Allô Asher!!
La gentillesse et la compréhension c’est ce qu’on fait 🙂 Je t’assure que tu n’abuses pas de nos services en les utilisant, on n’a pas de “limite” de question par personne, et pour de vrai ça nous fait super plaisir quand des gens qu’on reconnaît nous écrivent à plusieurs reprises! 🙂
J’aime l’expression que tu utilises, un beau bordel, parce que même à travers une tempête de doutes et de confusion, je pense qu’il peut y avoir une certaine beauté dans la recherche de soi, dans l’excitation de la nouveauté liée à l’expérimentation et l’exploration. Reste que tu as raison et qu’il important de prendre le temps de respirer, de définir son confort et de vivre le moment présent sans se laisser emporter par l’intimidant univers des possibilités.
Bon, maintenant pour tes questions. Est-ce que tu peux être graysexuel? Oui? Pourquoi pas? C’est vrai qu’il n’y a pas énormément d’information sur cette orientation, entre autre parce que le terme a été créé plus récemment que ceux comme homosexuel·le ou bisexuel·le par exemple. Ses origines sont également anglophones et les traductions ne sont pas toujours complètement fidèles ni très rapides à sortir et à être universellement acceptées. Mais si tu te retrouves dans les définitions que tu trouves, qu’elles font du sens et évoquent des pensées, des émotions et des expériences qui faisaient déjà partie de ton vécu, bien entendu que tu as le droit d’utiliser ce mot pour parler de toi. La définition la plus connue de la grasexualité, ressentir une attirance plus faible ou seulement dans certains contextes, est intentionnellement vague car cela permet d’inclure une multiplicité d’expériences différentes mais comparables.
Le spectre de l’asexualité (qui comprend les identités asexuel·le, graysexuel·le, demisexuel·le) est un peu différent de l’orientation sexuelle : le premier fait référence et le deuxième au genre des personnes qui nous attirent. Donc c’est posssible d’être gay et graysexuel, attiré par les garçons mais plus rarement et seulement dans certains cas, par exemple. Ça concerne vraiment l’attirance ou non envers certains types de personnes, pas la libido ou un besoin physique d’avoir des relations sexuelles. La nuance est mince mais importante à saisir. C’est aussi possible de s’identifier principalement par sa position sur l’asexualité sans accorder trop d’importance au genre des gens. Bref, l’orientation sexuelle et le spectre de l’asexualité sont deux axes séparés mais compatibles qui permettent de mieux comprendre et expliquer ses attirances.
Demitrans est un mot qui existe oui, et il peut être combiné à demiboy et à deminon-binaire. Pour expliquer en quoi ça consiste, je pense qu’il faudrait aussi aborder ta dernière question sur la différence entre identité et modalité de genre. Dit simplement, l’identité de genre est le sentiment intime d’être un homme, une femme, une personne non-binaire ou tout autre identité, alors que modalité de genre fait référence plus spécifiquement au fait d’être cis ou d’être trans, donc de s’identifier ou non à son sexe ayant été assigné à la naissance. La modalité est donc différentes façons d’être un genre sans alterner celui-ci, un homme cis et un homme trans sont deux tout autant des hommes. Tu peux en apprendre plus sur l’origine et les signification de l’expression modalité de genre dans cet article de Florence Ashley.
Par contre, c’est possible de ne pas toujours être 100% un ou l’autre, il y a des personne agenres, non-binaires et intersexes qui peuvent ne pas se situer totalement dans l’une ou l’autre catégories, s’identifier partiellement ou avoir des sentiments complexes et nuancés en lien avec leur genre assigné. Je pense que demitrans pourrait être une bonne solution si c’est ton cas!
Le préfixe “demi”, tu l’aura probablement compris, est utilisé afin d’ajouter une notion d’identification partielle ou incomplète, d’ambivalence, à des termes comme garçon, non-binaire ou trans. Cette précision est importante, voire centrale, aux identités de certaines personnes, tout autant que la partie touchant une identité. En même temps, il faut aussi dire que c’est possible d’être trans, d’être un garçon ou d’être non-binaire tout en ressentant certains doutes et hésitations, sans pour autant les intégrer dans les mots qu’on utilise pour se décrire. C’est une décision personnelle que l’on peut prendre. Il n’y a pas de mauvaises réponses à la question “qui suis-je?”
J’espère qu’à tout le moins mes quelques paragraphes t’aideront dans tes réflexions!
Au plaisir,
Maxime, intervenant·e pour AlterHéros
iel/they/them, accords neutres