Multimundo : la naissance d'une coalition pour les communautés culturelles allosexuelles
Le lundi 8 mai 2006 restera une date historique pour les communautés culturelles allosexuelles du Québec. Pour la première fois en Amérique du Nord, et peut-être même dans le monde, les organismes communautaires LGBTQ offrant des services auprès des allosexuels provenant des minorités culturelles se sont réunis afin de fonder une coalition : la Coalition Multimundo.
Réunis à l’UQAM, près d’une vingtaine d’organismes, par le biais de leurs représentants, on donné officiellement vie à cette coalition lors de l’assemblée de fondation qui a accueilli une trentaine de personnes. Des règlements généraux ont été adoptés et un conseil exécutif, composé de quatre personnes, a été élu.
Ainsi, Vanessa Dorvily et Benji Pereiras occuperont les fonctions de coprésident(e), Nada, celle de trésorière et Mona Greenbaum, celle de secrétaire. Quant au conseil d’administration, il sera composé des représentants de chacun des organismes votant.
À peine naissante, la coalition s’est déjà donné trois objectifs majeurs, comme l’explique Vanessa Dorvily.
« D’abord, augmenter la visibilité des minorités ethnoculturelles au sien de la communauté LGBT caucasienne (ndlr : blanche) afin d’accroître l’inclusion de ces minorités. Ensuite, la
photo: Hugo Ducharme |
coalition se doit d’outiller les organismes LGBT ethnoculturels pour qu’ils puissent travailler à augmenter l’inclusion des minorités sexuelles dans leur culture. Et finalement, augmenter l’inclusion des membres ethnoculturels de la communauté LGBT sur les scènes sociale et communautaire », a-t-elle expliqué.
« Déjà, à l’époque, nous ressentions le besoin d’échanger, de se réunir pour briser l’isolement. Parce que le problème n’est pas la solitude, mais bien la multiplicité de cette solitude. » explique Benji Pereiras, coprésident de l’organisme.
Les groupes se parlaient de plus en plus et exprimaient la nécessité de se regrouper d’une façon ou d’une autre : l’idée d’une coalition se pointait déjà. Plusieurs membres de ces communautés s’impliquèrent alors dans l’élaboration des colloques suivants lesquels ne furent malheureusement pas de grands succès. Le second s’adressait aux allosexuels originaires d’une des communautés majoritaires et le troisième, aux organismes hétérosexuels.
Mais le projet majeur de l’organisme est de participer activement à une recherche pancanadienne touchant les allosexuels issus de minorités ethnoculturelles : l’étude
![]() |
photo: Hugo Ducharme |
Homosexualité, vulnérabilité et résilience. La coalition sera un partenaire privilégié pour l’élaboration du foyer montréalais de l’étude qui a déjà reçu l’aval de fond d’investissement.
« La principale difficulté était de trouver un nom qui pourrait être utilisé tant en anglais qu’en français. Nous avons choisi le nom Mundo, parce qu’il a du sens dans les deux langues (officielles) tout en n’étant pas issu d’une des deux et le préfixe Multi parce qu’il existe dans de nombreuses langues » explique Benji Pereiras.