TÉMOIGNAGE : S'affirmer pour enfin être heureuse

TÉMOIGNAGE

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J’ai encore de la difficulté à croire encore aujourd’hui que je suis lesbienne, que c’est en moi et que jamais ça ne disparaîtra. À l’adolescence, c’était mon but que cette anomalie s’en aille mais, avec le temps, j’ai cru comprendre que ce n’était en rien aussi grave que je l’avais pensé. J’ai passé ces 15 dernières années de ma vie à tenter de toutes les façons possibles de me démarquer des autres, par mes notes, mes amies. J’ai toujours été une personne très forte sur les relations humaines. Enjouée et drôle en apparence, toujours et encore.
Mais quelque chose en moi tentait aussi de prendre sa place et criait encore plus fort pour sortir de mes trippes que tout le reste. C’est lors d’un été particulier de 1996 que je le découvris. J’étais avec ma meilleure amie, chez moi, au sous-sol, et après avoir bu ÉNORMÉMENT, nous tentions un ultime baiser… pour essayer entre filles comme je l’avais déjà fait avec une autre copine étant plus jeune. Mais ce baiser n’eut rien de comparable, j’en voulais plus. Je me découvris une véritable passion pour ma meilleure amie qui elle, n’avait pris la chose que comme une banale relation sexuelle. Le monde avait tourné pour moi ! Je gardai cette relation avec elle pendant 8 longs mois durant lesquelles elle disait m’aimer… pour ensuite me laisser tomber pour un garçon. C’est alors que je me suis rendu compte que non seulement la douleur de la séparation me hantait mais également le besoin d’avoir une autre femme dans ma vie, même si ce n’était pas elle. Dès lors j’ai connu 2 ou 3 femmes, je désirais leur présence intensément, mais n’osais jamais vraiment leur poser la fatidique question : voudrais-tu de moi ?
J’ai eu des chums par la suite afin de me convaincre du « bon chemin » ou rester dans la voix que l’on préprarait pour moi. Cependant, passé la vingtaine, j’ai compris que je ne serais jamais heureuse si une femme ne partageait pas ma vie. J’ai affirmer ce sentiment plus fort que la bêtise des gens qui n’ose accepter la différence. Je ne voulais pas être une peureuse qui passe par-dessus quelque chose toute sa vie et qui finit comme une vieille frustrée. Aujourd’hui, toutes mes amies savent mais pas ma famille. Pourquoi ? Tout simplement parce que contrairement à d’autres familles, la mienne n’est pas assez importante pour que je me fonde dans leur moule hétérosexuel. J’ai un père très matcho qui s’en donnera sûrement à coeur joie à me traiter de « gouine » mais jamais je ne leur avouerai ça. S’ils le découvrent où si un jour, j’ai envie de ramener une femme à la maison, je ne m’en cacherai pas. La vie est trop courte et difficile pour tant d’autres choses pour que je laisse ma vie affective être menée par d’autres têtes que la mienne. J’affirme mon homosexualité un peu tous les jours en chattant avec une tendre amie à moi, à qui je donnerais mers et mondes.
Si des jeunes me lisent, j’ai 26 ans, dites vous bien ceci… si vous ne faites pas tout pour vous rendre heureux alors l’opinion des autres mènera votre vie. Ils seront malheureux et vous serez du nombre. Soyez fier et franc avec vous-mêmes! Vous recevrez quelques claques peut-être mais tout finit par cicatriser. Aimer donc et aimer bien.

Jamie de Matane

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