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18 octobre 2018

J'ai la nette impression que mon fétichisme vestimentaire est devenu une addiction dont je ne parviens pas à me débarrasser.

sandie

Selon le DSM-V, je «souffrirais» d’une paraphilie dénommée TRANSVESTISME. De fait, je suis hétéro et je revête des vêtements dits «réservés aux femmes» depuis mon adolescence dans le cadre d’une excitation sexuelle intense. J’ai été marié deux fois dont une + de 25 ans avec la compréhension et l’admission de mon fétichisme vestimentaire de la part de mes ex-épouses.
Maintenant que je vis seul depuis trois ans, je remarque que je continue à me «travestir» sans même avoir le besoin d’une relation sexuelle. Je cherche à féminiser mon look au maximum me permettant ainsi de sortir de chez moi et de me promener incognito dans ma ville. Pour moi, c’est devenu une nouvelle forme d’excitation sans pour autant chercher à rencontrer une nouvelle partenaire.
J’ai une amie de longue date qui vient très régulièrement me rendre visite dans le seul but d’avoir une relation sexuelle avec moi habillé en femme. C’est d’ailleurs elle qui achète mes robes, jupes, collants, escarpins, perruque, bijoux, etc.
J’ai la nette impression que mon fétichisme vestimentaire est devenu au fil du temps une addiction dont je ne parviens pas à me débarrasser.
Ma question : Suis-je en marge de connaître une dysphorie du genre ou est-ce simplement un état passager ?
NB : Je suis père et grand-père, ce qui est très mal perçu par mes enfants.
Robert
 
 

Bonjour Robert!

 

Merci de faire confiance à Alterhéros!

 

Si je comprends bien, vous vous questionnez à savoir si vous «souffrez» de transvestisme et si vous ne seriez pas en voie de «développer» une dysphorie de genre.

 

Permettez-moi de vous rassurer, vous n’êtes pas le seul dans cette situation, beaucoup de gens, à divers moments de leur vie, se questionnent sur leur sexualité et/ou leur identité de genre.

 

Le DSM-V est un manuel largement utilisé par les psychiatres, psychologues et autres professionnel.le.s comme les sexologues dans les diagnostics de «troubles sexuels». C’est également un ouvrage très critiqué pour ses catégories diagnostiques qui pathologisent certains érotismes et identités de genre. Néanmoins, pour certaines personnes, il devient utile puisqu’un diagnostic est souvent nécessaire pour accéder à des services sociaux et médicaux. Pour mon intervention écrite, je ne ferai pas référence à ces catégories du DSM-V, j’aborderai plutôt des concepts tels que l’identité de genre et l’érotisme.

 

Vous mentionnez éprouver un vif sentiment d’excitation sexuelle en lien avec le port de vêtements «féminins» depuis l’adolescence. Pensez-vous que c’est uniquement une partie de votre érotisme ou est-ce plutôt un élément en lien avec votre identité de genre? L’érotisme est un univers riche et complexe. Plusieurs choses peuvent nous exciter: des personnes, des corps, des objets, des idées, etc. L’excitation que procure le port des vêtements du «sexe opposé» en fait partie et c’est même très commun. Avez-vous pensé à la signification que vous donnez aux vêtements féminins lorsque vous vous sentez excité? Il est souvent intéressant de creuser le sens qu’on prête aux choses afin de comprendre pourquoi elles nous font sentir ainsi.

 

Vous dites que votre fétichisme vestimentaire semble devenir une addiction. Comment vous sentez-vous lorsque vous portez ces vêtements? Seulement excité? À l’aise? En cohérence avec soi? Est-ce que le port de vêtements «féminins» vous permet d’explorer votre féminité? Lorsque vous avez des relations sexuelles avec votre amie de longue date et que vous êtes habillé «en femme», comment vous sentez-vous dans votre genre? Homme? Femme? Ni homme, ni femme?

 

Il y a des personnes qui ne se sentent pas appartenir au genre assigné à la naissance. On parle alors de personnes trans. On peut s’identifier dans des catégories binaires comme homme ou femme, ou on peut s’identifier hors de cette binarité. Il y a des personnes pour qui le genre est fluide et change à travers le temps. Certaines personnes vivent leur genre «en alternance».  Il y a tellement de diversité et de manières de vivre son genre et c’est cela qui fait sa beauté! Et ce qui est bien là-dedans, c’est qu’il n’y a pas d’âge pour découvrir son genre ou trouver une autre façon de le vivre! Cela peut se faire à n’importe quelle étape de la vie.

 

Je te laisse un peu de lecture, un lexique sur l’identité de genre, car je suis consciente qu’on puisse se perdre rapidement dans tous ces termes!

 

Je vous laisse également quelques réponses issues de notre site web sous les mêmes thématiques:

J’aime me déguiser en femme, suis-je trans ou travesti ?  

J’aime porter des vêtements féminins. Mais est-ce qu’être une femme est vraiment ce que je veux ?

Je fais l’amour aux hommes que lorsque je me travesti. Suis-je normal ? 
Je suis perdu dans mon corps et dans ma sexualité…
Avez-vous pensé à consulter un.e professionnel.le outillé.e dans les questions du genre et de l’érotisme? Cette personne pourrait explorer ces thèmes avec vous, et ce, à votre propre rythme et en toute confidentialité.
 
Par ailleurs, si vos questionnements par rapport à votre identité de genre se consolide de plus en plus, n’hésitez pas à contacter l’association LGBT+ la plus près de chez vous afin de pouvoir entendre des témoignages de personnes ayant vécu des situations similaires à la vôtre ! Je vous propose par exemple de jeter un coup d’oeil à la Rainbow House de Bruxelles, qui regroupe plusieurs différentes associations LGBT+ de la région. La Rainbow House pourra conséquemment vous référer à l’association la plus adaptée à vos besoins. 🙂
 

Je vous invite à nous réécrire si vous avez d’autres questions ou si vous en ressentez le besoin.

 

Je vous souhaite une bonne journée!

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