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3 juillet 2007

Témoignage - Un papillon sorti de son cocon

Je regarde le miroir, je vois une belle coiffure avec des perles dans mes cheveux, un visage mis en valeur par un maquillage risquant d’être gâché par des larmes de bonheur… et une magnifique robe blanche complète l’image que me reflète la glace.

AlterHéros

Toute petite, je ressentais le besoin de ressembler à mes sœurs, à mes amies, à ma mère. Ce sentiment fut présent une partie de mon enfance, tellement que je souhaitais ou espérais pendant la nuit une intervention magique, divine, féerique pour corriger le tout. Sans succès, nuit après nuit.

L’école primaire me fit momentanément oublier ce désir intime, j’en fis mon deuil, sachant impossible tout changement magique. Lorsque j’étais seule, l’envie d’être fille me reprenait toujours un peu plus.

L’adolescence fut encore plus marquante. Un soir, en écoutant la télévision, j’ai eu une révélation : un reportage traitant de la transsexualité me donna un nouvel espoir, je n’étais pas folle, je n’étais plus seule, il y avait une solution à mon problème.

Je pris une grande inspiration et j’écrivis une longue lettre expliquant ma situation à mes parents, expliquant mon besoin de mettre en valeur la demoiselle en moi, de changer pour devenir enfin moi! Mes parents réagirent plutôt bien, ils furent surpris, un peu estomaqués, mais ils prirent la peine de m’écouter, de trouver une solution et des informations pour mieux m’aider dans ma démarche naissante.

Le secondaire fut une période terrifiante à la fois à cause de la peur du rejet, de la transformation non désirée par l’adolescence même, de la recherche d’un thérapeute, d’un psychologue pour me guider à travers le dédale de la transition. C’était une période à la fois sombre et bénie, j’étais heureuse de vivre tranquillement la métamorphose lorsque j étais à la maison et je détestais devoir reprendre une vie masculine androgyne à l’extérieur de la maison.

Le collégial me permit de commencer en tant que fille, m’étant inscrite et m’habillant en demoiselle dès ma première session. Je commençai la prise d’hormone et l’électrolyse à 18 ans et le petit canard boiteux que j’étais se transforma tranquillement, mais sûrement en cygne. Bien sûr, le cégep fut avisé de ma démarche et un suivi et des rencontres d’informations furent offerts pour expliquer aux autres ce que j’allais vivre pendant ma transition.

J’ai été opérée à l’âge de 22 ans, soit 6 ans après le début de mon parcours.

J’ai maintenant 26 ans, je suis heureuse et je mords pleinement dans la vie, et je suis très heureuse de me marier cet été avec le garçon de mes rêves.

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