J'aime la perte de contrôle de l'incontinence

J’ai découvert une nouvelle addiction depuis la venu d’un plug tunnel dans ma collection. Souvent je prenais des laxatifs et je le portais avec une couche culotte pour me vider dedans en imitant l’incontinence.

Depuis peu, j’ai commencé à mettre le plug tunnel et m’installer au dessus d’un pipi pad pour faire caca de dessus. Je m’installe a genoux comme par exemple: en écoutant la télévision, en jouant sur mon cellulaire.
Au moins avec la couche, je pouvais vaquer à mes occupations mais là, je dois rester là, à genoux le temps que je me vide car je ne suis pas rendu au points d’en laisser tomber partout (j’espère ne pas m’y rendre). J’aime cette sensation d’incontinence, de perdre le contrôle. Je ne comprends pas pourquoi j’aime ça.

Depuis plusieurs années (35 ans au minimum), je me fais un lavement avec 2 ou 3 litres d’eau à chaque semaine. J’avais découvert le plaisir de mettre une couche à ce moment là. Je ne sais pas si c’est une évolution normale d’exprimer le plaisir de perdre le contrôle mais je me pose des questions pareilles.

Merci à vous et merci de ne pas nous juger.

Mélo

Salut Georges,

Merci pour ta confiance envers l’équipe d’AlterHéros avec ta question. Ce que tu me décris semble lié à un kink en lien avec la perte de contrôle et l’incontinence volontaire qu’on associe souvent à ce qu’on appelle dans certains milieux le ADBL (Adult Baby/Diaper Lover). C’est une forme d’expression sexuelle et émotionnelle qui, tant qu’elle est pratiquée de manière sécuritaire, consensuelle et qu’elle ne nuit pas à autrui, n’est pas problématique.

On peut souvent entendre des termes pathologisant comme une « paraphilie », mais sache que tant que cette pratique ne te cause pas de détresse (ou de détresse autour de toi), tu n’as pas à avoir honte de la pratiquer.

La sexualité humaine est vaste et diverse. De nombreuses personnes explorent des sensations corporelles liées à la perte de contrôle, aux couches, aux lavements, etc. Certain·e·s trouvent avec cette pratique du plaisir, une forme de régression ou un soulagement de la pression sociale perçue.

Le plaisir que tu ressens à « perdre le contrôle » peut donc avoir des racines profondes (psychologiques, sensorielles, émotionnelles), mais il n’y a pas de mal à ça en soi. La plupart des fantasmes ou kink viennent d’expériences liées à la sexualité ou d’évènements marquants de notre vie.

Le fait que tu te demandes pourquoi tu aimes cette pratique est important à considérer. Tu cherches à te comprendre et c’est super. Le fait que tu te questionnes n’efface pas le plaisir que tu ressens, mais plutôt te permet de prendre du recul et d’analyser tes besoins, tes limites et les origines de cette fantasmatique. Ce n’est donc pas nécessairement le signe que quelque chose cloche, mais plutôt une quête de sens dans un monde qui module la sexualité de manière uniforme.

Tu parles d’un changement dans tes pratiques : passer de la couche au pipi pad à genoux. Si cette évolution te plaît et ne te met pas en danger ni physiquement ni psychologiquement, c’est une exploration totalement valide et tu n’as pas à t’en faire. Mais si tu ressens que ça devient trop prenant dans ton quotidien ou que cela devient une contrainte, par exemple que tu ne peux plus t’en passer ou que tu te sens mal si tu ne le fais pas, alors il est important de t’écouter.

Je ne dis pas cela pour te juger ou pour que tu arrêtes à tout prix, mais plutôt pour vérifier si un déséquilibre s’installe dans ton quotidien ou si, au contraire, il s’agit simplement d’une pratique qui te fait du bien.

Si tu cherches à comprendre plus précisément l’origine de ton attirance pour cette pratique, tu peux toujours consulter un·e professionnel·le en sexologie formé·e sur le sujet. Ce genre d’espace est sans jugement et peut t’apporter un réel soulagement.

Bref, il est normal d’explorer sexuellement afin de trouver ce qui te plaît ou te convient. L’important est que tu sois bien avec cette pratique. Si elle t’épanoui et ne te coupe pas du reste de ta vie, elle peut tout à fait être intégrée à ta sexualité. Par contre, si elle devient envahissante, ou qu’elle te procure un sentiment de détresse ou d’addiction, il peut être utile de consulter un·e professionnel·le en sexologie pour en discuter plus en profondeur.

Merci encore pour ta confiance. Tu as le droit de ressentir ce que tu ressens et tu mérites de comprendre ton propre fonctionnement sans honte.

Si tu veux aller plus loin, je te laisse ici un lien vers une autre question 😉

Est-ce qu’on peut devenir incontinent à force de porter des couches comme fétichisme?

Mélo, intervenante sociale pour AlterHéros