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28 mars 2024

TÉMOIGNAGE - Je suis magnifique !

TÉMOIGNAGE

AlterHéros


Je suis arrivé au Canada à l’âge de 17 ans. Il y avait une guerre au Liban dans les années 80 et j’écoutais Mitsou et Madonna, plus spécifiquement BYE BYE MON COWBOY et LIKE A PRAYER, dans un refuge à l’abri des bombes en 1989.  Nous avons fait nos bagages et nous sommes déménagés à Montréal, une ville disco (si jamais Mado Lamotte devenait maire, je suggère que l’on change le nom de la ville pour Discoville).
Lorsque j’ai eu 18 ans, par une chaude journée d’été à Montréal,  je suis passé par hasard près d’un spectacle où un « expert » m’a convaincu que sortir du placard était soulageant et que garder pour soi le fait d’être gai pourrait me conduire droit à la dépression et au suicide. J’ai utilisé les ressources que Montréal possédait à l’époque : Je suis allée à Jeunesse Lambda, un groupe de discussion local, mais je n’ai pas senti que je m’adapterais bien au groupe. J’ai visité le Centre communautaire pour gais et lesbiennes de Montréal, qui se situait auparavant en haut du Second Cup du Village actuel, et j’ai commencé à lire des bandes dessinées sur des adolescents gais et j’ai aussi commencé à parler avec quelques personnes qui travaillaient là-bas. C’est de cette façon que j’ai fait la connaissance de deux de mes meilleurs amis (qui sont encore mes amis d’ailleurs) et que nous avons commencé à sortir ensemble au club Sky.
Quelques années de clavardage en ligne ont suivi et maintenant je ne suis plus capable de supporter le clavardage. Je préfère aller dans les bars et voir de vraies personnes même si la plupart du temps je ne rencontre personne.
Lorsque j’ai eu mes 18 ans, j’ai révélé à ma sœur et quelques-uns de mes amis « straight » mon homosexualité. Par la suite, je l’ai dis à mon père puis à ma mère. La majorité des réactions étaient positives. La réaction la plus vive a été celle de ma mère. Elle a fait une dépression alors j’ai dû lui dire que c’était seulement une passe.
Pendant mes années universitaires, j’ai eu une peine d’amour inhabituelle. Je suis tombé amoureux d’un Américain que j’ai rencontré sur Internet et j’ai fait un voyage pour le rencontrer.  Il a répondu à une annonce personnelle que j’avais laissé dans une agence de rencontre.  Mon amour était très intense, mais lui n’éprouvait pas les mêmes sentiments. À la même époque, je me sentais harcelé par ma mère. J’ai été chanceux d’avoir hérité de quelques milliers de dollars de mon grand-père. Cela m’a permis d’échapper à cet environnement hostile pour ma dernière année d’université et de me louer un petit appartement.
Deux ans plus tard, ma mère a décidé de commencer à accepter mon orientation sexuelle et nous avons recommencé à nous parler. Maintenant nous sommes de bons amis et elle se demande pourquoi je n’ai pas de petit ami.  Plusieurs personnes me posent la question.  Certains trouvent que je suis difficile.  D’autres pensent que ne veux pas avoir le coeur brisé.  Pendant longtemps j’ai cru que c’était parce que j’avais des poignées d’amour. J’avais essayé de travailler sur mon corps en m’entraînant régulièrement au centre sportif.  Une fois que je me sentais à l’aise avec mon corps, j’ai commencé à rencontrer de belles personnes.  J’ai réalisé que la qualité des personnes n’a rien à voir avec la perfection de leurs 8-packs…

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