Sexualité/asexualité en tant qu'hypocondriaque
Bonjour,
Merci pour votre réponse.
Mais, en fait, comment dire, cette situation me fait déprimer.
Je m’explique, je suis une personne très anxieuse, limite hypocondriaque. La pandémie covid-19 m’a énormément traumatisé au point que j’ai développé un TOC…
Je sais que je suis incapable d’imaginer, de fantasmer sur le fait de, par exemple sucer une bite (j’entends par la, voir une bite et réaliser la fellation.). Ce que je vous, c’est une tête d’une personne qui semble être moi et qui fait une fellation à une partie d’un corps.
Ce qui m’ennuie ici, c’est que jeux zvoir le raisonnement de le fire: je suis asexuel, je orux zvoir autant de fantasme que je veux, je peux même avoir une érection pour u e paire de chaussures ( c’est vrai ), mais je n’ai pas besoin d’avoir des relations sexuel sans la vrai vie et c’est tant mieux ainsi, je risque rien.
Mais, je sais pas si c’est juste ou pas, je ne sais pas si j’ai des envies de sexe ou pas. Je sais juste que, par mes expériences, les rapports sexuel sont très différents de ceux que l’on voit dans les films porno.
Une fois, j’ai été à un massage avec un escort gay. Masseur nu et à moment donné j’ai eu une érection car j’ai pensé » il a un pénis » c’est con, mai je suis un adorateur de pénis. Bien que j’en aie un physiquement, je préfère celui des autres. A la limite, un oenus, x’edt un jouet.
Bref, je suis en conflit avec cette idée d’être asexuelle car bien que l’idée me plaît et pourrais être ce qui me convient le plus, je ne sais si c’est pour de bonne raison et où trouver l’amour quand on a pas besoin de sexe physique, mais juste besoin de fantasmer, de se masturber ( son vagin ou grand clitoris ).
Ce conflit me bloque au point d’être dégouté d’aller sur mes sites porno favoris.
Cordialement
Salut member106983,
Une fois de plus, merci de toute ton ouverture et ta confiance dans ton message. Je sens que tu un genre de décalage entre tes fantasmes, tes attirances, tes pratiques réelles et la pression sociale autour de la sexualité et des relations. En plus, tu mentionnes être hypocondriaque et avoir développé des TOC. Ça fait beaucoup.
Il est vraiment que l’asexualité est encore très mal comprise dans l’imaginaire sociétal, ce qui peut rendre difficile de concevoir ses propres envies. Par contre, le fait d’avoir des fantasmes, même très explicites, ou même d’avoir des érections/excitation, ne veut pas dire que tu as forcément envie de vivre des actes sexuels dans la réalité.
Beaucoup de personnes asexuel·le·s, ou sur le spectre asexuel, vivent la même chose. Iels peuvent avoir des fantasmes, se masturber, être attiré·e·s par des corps ou des pratiques en imagination seulement, sans avoir de désir d’activité sexuelle avec quelqu’un·e. Ce n’est pas « contradictoire » à ton asexualité. Les fantasmes sont comme des films dans la tête. Ils ne dictent pas forcément ce qu’on veut dans la réalité, mais plutôt mélangent plusieurs idées, pensées ou expériences pour en créer quelque chose d’excitant.
Tu mentionnes que l’idée d’être asexuel·le pourrait te convenir, mais que tu doutes si c’est « pour de bonnes raisons ». Il n’y a pas de « bonne » ou « mauvaise » raison. Si ton vécu émotionnel et corporel te mène à réaliser que tu n’as pas envie de relations sexuelles physiques, alors c’est suffisant. L’asexualité est une orientation en soi, pas un blocage ou une pathologie. Il existe plein de formes d’asexualité : avec ou sans libido, avec ou sans masturbation, avec ou sans attachement romantique, avec ou sans pratiques sexuelles, etc.
Je sens que tu te mets beaucoup de pression à te mettre une étiquette et t’y conformer. Sache toutefois que les étiquettes sont flexibles et servent uniquement pour t’identifier, si tu le souhaites. Tu n’as donc pas à t’en mettre si tu ne veux pas le faire. Tu peux t’en donner une, mais être fluide dans ce que tu veux. Tant de possibilités s’offrent à toi.
Tu parles d’anxiété importante, de TOC et de traumatisme depuis la pandémie. Ces éléments peuvent jouer un rôle important dans ton rapport au corps, au sexe et à la sécurité. Peut-être qu’il y a un peu de peur, ou de besoin de contrôle, ou simplement une sensibilité plus forte qui rend les choses plus complexes.
Les ITSS et les maladies peuvent sembler complexes. Je te glisse ici un lien vers le site du Gouvernement du Québec qui explique bien ce qu’est une ITSS, comment se protéger, comment elles se transmettent, etc. Peut-être qu’en lisant sur les modes de transmission, tu pourras plus facilement départager tes peurs irrationnelles.
Maintenant, si tu souhaites avoir de la sexualité malgré cette crainte, assure-toi d’avoir toujours avec toi des préservatifs, des lingettes humides et du lubrifiant. Avant d’utiliser les préservatifs, vérifie qu’ils sont intacts et que l’emballage n’est pas déchiré ou endommagé. Une fois l’activité sexuelle terminée, tu peux te laver les mains ou prendre une douche pour rincer les fluides corporels ou pour te sentir mieux. D’ailleurs, prendre une douche après une relation sexuelle est conseillé pour permettre de limiter les infections.
La communication peut également sembler anodine, mais peut permettre de réduire le stress avant et après une relation sexuelle. Par exemple, en mentionnant ton stress vis-à-vis des maladies, tu pourrais suggérer des tests de dépistage à tes partenaires potentiels et iels pourraient être plus enclin·e·s à utiliser des mesures de protection supplémentaires.
Si cela t’aide, tu peux aussi te faire un petit « checklist sécurité » après la relation sexuelle :
- Avez-vous utilisé un condom ou un moyen de protection?
- Y avait-il du sang, des plaies visibles ou des fluides non protégés?
- Est-ce que ma·mon partenaire a été récemment testé·e?
Cela aide à rationnaliser et éviter les pensées envahissantes.
Tu peux aussi explorer certaines pratiques sexuelles qui comportent moins de risque comme :
- La masturbation côte à côte
- La masturbation mutuelle
- La sexualité avec une barrière dentaire
- Les jeux sensuels sans pénétration
Si tu vois que cela devient trop anxiogène, tu peux toujours prendre rendez-vous avec un·e professionnel·le en psychologie qui pourra t’aider à développer davantage de trucs.
Tu te demandes où trouver l’amour si tu n’as pas envie de sexe physique. Et bien, il existe une communauté asexuelle très active (ex. : groupes sur Reddit, Discord, etc.), et de plus en plus de personnes cherchent des relations romantiques sans sexe, ou bien adaptent leurs relations à leurs besoins.
Tu peux continuer à te découvrir, à prendre soin de toi, à vivre tes désirs dans ta tête, à te masturber si ça te fait du bien… ou à ne rien faire si c’est ton choix.
En espérant avoir pu t’aider, une fois de plus 😉
Mélo, intervenante sociale pour AlterHéros