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10 juin 2010

Je ne sais pas si je suis lesbienne...

Je suis une femme de 48 ans, avec trois enfants, divorcée depuis huit ans. Au décès de mon père, ma féminité a sorti comme une bombe. J’ai toujours recherché des hommes pour relation amoureuse, et toujours déçue. Dans mes dernières années de mariage, j’avais beaucoup de fantasmes vis a vis les femmes, j’observe beaucoup plus les courbes et la beauté de la femme. Je ne sais pas si je suis lesbienne, mais ma question est la suivante: est il possible que j’ai tenté de recherche un homme pour camoufler ce désir, car en ce moment les fantasmes vis a vis les femmes sont tres forts, et pourquoi avoir fermé les yeux sur ca.
Petit information, j ai fréquenté une femme durant six mois après mon divorce, mais j ai rompu, par moralité, les enfants, les qu’en dira t on. mais j adore voir de la sexualité avec hommes et femmes.
merci de me guider.

Pascale

Bonjour Josy,

Merci beaucoup de nous avoir écrit. Tu as été mariée longtemps au père de tes enfants, mais tu as toujours eu des fantasmes lesbiens. Depuis ton divorce, tu as eu une relation avec une femme, mais tu y as mis fin de crainte de choquer les gens de ton entourage, tout particulièrement tes enfants. Tu te demandes si, par le passé, ton intérêt pour les hommes n'était pas une façon de nier ton désir pour les femmes.

Selon ce que tu nous as écrit, je serais tentée d'écrire que tu n'es ni hétérosexuelle, ni homosexuelle, mais bien bisexuelle. Bien sûr, uniquement toi connaît réellement ton orientation sexuelle ; mais avec le témoignage que tu as écrit, l’hypothèse mérite d’être soulevée. Tu t'es intéressée à des hommes et à des femmes, tu as été en relation avec des individus des deux sexes… Peut-être qu'en recherchant des hommes qui, pour reprendre ton expression, t'ont « toujours déçue », tu as camouflé ou fuit ton attirance pour les femmes, mais je n'en suis pas sûre. Peut-être que ça a été vrai à certains moments de ta vie, mais je doute que ça ait pu l'être tout le temps.

Le chercheur américain Alfred Kinsey, dans les années cinquante, a établi une échelle que je trouve intéressante. Dans celle-ci, il résume ce que plusieurs années de recherches lui ont permis de constater : l'hétérosexualité et l'homosexualité ne sont sont que les deux extrêmes d'une droite sur laquelle se trouvent bien des possibilités. En voici une copie :

0 = Exclusivement hétérosexuel(le)

1 = Prédominance hétérosexuelle, expérience homosexuel(le)

2 = Prédominance hétérosexuelle, occasionnellement homosexuel(le)

3 = Bisexuel sans préférence

4 = Prédominance homosexuelle, occasionnellement hétérosexuel(le)

5 = Prédominance homosexuelle, expérience hétérosexuel(le)

6 = Exclusivement homosexuel(le)

Ce qu'il faut retenir de cette grille, c'est qu'il y a plusieurs façons de vivre son orientation sexuelle et que chacune est aussi valable que les autres. Ce qu'il faut retenir aussi, c'est qu'une étiquette comme lesbienne ou bisexuelle, ce n'est qu'un mot et, comme tous les autres mots, il n'a d'importance que si on lui en accorde. Mon conseil serait de moins essayer de te catégoriser et de davantage chercher à te faire plaisir. Si fantasmer sur des femmes te fait plaisir, alors fais-le. Si tu es attirée ou tu ressens de l'amour pour un tel ou une telle, accepte-le.

Pour les enfants, c'est certain que rien n'est jamais simple, mais il ne faut pas non plus dramatiser ou s'empêcher de vivre. Aucun enfant ne souhaite le malheur de ses parents. Ce qu'ils souhaitent, c'est d'être aimés, d'être acceptés et de se sentir en sécurité. Voir leurs parents heureux, que ce soit ensemble ou séparés, ne peut jamais nuire.

Je te souhaite bonne chance dans ta démarche. Cherche ton bonheur, lorsque tu l'auras trouvé, tu verras que ton questionnement actuel se trouvera simplifié. Ne te gêne pas pour nous réécrire,

Pascale

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