10 Décembre 2023

Est-ce qu'il y a un problème médical à fréquenter un cousin ou une cousine ?

je voudrais savoir si il y a un problème à fréquenter un cousin ou une cousine, autre que moralement je parle plutot de problèmes de descendance, on di que les maladies héréditaires complique la vie de ces enfants, je sais que c’est vrai mais quelles sont les chances que ça arrive?

marilyn c.

Bonjour Jacen !

Merci de nous avoir écrit. Donc, tu te demandes quels sont les risques

de la consanguinité (ie, avoir des enfants provenant de parents de la même famille) en ce qui a trait aux maladies génétiques (héréditaires).

Pour bien comprendre ce problème, il faut tout d’abord avoir une

connaissance de base de la génétique. Chaque enfant reçoit la moitié

de son bagage génétique de sa mère et l’autre, de son père. Chaque personne possède deux allèles pour chaque chromosome (qui contiennent

l’information génétique dans nos cellules), et chaque parent donne un de ses deux allèles à son enfant, afin qu’il en ait lui aussi deux pour chaque chromosome.

Or, il existe deux catégories de maladies qui sont transmises par les

gènes: les maladies récessives et les maladies dominantes. Dans le cas des maladies dominantes, avoir un seul allèle affecté par la maladie (par exemple, avoir reçu un allèle affecté par le père, qui avait la maladie, et un allèle normal par la mère, qui n’avait pas la maladie) rend la personne

malade, même si l’autre allèle est normal. Dans le cas des maladies

récessives, il faut que la personne ait hérité de deux allèles affectés pour

développer la maladie (donc, que ses deux parents lui aient transmis chacun un allèle affecté). Si la personne ne reçoit qu’un allèle affecté pour une maladie récessive, on dit alors qu’elle est porteuse de cette maladie, mais elle n’en manifestera pas les symptômes.

Ainsi, le risque que l’enfant souffre de maladies génétiques est en

effet plus grand si les parents ont des ancêtres communs, mais seulement en ce qui concerne les maladies récessives (par exemple, la fibrose kystique), car le risque que les deux parents soient porteurs de la maladie (ou affectés si la maladie permet tout de même à la personne d’avoir des enfants) est beaucoup plus élevé si les deux parents viennent de la même famille. Par contre, c’est seulement vrai s’il y a des cas de maladies génétiques dans cette famille; de plus, ces maladies restent très rares, mêmes chez les enfants provenant d’unions consanguines. Je crois que cette information a surtout été propagée dans le but de décourager les membres d’une même famille de se marier pour des raisons morales/religieuses. Il reste que c’est tout de même la raison pour laquelle les maladies génétiques ont tendance à se manifester davantage dans les petites communautés, comme chez les Juifs Ashkénazes ou au Saguenay-Lac-Saint-Jean, où les gens ont tendance à se marier

avec des gens de leur communauté (et donc ayant souvent des ancêtres

plus ou moins lointains), créant ainsi une moins grande diversité du bassin

génétique.

Quant au risque précis pour un enfant de souffrir de maladies

génétiques si ses parents sont, par exemple, des cousins, il m’est impossible de te donner un chiffre précis car ce risque est différent selon les personnes en question et les maladies en question. Si deux personnes ayant des ancêtres communs souhaitent avoir des enfants, l’idéal serait pour eux d’en discuter avec un médecin/généticien afin de faire l’analyse de la probabilité que leurs enfants souffrent de maladies héréditaires et d’ainsi pouvoir planifier en conséquence.

Voilà, j’espère que cela répond à ta question, et n’hésite pas à nous

réécrire ! Je te laisse avec cet article sur la consanguinité qui

pourrait

aussi t’aider à mieux comprendre ce phénomène:

http://www.france5.fr/sante/droits/W00520/2/

Marilyn, pour AlterHéros

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