Suis-je homosexuel parce que je ne suis pas doué pour ...
Hi l'équipe d'Alter. Voilà, je ne pensais pas avoir besoin de vous écrire un jour avec toutes vos réponses sur certains sujets qui répondaient à toutes mes questions jusqu’à maintenant dans une phase difficile de ma vie pour mes orientations romantiques et sexuelles. Et je vous en remercie pour tout ce travail. Tout d’abord, j’étais principalement hétéro romantique et hétéro sexuel (avec présence de fantasmes homosexuels conscients depuis mes 10 ans), il y a encore 1 ans. Récemment, et grâce à votre aide, j’ai découvert qu’émotionnellement je me ressens davantage homoromantique et homosexuel principalement (et occasionnellement hétéroromantique et hétérosexuel), je suis dans cette phase à cet instant de ma vie et j’ai donc conscience que tout cette orientation pourrait être encore flexible et variante au cours du temps pour moi. Mais je ne vous écris pas pour ça. Je vous écris parce que j’ai eu une discussion récente et anodine sur l’homosexualité avec un ami qui fait de la psychologie à l’université et qui m’a affirmé avec certitude qu’une partie des hommes devenait homosexuel par défaut pour assouvir leur besoin sexuel quand ces derniers n’avaient aucune possibilité d’avoir des relations intimes avec des femmes, pour diverses raisons (comme l’exemple des gens en prison qu’il m’a cité). Il n’y avait aucune malveillance de sa part, mais je suis blessé et déstabilisé par ces propos, parce que j’ai l’impression que cela peut s’appliquer à moi (je n’ai jamais été doué pour draguer les filles quand je me sens hétéro et aussi la conscience de mon orientation actuelle est arrivée tardivement dans ma vie), et ce que m’a dit cet ami je l’ai déjà lu sur des sites web ou magazines se prétendant psychologiques et je ne sais plus quoi penser. Est-ce possible ce qu’a dit cet ami en psychologie ou est-ce un mauvais mythe hétéro (avec l’histoire de la prison), parce que ce n’est pas ce que j’ai pu lire sur votre site jusqu’à maintenant ? Peut-être pourrez-vous me rassurer en me confirmant que ce sont des bêtises d’hétéro qui viennent d’être mises dans ma tête ou si ces affirmations étaient vraies en psychologie, elles ne s’appliquent pas à moi, en parlant plus de mon vécu ? J’ai eu mes premiers fantasmes homosexuels à l’âge de 10 ans, sur 2 copains que je fréquente toujours. Ces 2 amis qui sont malheureusement hétéro m’attirent toujours physiquement et ont toujours provoqué chez moi des fantasmes homosexuels (comme faire l’amour) quand je les rencontre. Depuis 1 an, j’ai beaucoup plus de fantasmes homosexuels que hétérosexuels et j’ai maintenant tout le temps des fantasmes homosexuels qui me submergent spontanément quand je rencontre un mec que je trouve mignon physiquement. Aujourd’hui, cette idée de faire ma première fois avec un garçon me procure plus de plaisirs sexuels qu’avec une fille (avec l'excitation d'un tabou sexuel à briser pour moi) mais m’angoisse terriblement, parce que dans ma tête je ne trouve pas encore naturel d’être en contact physique et nu avec un garçon pour faire l’amour, à cause du poids de mon éducation hétéronormée et parce que tous mes amis ne parlent que d’expériences sexuelles avec les filles. Aujourd’hui, je ressens beaucoup plus de frustration à ne jamais avoir fait l’amour avec un garçon qu’avec une fille. Ma prise de conscience de mon changement d’orientation amoureuse et sexuelle est intervenue au cours de l’été 2019, où je suis allé chez un pote hétéro en vacances pendant 1 mois, ce dernier m’a fait rencontrer un de ses amis, un peu plus jeune que moi de 2 ans, qui s’appelait Mathieu et qui était venu aussi chez ce pote en vacances pour 1 mois. J’ai eu dès le premier jour un coup de foudre physique et amoureux pour ce nouvel ami, alors qu’il est probablement hétéro. J’aurais sauté le pas pour avoir des relations sexuelles avec ce Mathieu, s’il avait été gay. Mais avec la présence de ce pote hétéro, cela n’a pas été pas possible de vraiment connaître ses orientations sans craindre la honte ou révéler mon homosexualité naissante devenue réelle pour moi. J’ai donc dragué les filles pendant toutes les vacances pour faire diversion et pour essayer d'oublier ce coup de foudre gay, alors que mes envies gays se portaient constamment sur ce Mathieu pendant tout le mois de vacances et ne voulaient plus me lâcher. Actuellement, je corresponds régulièrement avec cette personne à distance, il vit temporairement à l‘étranger pour ses études depuis 2019. Je ne lui ai jamais fait part de mes sentiments amoureux de peur qu’il dévoile ma possible homosexualité à mon entourage et je ne sais toujours pas s’il est possiblement gay ou bi. Adolescent, j’ai toujours eu des coups de foudre amoureux pour des filles et là, à l'âge adulte, c'est tout nouveau, c’est la première fois que j’éprouve des sentiments amoureux intenses pour une personne de même sexe. Actuellement, je l'aime toujours et je pense souvent à lui et j’ai toujours cette envie folle de lui faire l’amour du plus profond de mes entrailles. Cette histoire d'amour non partagée pour un homme est très frustrante pour moi. Après ces vacances, pour essayer d'oublier ce Mathieu, j’ai ensuite correspondu en secret sur les réseaux sociaux pendant 3 mois avec un garçon, parce que je ressentis le fort besoin d’actualiser mes désirs actuels dans la vie réelle, en toute sécurité, avec quelqu’un qui, avec sureté, était enfin attiré aussi par les garçons. Nous avions fini par échanger des photos de nous pour savoir si l’on se plaisait physiquement, nous avions échangé sur beaucoup de sujets divers, et aussi sur nos fantasmes homosexuels respectifs et sur ce que l’on attendait d’une relation entre nous 2, parce que ce garçon se cherchait aussi sur son orientation. Malheureusement, ça n’a pas abouti alors que l’on se plaisait physiquement, que nous commencions mutuellement à être amoureux et que nous avions prévu surtout de faire l’amour ensemble, dès notre première rencontre, si elle se passait bien (pour lui aussi, ça aurait été sa première fois). Il n’est jamais hélas venu à notre rendez-vous dans la vie réelle et ne répond plus à mes messages depuis ce rendez-vous raté qui a été pour moi une véritable frustration sexuelle dans l'actualisation de mes désirs. Même si j’ai toujours très envie d’actualiser mes désirs (cette crise covid n’arrangeant rien néanmoins pour des rencontres gays), une pause de plusieurs mois me paraissant nécessaire psychologiquement, je ne recherche plus pour le moment sur les réseaux de nouvelles relations avec des hommes, à cause de ma dernière déconvenue amoureuse et à cause de l’énergie à investir à chaque fois pour dépasser cette honte d’entrer en relation avec un garçon. Pour tout vous avouer, j’ai trembloté un max de tout mon corps quand je suis allé à ce rendez-vous raté, donc c’est encore difficile à gérer émotionnellement pour moi des rencontres gays. Peut être, faire enfin l'amour avec un garçon me permettrait de dépasser ce stade. Aujourd'hui, je voudrais donc toujours actualiser en priorité mes désirs homo par rapport à mes désirs hétéro. Jusqu’à maintenant, je pensais que cette priorité dans ma vie pouvait changer à la condition unique de ressentir à nouveau des coups de foudre amoureux pour des filles. Mais avec cette discussion récente avec cet ami étudiant psy, tout a été remis en cause et a contrarié mes croyances, je me sens obligé de passer mes désirs hétéros avant mes désirs homos pour ne plus ressentir cette honte de gay. Avec vos différentes réponses à d’autres personnes, j’ai conscience que l’orientation est quelque chose de flexible et changeante au cours du temps et il est normal de douter, de difficilement l’assumer au début et de ressentir de la honte par moment quand on n’est pas hétéronormé. Le dire est une chose, mais l’assimiler réellement dans son esprit est autre chose. D’où mes questions persistantes qui sont apparues dans ma tête depuis des jours et qui ne partent plus : Mon homosexualité est-elle un refuge et une orientation émotionnelle faute de mieux parce que je l'ai découverte tardivement ? Est-ce que cet ami en psychologie et ces sites web ont-ils raison ? Est-ce qu’ils ne confondent pas les liens cause à effet dans l’origine de l’homosexualité ? Et dans le cas contraire, est-ce que ça s’applique à moi, et si oui comment vivre avec ça ? Comment retirer toutes ces questions de ma tête ? Merci pour votre aide. Frédéric.