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3 octobre 2004

La discrimination au sein de la communauté LGBT

Salut ! Je suis gros et gai… dans la tête des gens, ce n’est pas souvent une association qui existe. Je me sens rejeté dans le village et même dans les chatrooms sur Internet. La raison pour laquelle il y a un village gai à Montréal est d’échapper à la discrimination qu’il y a face aux gais. Mais on remarque que les gais commencent à se discriminer entre eux… Où est-ce qu’on s’en va? Je veux savoir pourquoi la communauté gaie est devenue aussi obsédée par le culte du corps parfait. Je veux savoir pourquoi on continue de véhiculer cette image de l’homme homosexuel, musclé, bronzé, bleaché avec un tatou tribal sur le bicep gauche et promouvoir la diversité en même temps. Merci 😉

Équipe -Pose ta question!-

Salut Anthony,

Tout d’abord, un grand merci pour ta question. Tu soulèves une problématique que plusieurs personnes qui sont dans le même cas que toi ou qui font partie d’une minorité visible soulèvent souvent.

Il est vrai que l’image projetée de la communauté gaie semble être centrée sur un seul type d’homme (un gai caucasien [blanc], musclé, bronzé et jeune). Plusieurs gais ne se reconnaissent pas dans ce modèle, que ce soit les moins fortunés, les jeunes d’autres origines ethniques, les gros, les maigrichons, les vieux, les un peu plus maniérés et j’en passe. Je pense que ce problème prend sa source au niveau de l’argent. On véhicule ces images parce qu’elles attirent les touristes, parce qu’elles font vendre des magazines, des vêtements, et j’en passe.

Mais ce problème de modèle n’est pas juste un problème lié à notre communauté. On a juste à regarder une revue de mode tel le Vogue ou le Elle. Ces revues présentent souvent le même modèle d’homme que dans notre communauté (à la différence qu’on pense qu’il doit être hétéro) et un modèle de femme que les autres femmes se doivent de devenir malades pour y ressembler (super mince, pas de poitrine ni de hanche, très grande, etc). C’est une véritable prise de conscience sociale que l’on doit enclencher pour se sortir de ce cercle vicieux qui nous rend tou.tes malades.

La pression sociale est de plus en plus forte pour que l’on ressemble au modèle présenté. La différence pour les jeunes allosexuel.les, c’est qu’il n’y a pas autant de lieux de socialisation que pour les jeunes hétérosexuel.les. Ainsi, il est encore plus dur de vivre avec une double source de discrimination.

Je t’invite aussi à lire la réponse à la question suivante: «Jusqu’à quel point la beauté est-elle indispensable pour vivre heureux dans la société gaie?»

Cependant, il y a des ressources autres que les chatrooms et plus sûres. Pensons entre autres à notre nouvelle section de la zone des alterhéros. Pour les gens de Montréal comme toi, il y a deux organismes, Jeunesse Lambda et Projet 10. Les deux sont très différents et offrent des services complémentaires, renseigne-toi et vas les voir, tu pourrais avoir une agréable surprise. Des ressources similaires existent aussi dans plusieurs régions du Québec.

Le plus important, c’est de garder confiance en soi et de ne pas se laisser abattre. Ne change pas pour les autres et reste toujours toi-même. Lorsqu’on vit bien avec nos différences, les autres viennent à ne pas s’en soucier. Et toutes les personnes qui te rejettent parce que tu es gros, c’est qu’elles ne valent pas la peine que tu t’en soucies.

Bonne chance !

Équipe Alterhéros

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