Bonjour Marcus, et merci d’avoir fait appel à AlterHéros !
Si j’ai bien compris ce que tu traverses, tu te questionnes sur tes pensées « antiféministes », et tu te demandes si cela est bizarre ou non, étant donné que tu as un corps qui se rapproche actuellement plus du féminin que du masculin.
De plus, tu as peur que ton psy pense que tu veuilles être un garçon par esprit de contradiction, étant donné que tes parents ne t’ont pas choisi de prénom masculin à la naissance, car ils ont toujours voulu une fille.
Si tu le veux bien, nous allons explorer tes deux questionnements séparément. Premièrement, ta perception des femmes : lorsque tu dis être « totalement antiféministe », qu’est-ce que cela signifie exactement pour toi? Est-ce que cela est relié au corps des femmes en général, envers lequel tu es hostile, car justement il te rappelle toutes les particularités féminines que tu aimerais ne plus avoir (physiquement parlant)? Ou cela se situe plus au niveau des attitudes ou de l’expression de genre propres aux femmes? Ou alors est-ce relié au concept de « féminisme », qui a beaucoup été utilisé pour faire peur aux gens, mais qui signifie en réalité les gens (femmes et hommes) qui militent pour l’égalité des femmes et des hommes ?
Comment est-ce que, toi même, tu pourrais expliquer cette perception des femmes qui est la tienne? Est-ce possible que ce « rejet » de la femme puisse s’expliquer par le fait que, justement, tu tentes de repousser tout ce qui pourrait paraitre féminin chez toi? Et dans cette perspective, cette attitude envers les femmes pourrait-elle te permettre de poursuivre la construction de ton identité masculine?
Ce ne sont que des suppositions, mais je ne vois rien de bizarre, à première vue, à ce que tu sois « contre les filles », dépendamment du degré bien sûr, et tant que cela reste « sain » et ne franchit pas la limite du sexisme ou de la misogynie.
De plus, tu me dis qu’il y a « CETTE fille »… Cela me parait être un point intéressant. Tu ne serais donc peut-être pas « totalement antiféministe »!
Qu’est-ce qu’a cette fille de si spécial? Est-elle très « féminine » ou au contraire plutôt « tom-boy »? Est-ce que cette appréciation pourrait être due à sa manière de penser et de voir le monde ? Ressens-tu de l’attirance affective/sexuelle pour cette personne?
Je pense que ce sont des questionnements que tu devrais explorer avec ton psy, et une discussion là-dessus pourrait t’amener à mieux comprendre la vision que tu entretiens envers le sexe et/ou le genre féminin en général. N’aie donc pas peur de mentionner également cette fille à ton psy, si ce n’est pas déjà fait, car c’est un point très intéressant, je pense, pour comprendre ta perception des femmes !
Cependant, si tu sens que ton psy ne te convient pas réellement, ou qu’il n’est pas totalement à l’aise avec tout ce que tu lui dis, il est très important d’en changer, quitte même à consulter un psychologue ou psychiatre spécialisé dans la question de l’identité de genre, ou un sexologue, qui sera probablement plus à l’aise et plus compétent sur le sujet…
Explorons maintenant ensemble ton deuxième questionnement : tu as peur que ton psy et tes parents pensent que tu veuilles être un garçon simplement par esprit de contradiction… Penses-tu réellement qu’une personne puisse vouloir devenir un garçon par simple « esprit de contradiction » ? Personnellement, je ne pense pas que cela soit possible… Et quand bien même tes parents n’avaient pas choisi de prénom de garçon, je ne vois pas bien en quoi cela aurait pu agir sur ton identité sexuelle !
Alors tu as peur que ton psy dise à tes parents que tu es « dérangé »… Si c’est le cas et qu’il dit effectivement cela à tes parents en ces termes, c’est que tu as choisi le mauvais psy et je te conseille fortement d’exiger une deuxième expertise.
Tu sais, beaucoup de personnes trans constatent une certaine dysphorie de genre  lors de leur adolescence… Si on devait dire à toutes les personnes transgenres adolescentes qu’elles ne peuvent pas être sérieuses car elles sont en pleine crise d’adolescence, on prend le risque de faire perdre des années précieuses à ces personnes-là, années qu’elles pourraient vivre dans le genre désiré et en parfaite harmonie corps-esprit… Ce monde-là serait bien triste, s’il fallait toujours attendre la fin de l’adolescence pour être sûr que cela ne soit pas « une crise passagère » …
Bref, je pense qu’il est normal que tu ressentes de l’anxiété par rapport  à tout ça, mais à partir du moment ou un psychologue, psychiatre ou sexologue pourra attester que tu veux réellement être un garçon, et que cela ne relève d’aucun « trouble mental », plus personne ne pourra attaquer la légitimité de ton désir, ni tes parents, ni personne!
Bref, si tu es intimement persuadé que c’est ce que tu veux, tu trouveras forcément, au bout d’un moment, un professionnel qui sera convaincu également. Il faut seulement trouver le bon, mais rassure toi, cela ne devrait pas être si difficile que ça, et peut-être même que ton psy actuel te convient très bien, et saura, au bout d’un moment, reconnaître que tu vis effectivement une certaine dysphorie de genre et qu’il faut que tu agisses en conséquence pour ta santé psychologique!
Quoi qu’il en soit, je te souhaite bon courage pour la suite, et surtout garde confiance en toi! Et n’oublie pas que, au final, tu restes quand même le mieux placé pour savoir ce qu’il te faut! 🙂
J’espère avoir répondu à tous tes questionnements. N’hésites surtout pas à nous réécrire si jamais il te reste des questions sans réponse!
Marion