréal :
–         ATQ (associations des transsexuels du Québec) : www.atq.1980.org – 514-254-9038
–         Projet 10 – http://p10.qc.ca/contact-us?lang=fr – ligne d’écoute au 514.989.4585
A Lanaudière : Le Néo – www.le-neo.com
A Sherbrooke : Projet Caméléon  –  http://www.iris- estrie.com
J’espère que ces quelques mots et quelques conseils ont pu t’aider. Je t’encourage fortement à poursuivre ta réflexion afin de t’enligner dans la direction de ton
choix par la suite. Rappelle-toi que même si tes parents n’acceptent et ne reconnaissent jamais ton problème, il est primordial que toi, tu ne le dénie pas et que tu fasses le nécessaire pour atteindre le bien être que tu mérites, à titre d’être humain. Cela demande beaucoup de courage, mais je suis persuadée que tu sauras en faire preuve!
Bon courage pour la suite, et n’hésite surtout pas à nous réécrire si tu as d’autres questionnements!
Marion, stagiaire chez AlterHéros.
 

Similaire