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2 juin 2025

Est-ce si important d'avoir une petite amie?

Salut, j’ai 16 ans et je préfère pas donner mon nom. Je vais être honnête sur ma question. En vrai ça n’a que peu de rapport avec le sexe ou je ne sais quoi. C’est juste que je perd de plus en plus l’attrait amoureux envers les femmes. Je vous prie de ne pas me considérer comme mysogine ou je ne sais quoi, mais mes expériences avec les femmes se sont jamais bien passés, elles sont toujours trop compliqués ou à toujours vouloir me modifier pour rentrer dans ses codes. Je sais que c’est un truc dit par tout le monde par effet barnum, mais je me suis toujours senti très différent du lot. Je l’assume totalement, étant neurodivergent. C’est juste que maintenant je comprend mieux le cliché du « les neurodivergents ou handicapés en général ont bien moins de chances d’avoir des relations amoureuses », et c’est malheureusement assez vrai. Désolé c’est beaucoup de bla bla. Mais j’ai juste pas envie de mourir celib ou me considérer comme Aromantique, je crois que c’est le terme. Parce que en tout cas pour vraiment réfléchir à une relation que vers la trentaine, les lycéens comme moi sont trop immatures. Merci de m’avoir écouté, et donc bah..je sais pas où trop aller avec tout ça. Devrais je quand même tenter le coup ? Ou faire avec ce que le destin me donne ? Merci les gars, keep it up !

Mélo

Salut Gaara,

Merci à toi pour ce message honnête à l’équipe d’AlterHéros. De ce que j’en comprends, tu as eu plusieurs échecs amoureux et tu aimerais maintenant comprendre ce que tu veux en terme relationnel. Est-ce que j’ai bien compris?

Beaucoup de personnes, neurodivergentes ou non, se posent les mêmes questions que toi, se sentent déphasées avec les normes relationnelles et ont parfois l’impression de ne pas coller à ce qu’on attend dans les relations amoureuses.

Tu décris perdre de plus en plus l’attrait amoureux envers les femmes. Sache que c’est tout à fait normal. Ton vécu avec les relations féminines t’a peut-être amené à de la frustration, de la fatigue ou de la déception. Ça ne veut pas dire que tu es misogyne, ça veut dire que tu es blessé ou que tu n’as pas trouvé des relations dans lesquelles tu te sentais respecté, compris ou toi-même.

Et ça, c’est dur, mais ça ne veut pas dire que l’amour est fermé pour toi.

Tu décris être neurodivergent et avoir l’impression que cela réduit tes chances en amour. Tu as raison. Malheureusement, les personnes neurodivergent·e·s sont souvent confronté·e·s à plus d’obstacles relationnels. La difficulté de lecture des codes sociaux, les attentes normées, les incompréhensions, l’hypersensibilité, les décalages, etc. Et en face, beaucoup de personnes ne savent pas comment accueillir cette différence. Ce n’est pas toi le problème. C’est le monde qui est encore trop peu formé à la richesse de la neurodivergence.

Mais, il y a des gens qui vont t’aimer tel que tu es. Peut-être pas tout de suite, peut-être pas au lycée, mais plus tu te comprendras et plus tu construiras des relations basées sur le respect de toi, plus tu vas trouver des connexions qui ont du sens.

Tu dis ne pas avoir envie de mourir célibataire, ni de te considérer aromantique. Encore une fois, c’est normal. Tu n’as pas à forcer une étiquette si tu ne t’y reconnais pas. Être aromantique, c’est un ressenti et non une conséquence d’expériences décevantes. Si tu ressens encore un désir de lien, de complicité, d’intimité émotionnelle ou romantique, alors tu n’es probablement pas aromantique. Tu es juste en attente d’un lien qui te correspond vraiment.

Et même si tu l’étais : être aromantique n’est pas une fatalité ni une « malédiction ». Il y a plein de façons de vivre sa vie de manière épanouie en dehors des modèles classiques.

L’adolescence est un moment confus pour beaucoup de monde. L’amour au lycée est souvent basé sur des normes, des apparences, des dynamiques d’immaturité émotionnelle. Tu as peut-être besoin de plus de maturité, d’authenticité, de sécurité dans les liens. Et ça vient souvent un peu plus tard.

Tu as le droit de prendre une pause. De ne pas chercher activement. De te concentrer sur toi, sur tes passions, sur ce qui t’épanouit. Ça ne veut pas dire abandonner l’amour. Ça veut dire arrêter de forcer des relations qui ne te ressemblent pas. Mais si un jour une personne te fait sentir bien, vu, compris et que tu as envie d’essayer, tu peux toujours tenter le coup.

Bref, rappelle-toi que tu es valide. Tu n’as pas à te cadrer dans un type de relation. Forcer les choses ne te rendra pas plus heureux.

J’ai confiance que si tu te laisses du temps, tu finiras par connecter avec la bonne personne! 😉

N’hésite pas à nous réécrire si tu le souhaites,

Mélo, intervenante sociale pour AlterHéros

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