Salut Iza,

Merci d’avoir pris le temps de nous écrire et de poser ta question. Il est important de pouvoir parler ouvertement de ses questionnements, même lorsqu’ils touchent des sujets sensibles ou peu abordés. Tu nous demandes si regarder des vidéos de bestialité en ligne peut être passible de sanctions juridiques et si cela est comparable à la consommation de pornographie juvénile. C’est bien cela?

Pour commencer, sur le plan légal, la bestialité, c’est-à-dire les actes sexuels entre des humains et des animaux, est illégale dans la majorité des pays, y compris au Canada. Il est aussi interdit par la loi de produire, de distribuer et de posséder du matériel représentant des actes de bestialité. Ça signifie que regarder, télécharger ou posséder ce type de contenu peut entraîner des conséquences juridiques, incluant des accusations criminelles. Au Canada, par exemple, ça peut être considéré comme de la cruauté envers les animaux ou comme un acte obscène (et ça peut effectivement faire l’objet de poursuites).

Donc, oui, consommer ce genre de contenu peut mener à des réprimandes légales dans plusieurs juridictions. Même si le contenu est hébergé sur des sites étrangers, il reste interdit selon les lois de ton pays si tu y accèdes, le télécharges ou le partages.

Maintenant, au-delà des sanctions légales, il est aussi important de se rappeler que les animaux ne peuvent pas consentir à des relations sexuelles avec des humains, peu importe comment l’acte est mis en œuvre. Ces actions impliquent nécessairement une forme de violence ou de coercition, même si cela n’est pas toujours visible dans les vidéos. On ne voit que très peu ce qui se passe derrière le vidéo et il est crucial de prendre cela en compte, même si l’animal semble avoir du plaisir durant le vidéo. C’est d’ailleurs pour cela que de nombreux groupes, qu’ils soient juridiques, éthiques ou militants pour le bien-être animal, dénoncent ces pratiques.

Il peut être très déstabilisant d’avoir des fantasmes ou des attirances qui sortent des normes sociales, surtout lorsqu’ils touchent à des sujets tabous ou illégaux. Ce que tu ressens peut t’appartenir, mais il est important de faire la distinction entre les fantasmes et les comportements réels, surtout lorsqu’ils impliquent des êtres incapables de consentir, comme les enfants ou les animaux. Il peut être aidant de te demander ce qui t’excite dans le scénario pour voir s’il y aurait un autre type de pornographie qui pourrait t’intéresser ou t’exciter. Est-ce la relation de pouvoir? L’aspect d’interdit? Aimes-tu la dynamique de non-consentement?

Sache qu’il existe des professionnel·les avec qui tu peux parler de manière confidentielle et sans jugement, si tu ressens le besoin de comprendre d’où viennent ces fantasmes ou si tu as envie de travailler sur la gestion de ton excitation.

Merci encore d’avoir osé aborder ce sujet. N’hésite pas à nous réécrire si tu as d’autres questions!

Mélo, intervenante sociale pour AlterHéros