Depuis cette expérience avec une transsexuelle, mon appétit sexuel est en berne
Bonjour
je vis maritalement et j’ai 2 enfants
j’aime beaucoup ma femme
Ado j’ai eu une première expérience homo avec uniquement des attouchements,
ensuite j’ai découvert les femmes
j’adorais voir leur corps les toucher
j’ai depuis avoir réalisé un fantasme avec des personnes trans je remet en doute ma sexualité
car j’ai pris beaucoup de plaisir, j’ai été actif, et
le faite que j’ai pris du plaisir à lui caresser son sexe me trouble énormément et me plonge aussi dans la culpabilité et quelque chose est cassé en moi , j’ai eu aussi dans des moments de mal-être (dépression ) eu des fantasmes homos mais je ne suis jamais tombé amoureux d’un homme, j’ai perdu mon père très jeune et son frère homo a été comme un parrain,
je ne suis pas homophobe, je n’est aucune crainte des homos
mais à ce jour mon appétit sexuel est en berne
j’ai l’impression que les femmes ne m’attirent plus
et l’idée d’être avec un homme ne m’attire pas non plus pourtant…
Bonjour Roger,
Merci beaucoup de nous avoir écrit. J’image bien que ta situation n’est pas idéale, d’autant plus que tu es en couple. Si j’ai bien compris, depuis que tu as une expérience sexuelle(ou plusieurs) avec une personne trans, tu t’interroges sur ta sexualité et cela a un effet négatif sur ta libido. Tu as pris beaucoup de plaisir lors de cette expérience, mais, pour te citer, tu as l’impression que, depuis, quelque chose s’est « cassé » en toi. Les femmes ne t’attirent plus et les hommes non plus.
Malheureusement, je n’ai aucune formule magique à te proposer. Je te dirais bien de manger une douzaine d’huîtres et que ton appétit sexuel va revenir, mais on sait tous les deux que ça ne marchera pas. Le désir est traître. Parfois il est là, parfois non et ça ne prend pas grand-chose pour le faire s’enfuir. La fatigue, le stress, l’anxiété, la dépression, les remises en question. Il n’y a rien de tel pour couper toute envie de sexualité. Souvent, le seul fait de craindre une baisse de libido suffit à la faire baisser! C’est un cercle vicieux.
Ce qu’il faut faire, c’est de briser ce cercle en essayant de le désamorcer. Par acquit de conscience, je te conseillerais d’abord de t’assurer que cette baisse n’est pas attribuable à une cause physique (ex : nouveau médicament, haute pression, antidépresseur, etc.) Ensuite, une fois que cela est vérifié, il faut aller voir du côté du moment où ta libido a commencé à baisser. Comme cette baisse a commencé? Qu’est-ce qui te stresse? Répondre à ces deux questions, c’est ouvrir la porte à des solutions.
Est-ce ça a commencé juste après ton expérience avec un transsexuel? Est-ce que c’est arrivé tout d’un coup ou graduellement? Est-ce que cette baisse est arrivée en même tant que certaines pensées angoissantes comme la « peur » d’être gay? Sur ce point, j’extrapole. Tes propos ne m’ont pas spécialement donné l’impression que tu es homophobe. Tu sembles plutôt ouvert d’esprit au contraire. Mais peut-être est-ce la peur du changement. Ou alors une façon de voir tout en noir et blanc. Dans ton courriel, tu ne parles pas de bisexualité. Or, d’après ce que tu décris, ce serait probablement le terme qui me semblerait le plus juste. Être bisexuel n’est pas une mauvaise chose, bien au contraire! Ça signifie qu’on est ouvert à un maximum de possibilités de plaisir et d’amour!
Dans ton courriel, tu mentionnes aussi ta femme et tes enfants. Est-ce que tes craintes sont reliées à eux? As-tu peur de leur jugement? Crains-tu de ne plus aimer ton épouse? As-tu peur qu’elle te laisse si elle apprend ton expérience (si elle n’est pas au courant)? Est-ce que c’est le changement qui te fait peur? J’ignore quel est le degré d’ouverture de votre couple, mais il clair que si tu pouvais en parler avec elle, cela pourrait t’aider à mieux le vivre. Je me doute bien que cela doit être tout sauf simple.
Tu es en questionnement, et, selon les individus, cette phase peut être plus ou moins longue. Tout cela est normal. Après tout, il est question de ton identité sexuelle et non de la couleur du papier peint. C’est une étape difficile à traverser et, plus tu te mettras de pression, plus elle risque d’être longue. Essaie de dédramatiser la situation. Personne ne te demande de redevenir Casanova demain matin. Gâte-toi, détends-toi. Fais de petites activités qui te plaisent. Vis cela au jour le jour.
Si tes moments de mal-être persistent ou si tu commences à avoir des idées noires, je te conseillerais par contre d’aller discuter avec un spécialiste (médecin, sexologue ou psychologue). avoir quelqu’un de neutre, face à soi, avec qui on peut parler en toute honnêteté aide souvent à avoir les idées plus claires. Tu peux essayer aussi les chats de personnes bisexuelles. Tu pourrais trouver là-bas des personnes qui vivent ou qui ont vécu la même chose que et qui pourraient t’aider.
Il ne me reste qu’à te souhaiter bonne chance. Si nous pouvons t’aider d’une manière ou d’une autre, réécris-nous.
Pascale