J'ai peur des conséquence d'un coming-out trans

Bonjour je m’appelle Vanessa je suis de la Côte-nord j’ai 29 ans je sais depuis que j’ai 6-7 que je suis une femme dans un corps d’homme j’aimerais avoir des conseils sur comment annoncer à ma famille et à ma conjointe que je suis trans j’ai peur de leur réaction je sais pas comment ils vont réagir habituellement, j’ai une bonne communication mais pour ça je ne le sais pas je me sens mal je cherche une solution comment leur dire mais je n’ai aucune idée je crois ne pas être le seul avec ce genre de dilemme j’ai fais des recherches sur internet sur la transsexualité ma crainte c’est qu’ils soient transphobes et qu’ils me renient j’ai vraiment besoin d’aide pouvez vous m’aider ?
Merci Vanessa

Élyse Vander

Bonjour je m’appelle Vanessa je suis de la Côte-nord j’ai 29 ans je sais depuis que j’ai 6-7 que je suis une femme dans un corps d’homme j’aimerais avoir des conseils sur comment annoncer à ma famille et à ma conjointe que je suis trans j’ai peur de leur réaction je sais pas comment ils vont réagir habituellement, j’ai une bonne communication mais pour ça je ne le sais pas je me sens mal je cherche une solution comment leur dire mais je n’ai aucune idée je crois ne pas être le seul avec ce genre de dilemme j’ai fais des recherches sur internet sur la transsexualité ma crainte c’est qu’ils soient transphobes et qu’ils me renient j’ai vraiment besoin d’aide pouvez vous m’aider ?
Merci, Vanessa
Bonjour Vanessa!
Je vous remercie de votre confiance.Ayant moi-même passé à travers une transition et un coming-out il y a quelques années, je peux comprendre que vous soyez terrifiée! Même si je n’avais pas de conjointe à l’époque, ça m’a pris de nombreuses semaines avant de me décider. Et alors vous, qui êtes en couple…
Pour être honnête avec vous, pour plusieurs couples, la transition est difficile.  Bien que de nombreux partenaires vont rester ensemble (dont certains exemples publiquement connus !), je connais plusieurs couples qui n’ont pas survécu à la transition de l’un des conjoints. Et bien que la fin d’un couple est toujours très triste, il faut comprendre pourquoi c’en est ainsi. Pour le ou la partenaire de la personne trans, qui parfois peut ne pas sentir d’attirance envers le sexe post-transition, la transition du conjoint viendra modifier irrémédiablement l’apparence et la personnalité de la personne, de telle façon que l’attirance amoureuse ne sera plus possible. Sans compter que la personne pourra se sentir trahie, parce qu’on lui a caché des informations importantes qu’elle aurait voulu connaître avant de débuter la relation.
Quant à la personne trans, il arrive souvent que l’atmosphère à l’intérieur du couple soit un frein à sa transition, par qu’elle est constamment tiraillée entre ses désirs personnels et ceux de son ou sa partenaire. Alors il arrive souvent qu’elle décide de retourner à la vie célibataire afin de reprendre sa vie en main.
Cela ne veut pas dire que votre conjointe ne peut pas être une alliée lors de votre transition. J’ai vu  plusieurs couples rester de bons amis après une transition. Mais si elle décide de s’éloigner de vous parce que ça lui fait trop mal, vous devez accepter que ce n’est pas nécessairement de la transphobie de sa part, mais simplement sa façon de vivre son deuil. Car c’est bien de ça qu’il s’agit ici, d’un deuil. Car même si en vous vous savez que vous resterez la même personne, ce n’est pas du tout comme ça que votre entourage se sentira. Ils ont une image de vous qu’ils aiment, et ce que vous allez faire va leur en priver. Ils vont peut-être mal réagir, et pas toujours par transphobie mais simplement par douleur. C’est donc avec énormément d’amour, de compréhension et de patience que vous devrez les accompagner à travers le processus. Mais croyez-moi, il est fort possible que graduellement, en vous voyant devenir une personne plus heureuse et accomplie, leur douleur se transforme en fierté, et qu’au bout du compte votre transition sera le plus beau cadeau que vous leur aurez offert. Il faut simplement laisser le temps faire son oeuvre.
Je sais que c’est un portrait sombre que je vous trace, mais il faut vous préparer à ces éventualités.   Il peut être important de ne pas faire votre coming-out si vous n’êtes pas certaine à 100% de transitionner, car les conséquences en cas de recul pourraient être très sérieuse. Et maintenant, comment le dire? Peut-être simplement en leur demandant si ce qu’ils désirent le plus au monde est votre bonheur, puis en leur expliquant que depuis très très longtemps, il y a un obstacle majeur qui vous en empêche. Dites-leur que vous ne voulez plus leur mentir, et que vous voulez leur faire connaître tout le potentiel que vous avez. Puis surtout, dites leur que ce n’est pas de leur faute, et que vous allez être patiente avec eux. Dites leur que vous allez leur laisser du temps, mais en même temps gardez une certaine fermeté, afin qu’il voient votre détermination à aller de l’avant. Ayez un peu de matériel imprimé qui parle du sujet de la transsexualité,  mais n’allez pas trop dans les détails au début, du genre «je vais me faire le laser et prendre des hormones et magasiner tel et tel vêtement et blablabla». Vous risqueriez de leur faire peur plus qu’autre chose!
Grosso modo, c’est ainsi que j’ai procédé. Mon coming-out fut une période très difficile mais très enrichissante, et les réactions positives de m’ont entourage m’ont donné la force de foncer droit devant. Alors pourquoi ce serait différent pour vous?
La bonne nouvelle, c’est que vous n’avez pas à faire tout cela toute seule. Vous savez, le rôle des psychologues, sexologues et groupes de soutien, ce n’est pas seulement de vous analyser et de réfléchir sur vous-même. Ils sont aussi un outil très important pour vous aider planifier votre coming-out. Bien sûr, il est toujours préférable de consulter un(e) spécialiste en identité de genre mais dans la Côte-Nord ça risque d’être dur à trouver. Alors n’importe quel psy avec qui vous vous sentez bien peut vous aider, à condition que la personne accepte de s’informer sérieusement sur le sujet de la transsexualité avant de lancer de jugements. Sinon, vous pouvez appeler l’ATQ (www.atq1980.org) . C’est un organisme montréalais mais ils ont une ligne d’écoute et une liste de ressources.
Bon courage!

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