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27 septembre 2016

Suis-je bi ?

L’étrange errance d’une jeune femme paumée…
(P.S: j’ai 23ans et non 46.)

PoppyStardust

Bonjour,
Mon message sera sans doute très confus et je m’en excuse d’avance. Je peux également avoir des tournures de phrases pouvant être interprétées comme hautaines ou désagréables. Sachez juste que ça n’est pas le cas !
Je suis une jeune femme de 23ans qui pour le moment n’as jamais encore rencontré le grand amour (et n’a jamais expérimenté de relations amoureuses, d’ailleurs). Laissez moi vous expliquer mon parcours :
Tout d’abord, il faut savoir que je suis handicapée (dyspraxique plus précisément) et aie du subir plusieurs opérations dans mon enfance (dont une a la trachée à la naissance.) . Cela veux dire que j’ai du mal a maitriser mes émotions ou a ‘’bien me tenir en société’’ (laisser la parole aux gens, etc..). Je ne peux pas écrire (dysgraphie) et suis obligée d’utiliser un ordinateur. Mais c’est loin d’être tout, je suis en cours de diagnostic pour savoir si j’ai ou non le syndrome d’Asperger.
Pourquoi cette intro ? Car mon rapport a la sexualité est plus ou moins liée a cela.
Lorsque j’avais 9ans environ, je suis tombée sur un film pornographique (en tapant petit cochon sur Google image pour trouver des images de Babe). C’était tellement dégradant et humiliant pour la femme que j’avais décidée de ne jamais avoir de relations sexuelles. J’ai en quelque sorte développée une phobie de l’atteinte au corps (avec l’hôpital): encore aujourd’hui, je ne peux tout simplement pas regarder des films/ lire des livres ou l’acte sexuel est cru ou violent (ainsi que certaines expressions du type «se taper quelqu’un» (sous-entendu: «la personne n’est qu’un objet.») ou encore «j’aimerais violer x» (et ne parlons pas des blagues de fesses qui me mettent plus mail a l’aise qu’autre choses) .
Au collège, les hormones aidant, mes ‘’copines’’ faisaient des blagues et des histoires ‘’’douteuses’’ a base de stripteaseuses et j’essayais tant bien que mal de rentrer dans leur délires pour me faire accepter, alors que j’étais plutôt du genre a rougir a l’évocation du mot »bite» (quand même les petites de 6eme vous demandent si vous savez lire ‘’parce que t’es handicapée, hein?’’, on est plus de ça près!). Je lisais les même magazines people qu’elles dans l’espoir d’être l’une des leurs (j’étais plus dans les ‘’Spirou’’ et autres B.D), alors que ces derniers m’ennuyaient profondément et je ne trouvais aucun supposé ‘’beau-gosses’’ sexy (je pensais déjà que quelque chose clochait a ce niveau !) .
Les cours d’éducation sexuelle me traumatisais (on peut avoir le sida et autres maladies sympathiques. Youhou et encore une raison pour ne pas coucher!) . Bref, je n’étais pas du tout sur la même longueur d’onde.
Au lycée, ou j’ai eu mon premier ‘’crush’’, quelque chose a légèrement changé: entre temps, je suis tombée follement fan du cinéma de Tim Burton (en particulier “Edward Scissorhands” qui reste mon film préféré a ce jour ) et de tout ce qu’il contenais (‘’monstres’’ incompris, décors gothiques, humour noir, et personnages bizarres, attachants et en marge des gens ‘’normaux’’). Mon affection pour ce garçon s’est endurcie et j’en avais une vision totalement fantasmée ( il était autiste ‘’sévère’’ et marchait en rond dans la cour, parfois en souriant. Je m’étais mis dans le crâne qu’il voyait des fantômes ou des fées, surement des clones de Betty Boop avec des ailes pailletées ou des draps blancs!) .
En grandissant, j’ai pris conscience que j’en avais fait un muse, mais c’était un coup de foudre quand même!
C’est aussi a cette période que j’ai eu des couples »modèles» et des fantasmes amoureux (de préférence bien torturé).
(Il faut savoir que c’était un lycée professionnel qui ne m’intéressait guère (j’aurais aimée aller en littéraire!) que mes profs de collège avaient conseillé a mes parents . Les professeurs ne comprenaient rien a ma situation ou a mon handicap, et j’avais toutes les peines du monde a trouver de nouveaux amis. Il ne me restais que ce garçon, Burton, la littérature anglaise (que je dévorais a l’époque) et mes rêveries pour seuls compagnons.
(Je me souviens particulièrement du jour ou je lisais «Jane Eyre» en fantasmant sur le couple principal… jusqu’au moment ou un charmant garçon me détache de ma lecture pour me demander »si je voulais faire des trucs avec lui ce soir», avec sa bande de potes se bidonnant derrière lui. Si le moi de maintenant aurait été capable de lancer «y’as pas marqué »distributeur de culs» ici! », le moi de 16ans se contentait de ne rien dire, pantoise devant tant d’ »élégance». Du »casseur d’ambiance» number 1!)
( Si je n’avais pas d’amis »réel», j’avais toute une bande virtuel. La chef était tout ce que je rêvais d’être : »badass’ et grande gueule. Elle se disait «sadique et perverse» et adorait parler de fesses de façon très crue. Forcement, cela me gênait un peu, mais je rêvais tellement de lui ressembler que je laissais passer. Jusqu’au jour ou elle invite tout ses potes sur une session MSN (moi compris) pour jouer a l’orgie (ou plutôt, a »se violer virtuellement» comme elle disait.) : tout le monde s’éclate, les mots fleuris affleurent, tandis que mon malaise grandit. et puis tout a coup, une fille (que je ne connaît pas) demande a voir ma »chatte». Je me contente de lui répondre purement et simplement »non». C’est l’affolement général : «Ben quoi, je veux juste voir ta chatte!», «T’es pas drôle, franchement!», «Allez! On va la traumatisée!» . C’était trop, j’ai quitté. Certes, ce n’était qu’un »jeu virtuel» et pas un vrai viol, mais l’effet a été le même.)
A cette passion pour le cinéma Burtonien s’ajoutait ma découverte du groupe Dionysos et des livres de son leader, Mathias Malzieu.
J’ai lue “la mécanique du cœur» (en pleurant a moitié), et j’ai fait une trouvaille sensationnelle : oui, on pouvait mettre en scène des scènes de sexe douces, tendres et même rigolotes, sans une once de ‘’trash’’ bas de plafond!
J’ai sauté tout le lycée et aie passé trois ans a avoir des cours a la maison. MIRACLE, j’ai ironiquement commencé a avoir une vie amicale : ma meilleure amie était une libraire pour enfants, les autres des coiffeurs, vendeurs de cartes postals, une étudiante en Science Po, et même très brièvement un monsieur coréen qui peignait des prénoms a l’aquarelle dans les rues. Sans oublier C., jeune libraire pour qui j’avais bien plus que des sentiments amicaux, mais vu qu’il est plus vieux…
Ensuite, tout s’est accéléré : je suis entrée au DAEU pour avoir mon diplôme du bac et l’ai obtenue l’année dernière.
L’année dernière est une années très importante:
-mes gouts en cinéma se sont élargis et, si j’aime toujours autant les univers étranges, je me détache peu a peu de Burton pour trouver des ambiances similaires, mais plus coloré. C’est ainsi que Wes Anderson est devenu l’un de mes héros et ‘’Amélie Poulain» me montre une seconde fois que sexe ne rime pas forcement avec ‘’gore’’ (c’est d’ailleurs devenue mon 3eme film favori derrière ‘’Edward’ et «Moonrise Kingdom’’) . Depuis, mes univers cinématographiques, littéraires et musical de prédilection baignent au choix dans l’onirique (faussement) naïf (la pop psychédélique, « l’écume des jours » (qui est désormais mon roman préféré!), le film britannique ‘’Submarine’’), ou le kitsch bon enfant (principalement en ce qui concernent les comédies musicales !). Quelquefois, les deux s’entremêlent et je monte directement au Nirvana !
Mais c’est a ce moment là que j’ai commencé a me poser des questions importantes vis-à-vis de mes préférences sexuels et amoureuses : j’admire beaucoup d’hommes, mais plus pour leur originalité/créativité/taux de folie douce que leur physique (ce sont pour la plupart des dessinateurs, réalisateurs, écrivains, etc… ( l’un des rare arrivant a m’attirer autant sur la plan artistique qu’ ‘’émotionnelle’’ reste le David Bowie des années 70s (snif !), et les garçons androgynes et/ou efféminés .
Tandis que les femmes, c’est….. une toute autre histoire ! Je craque totalement pour les petits minois et ne compte plus le nombres d’actrices avec qui j’aimerais avoir une relation amoureuse (la liste est longue : Audrey Hepburn, Winona Ryder dans « Edward Scissorhands » (qui est d’une mignonnerie absolue !), Molly Ringwald dans les teens-movies de John Hughs, Catherine Deneuve jeunette, Audrey Tautou dans le film pré-cité, Amy Adams en princesse Disney, etc…. et bien sûr, la saint trinité Kate Bush/Stevie Nicks/Björk qui sont (surprise !) des chanteuses ! ) . Une connaissance plaisante en disant que j’ai ‘’un harem’’, mais je définirais plus ça comme une galerie où séjournent toute sortes de petites amies potentielles! J’ai remarqué que les critères de beauté façon années 60/70’s (avec yeux de biche, taches de rousseurs et petit nez de poupée (<- LA chose qui me fait flancher a chaque fois !) m’attirent beaucoup et c’est sans doute pour cette raison que je fantasme autant sur ce type de physique.
Cette année, je me suis informée via différents sites sur les LGBT (américains en majorité) et aie même commencé a me masturber (»shocking!» aurait dit le moi de 15ans!), sans grand effet hélas! Je lis aussi beaucoup de yuri platonique et même si c’est souvent gnangnan, ça me fait une tel sensation de »’barbe a papa dans l’estomac» que mon envie d’une relation amoureuse avec une fille s’est avérée plus forte que je ne l’aurait penser au premier abord (Attention, je sais bien qu’il ya du bon et du mauvais dans tout types de relations !) !
Ces derniers temps, j’ai également plus de fantasmes ‘’sexuels’’ avec des filles. Étrangement, j’ai toujours aimée les univers ‘’faussement naïf’ ou qui privilégie la métaphores et la tendresse au ‘’cru’’ et mes fantasmes se sont adaptés a ça : je rêve de bataille de chatouilles, de s’écouter mutuellement le cœur au stéthoscope, de jouer a voir les battements de cils de sa partenaire avec un kaléidoscope, de se dessiner des fleurs sur les seins, de se placer des framboises sur les tétons pour ensuite les manger, et de s’embrasser le nez avant de s’endormir dans une étreinte. Tout ça sur fond de pop indé, , s’il vous plait !
Mais malgré toutes ces améliorations, j’ai deux peurs:
– que mes fantasmes soient perçu comme ultra niais et ne soient pas pris au sérieux. J’ai pris l’habitude de penser que les »rêves érotiques» doivent toujours être (excusez moi les termes.) »bestiaux» et »déviants» (type BDSM, domination, fétiche, etc…. Je ne condamne pas ces pratiques: tout les goûts sont dans la nature! Mais ça ne me fait pas du tout envie…) pour être valide. Ce que je recherche va plus dans la douceur, la complicité et la tendresse (non dénué d’humour!) … ce qui pour beaucoup semble sortir tout droit d’un film de tonton Walt ou d’un Harlequin pour lesbiennes.
– J’ai été beaucoup manipulée par des docteurs ou des kinés étant petite et j’ai du mal a voir mon corps comme séduisant et pouvant attirer le désir chez quelqu’un (pour les personnes en chaises roulants, j’imagine que ce sentiment doit être pire !). Je suis ultra complexée au niveau de mes seins (aux allures de pis de vaches laitières) ou ma tronche.
Si j’essaie de me masturber, c’est pour voir si je ne suis pas ‘’cassée’’ et non par pure ‘’envie’’. Que dois-je faire pour me sentir a la hauteur et ‘’désirable’’ ?
– J’ai dis a ma mère que je pensais être bi (mon attirance envers les hommes restent uniquement romantiques. A l’adolescence, j’ai essayé d’imaginer ce que ça fait d’avoir du sexe avec un homme. Résultat: un écran blanc et grésillant comme les télés en panne!) . Elle l’a plutôt bien pris, mais reste convaincue que je suis hétéro car «j’aurais juste peur des pénis (ahum maman, les femmes trans en ont un aussi! (mais je lui ais pas dit ça, vous pensez bien!) et du corps des hommes». S’ensuivent un dialogue type «Tu sais, les pénétrations sont comme des caresses. Tu ne peux pas savoir avant d’avoir essayé.»(Peut-être, mais en attendant, la simple image et idée me dégoute. Tu peux respecter ça?) . Par contre, quand je parle de sexe entre femmes, c’est tout de suite «Ah non, c’est dégoutant!» avec une mine renfrognée.
– J’ai également abordé le sujet avec ma psy qui m’as clairement dit «mais ces femmes que vous citez, vous les admirez, non? Vous n’êtes pas amoureuse d’elles?». Je lui ait répondu que je n’étais pas amoureuse, mais qu’elles me plaisaient plus physiquement que les hommes (si j’étais une gamine normal de 15ans fan de boysbands, on m’aurait peut être rit au nez, mais ça serait passé comme une lettre a la poste. Mais une jeune femme de 23ans autiste qui trouve «unetel» actrice proche de la retraite »super mignonne», ça pose problème….) .
Auriez-vous des conseils ?
Merci beaucoup.
Poppy S.

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