Salut Mike,

Merci de ta confiance envers AlterHéros avec ta question. De ce que je comprends, tu te demandes si ton fantasme, soit être surpris nu, regardé avec désir et peut-être subir un peu de domination ou de dévalorisation, est légitime. Ais-je bien saisi?

Et bien, sache que d’avoir des fantasmes, même s’ils peuvent parfois nous sembler étranges, déroutants ou tabous, est tout à fait normal. Ce que tu décris peut s’inscrire dans des fantasmes liés à l’exhibitionnisme, à la soumission ou encore à une forme de mise en scène érotique où le regard de l’autre est central.

Les fantasmes sont souvent des espaces de liberté mentale. Ils ne suivent pas les règles du quotidien ou de la morale sociale. Ce sont des terrains d’exploration intérieure où des désirs, des curiosités, des sensations peuvent s’exprimer sans qu’on ait nécessairement envie de les vivre dans la vraie vie. Par contre, avoir un fantasme ne veut pas dire qu’on veut ou devrait le réaliser.

Un fantasme, c’est une construction mentale. Il peut t’exciter sans que tu veuilles ou puisse le vivre réellement. Par exemple, certaines personnes fantasment sur des situations d’inconfort ou de pouvoir, mais n’auraient aucune envie de les vivre ou de faire vivre ces choses à autrui. Ton imaginaire utilise ton quotidien, ton environnement, les personnes autour de toi et un paquet d’autres éléments pour créer ces scénarios. Tu n’as donc pas à te sentir coupable d’avoir certains fantasmes, peu importe soient-ils.

Maintenant, il reste à toi de voir si c’est quelque chose que tu veux garder dans ta tête et t’imaginer ou si c’est quelque chose que tu souhaites reproduire dans ta sexualité. La réalité implique le consentement, la sécurité et la responsabilité. Ce qui est excitant dans un fantasme (comme être surpris nu dans un lieu insolite) peut poser des problèmes éthiques ou légaux si ce n’est pas vécu dans un cadre sécurisant et consenti.

Cela ne veut pas dire que ton fantasme est « mauvais », mais simplement que son rôle est dans l’imaginaire ou dans une mise en scène encadrée (par exemple dans un contexte BDSM sécuritaire et consenti ou dans des jeux de rôle privés avec un·e partenaire).

Les fantasmes peuvent aussi être une porte vers une meilleure connaissance de soi. Ils peuvent exprimer des désirs de vulnérabilité, d’être vu, de provoquer ou encore de jouer avec des rapports de pouvoir. Cela peut être intéressant de te demander ce qu’ils évoquent chez toi ou d’où ils viennent. C’est un bon moyen pour mieux se connaître!

Tu n’as pas à te juger pour ce qui t’excite. Ce que tu fais de ces pensées, par contre, peut être réfléchi avec attention, respect et sécurité pour toi et pour les autres.

Si tu veux aller plus loin, voici un lien qui pourrait t’être utile : Pourquoi ça existe, les fantasmes ? 

Mélo, intervenante sociale pour AlterHéros