16 février 2016

Depuis que je suis une femme en public, je ressens une gêne constante

Bonjour à tous,
Depuis quelques mois maintenant, je m’habille au rayon femme et j’apprend comment assortir mes tenue.C’est très compliqué mais passionnant. Je me sens bien, je dors mieux mais je ressent une gêne au fond de moi qui me dit « ce n’est pas normal ». Je passe du temps devant le mirroir pour me maquiller et me trouve jolie avec mes sourci!ls plus fins, ma barbe qui va disparaitre enfin. et en même temps je me dit que c’est pas normal… Comment puis je être débarassée de ce sentiment de gêne constant ? Etre un femme comme je le faisait en cachette avant est ce qui me procure de la joie de vivre mais c’est aussi braver un tabou de la société… Comment être sûre que c’est mon destin ? Et pourquoi suis je a ce point obsédée par mon apparence, les hormones pour bientôt ? Que c’est dur de lutter ou de laisser aller….Qui connait ce sentiment ?
Charline

Aurélie Spiaggia

Bonjour Charline,
Avant tout, merci de faire confiance à l’équipe d’AlterHéros et de te confier à nous.
Si j’ai bien compris, après avoir passé des années à être une femme en cachette, tu as franchi le pas récemment d’être une femme dans l’espace public. Tu prends beaucoup de plaisir à prendre soin de ton apparence, avec des tenues, du maquillage, etc. mais en même temps, tu as le sentiment de faire quelque chose qui n’est ‘pas normal’.
Les périodes de transition sont souvent difficiles à vivre, pour soi et vis-à-vis des autres. Notamment, parce que, comme tu l’as si bien dit, c’est un ‘tabou de la société.’ Cependant, ton mal-être avec une image corporelle qui ne te représentait pas, et ta motivation à te sentir mieux ont à un moment été plus forts que le doute et la peur d’enfreindre un tabou, puisque tu parles maintenant d’un traitement hormonal.

Tu te demandes comment être sûre de ton destin. La vie serait sans doute légère et facile si nous avions tous un signal nous indiquant que nous sommes sur le meilleur chemin pour nous, ou quand nous nous trompons. En réalité, la plupart du temps, ce signal, l’instinct, est bien présent. À nous d’être à l’écoute de nos sentiments, et de ne pas confondre la peur (du regard des autres, de la société…) et le mauvais chemin. Un exercice qui pourrait t’être utile dans tes moments de doute serait de te remémorer les raisons profondes qui t’ont motivée à sauter le pas, et d’apprécier pleinement le bien-être que cela te procure, en comparaison du sentiment douloureux de faire quelque chose qui ne serait « pas normal ».

Enfin, si la période de transition te paraît indispensable à ton bien-être, mais que cela te procure trop de doutes et questionnements, n’hésite pas à consulter un.e professionnel.le de la santé.
Je reste à ta disposition si tu as d’autres questions.
À tout vite sur AlterHéros,
Aurélie

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