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7 décembre 2024
Comment enseigner la fécondation des plantes et des animaux de manière inclusive?
Bonjour, je dois enseigner la fécondation des plantes et des animaux. Les manuels sont ultra focus sur les termes gamètes mâles et femelles, distinguer les 2, etc. Comment je peux aborder cela pour être plus inclusive tout en suivant le curriculum de secondaire 1? Est-ce qu’il y a des ressources pour que je n’aie pas à tout rédiger moi-même?
Mélo
Salut Patricia,
C’est une super initiative que tu veuilles aborder la fécondation de manière inclusive. Il est vrai qu’il peut être difficile de savoir comment aborder ce contenu, qui a longtemps été très genré. Je t’écris ci-bas quelques suggestions afin d’adopter un enseignement inclusif tout en suivant le curriculum.
Premièrement, de manière générale, plutôt que de parler de « gamètes mâles » et « gamètes femelles », tu peux utiliser différentes expressions. Par exemple, pour remplacer les spermatozoïdes, tu peux dire « gamète donneur ou gamète transmetteur » comme ce sont ces gamètes qui transportent l’ADN vers l’ovule. Pour ces dernières, tu peux utiliser les termes « gamète receveur », « gamète récepteur » ou « gamète nourricier » sachant que ce sont elles qui accueillent l’ADN et soutiennent le zygote. Tu pourrais, toutefois, aussi simplement utiliser les termes « spermatozoïde » et « ovule » sans mentionner « mâle » ou « femelle ».
Quand on parle de la fécondation des plantes, on peut aussi adopter un langage inclusif en mettant l’accent sur les rôles biologiques des gamètes et les structures impliquées, sans nécessairement genrer les termes. Il serait important d’éviter les formulations genrées comme « organe mâle » et « organe femelle ». Tu pourrais, par exemple, parler de « fleurs produisant du pollen »(qui contient les gamètes transmetteurs) et « fleur produisant des ovules » (qui contient les gamètes récepteurs). Les mécanismes de fécondation pourraient être comparés à des processus collaboratifs où des cellules se « complètent » pour créer une nouvelle vie. Cela met l’accent sur le fonctionnement plutôt que sur des catégories rigides.
Tu peux aussi expliquer que les plantes ont différentes stratégies : certaines sont « monoïques » (les deux types de gamètes sur une même plante) et d’autres « dioïques » (gamètes sur des plantes distinctes). Cela montre que les rôles ne sont pas figés.
Voici quelques exemples de phrases que tu pourrais utiliser :
- « Les gamètes transportés par le pollen migrent pour fusionner avec les gamètes contenus dans les ovules. »
- « Dans la fécondation, un gamète se combine avec un autre pour créer un nouvel organisme. »
- « La fécondation chez les plantes se produit lorsque le grain de pollen (gamète mobile) rencontre l’ovule (gamète réceptif). »
- « Les gamètes transporteurs rencontrent les gamètes réceptifs au niveau du pistil. »
- « Chez certaines plantes, une seule fleur produit à la fois le pollen et les ovules, tandis que chez d’autres, il faut deux plantes distinctes pour compléter la reproduction. »
- « Les gamètes transportés par le pollen rencontrent les gamètes contenus dans les ovules, permettant la formation d’une graine »
Autres idées :
- Tu pourrais créer un schéma où les élèves identifient les rôles (transporter, recevoir, fusionner) plutôt que d’insister sur des termes genrés.
- Tu pourrais aussi favoriser la discussion en demandant à la classe « Pourquoi certaines plantes ont besoin d’une autre pour compléter leur cycle reproductif, alors que d’autres peuvent se reproduire seules ? »
- Tu pourrais ainsi introduire l’idée que la nature est variée. Cela montre la richesse et la diversité des stratégies reproductives dans le vivant.
Voici quelques ressources qui pourraient t’aider pour la suite :
- Gender Inclusive Biology (Contient plusieurs thématiques et comment les enseigner de manière inclusive)
- EGALE : Ressources pour éducateurs (Plusieurs ressources utiles)
- Guide de rédaction inclusive de l’INRS (Pour adopter un vocabulaire et une écriture inclusive dans ton enseignement, en général)
Tu pourrais aussi collaborer avec tes collègues ou des organismes locaux pour adapter le matériel sans le rédiger toi-même.
Bon courage et bravo pour cette belle initiative!
Mélo, étudiante au baccalauréat en sexologie et stagiaire pour AlterHéros