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5 mai 2019

Je ne veux pas être genré.e... est-ce que c'est juste un faux désir créé par mon envie d'être hors-normes ?

Bonjour !
Je m’excuse d’avance pour le long message qui va suivre, mais j’ai vraiment besoin de me confier et de vraiment expliquer en profondeur ce qui m’arrive et mes questionnements et tout ça. Alors je comprendrais bien sûr si vous décidiez alors de ne pas me répondre à cause de la longueur de mon message, au moins cela m’aura permi de me confier un peu.
Alors, je commence. Tout à commencée il y a à peu près un an, quand j’ai commencée à beaucoup me remettre en questions, à me poser tout pleins de questions sur moi et tout cela. J’ai aussi appris, à mon entrée au secondaire environ, le fait qu’il y avait plusieurs orientation sexuelle et qu’il n’existait pas que l’hétérosexualité. J’ai donc commencé à me questionner là-dessus l’année passée, pour finalement trouver la réponse.
Puis est venue le temps de me dire : « mais… je ne suis pas hétéro comme je le pensais. Alors et si je n’étais en réalité pas une fille comme je l’ai toujours crue ? » Il faut savoir qu’avant longtemps, je pensais qu’il n’existait que deux genres : fille ou gars. Et moi, comme on me dit depuis que je suis née que je suis une fille, je ne me suis jamais attarder sur le sujet et j’ai juste… laissée ça aller. Je me disais,« je suis une fille», tout simplement. Sauf que maintenant… Maintenant j’ai appris qu’il y a beaucoup plus que juste fille ou garçon… Alors ça m’amène tout plein de questionnements et de doutes.
Puis, j’ai réalisé que toutes ces choses de genres et tout ça me tapait vraiment sur le système et que j’avais juste envie d’être non-genré, ni fille, ni gars, juste moi. Sauf que : quand on me genre, ça ne me dérange pas tant que ça (autant si on me genre fille que gars) et j’ai aussi le fâcheux désir de tout le temps être différente des autres, hors de la norme.
Alors, ça m’amène des doutes… Est-ce que mon désir d’être non-genré vient simplement du fait que je veux être différente ? Ou alors est-ce que c’est un désir simplement créer par mon cerveau ? Je suis complètement perdue.
D’autant plus qu’avant, ça ne m’avait jamais causé problème d’être genré fille ! Manque de connaissance ? Peut être…
Sachant aussi que je n’aime vraiment pas mon corps et que j’aimerais vraiment ne plus avoir d’attributs féminins, parfois. Et que aussi, des fois, j’aimerais vraiment juste être un garçon. Mais que des fois, aussi, je veux simplement être moi, sans genre.
Mais est-ce que c’est juste des faux désirs dû à mon cerveau qui veux être hors de la norme ?
En tout cas, tout ça me mélange beaucoup et je suis complètement perdue… Auriez-vous des conseils pour moi ?
J’espère ne pas trop vous avoir mélanger et merci d’avoir pris le temps de lire mon message. Je vous remercie aussi d’avance pour la réponse 🙂
Quelqu’un de perdu

Marie-Édith Vigneau

Bonjour !
Je m’excuse d’avance pour le long message qui va suivre, mais j’ai vraiment besoin de me confier et de vraiment expliquer en profondeur ce qui m’arrive et mes questionnements et tout ça. Alors je comprendrais bien sûr si vous décidiez alors de ne pas me répondre à cause de la longueur de mon message, au moins cela m’aura permi de me confier un peu.
Alors, je commence. Tout à commencée il y a à peu près un an, quand j’ai commencée à beaucoup me remettre en questions, à me poser tout pleins de questions sur moi et tout cela. J’ai aussi appris, à mon entrée au secondaire environ, le fait qu’il y avait plusieurs orientation sexuelle et qu’il n’existait pas que l’hétérosexualité. J’ai donc commencé à me questionner là-dessus l’année passée, pour finalement trouver la réponse.
Puis est venue le temps de me dire : « mais… je ne suis pas hétéro comme je le pensais. Alors et si je n’étais en réalité pas une fille comme je l’ai toujours crue ? » Il faut savoir qu’avant longtemps, je pensais qu’il n’existait que deux genres : fille ou gars. Et moi, comme on me dit depuis que je suis née que je suis une fille, je ne me suis jamais attarder sur le sujet et j’ai juste… laissée ça aller. Je me disais,« je suis une fille», tout simplement. Sauf que maintenant… Maintenant j’ai appris qu’il y a beaucoup plus que juste fille ou garçon… Alors ça m’amène tout plein de questionnements et de doutes.
Puis, j’ai réalisé que toutes ces choses de genres et tout ça me tapait vraiment sur le système et que j’avais juste envie d’être non-genré, ni fille, ni gars, juste moi. Sauf que : quand on me genre, ça ne me dérange pas tant que ça (autant si on me genre fille que gars) et j’ai aussi le fâcheux désir de tout le temps être différente des autres, hors de la norme.
Alors, ça m’amène des doutes… Est-ce que mon désir d’être non-genré vient simplement du fait que je veux être différente ? Ou alors est-ce que c’est un désir simplement créer par mon cerveau ? Je suis complètement perdue.
D’autant plus qu’avant, ça ne m’avait jamais causé problème d’être genré fille ! Manque de connaissance ? Peut être…
Sachant aussi que je n’aime vraiment pas mon corps et que j’aimerais vraiment ne plus avoir d’attributs féminins, parfois. Et que aussi, des fois, j’aimerais vraiment juste être un garçon. Mais que des fois, aussi, je veux simplement être moi, sans genre.
Mais est-ce que c’est juste des faux désirs dû à mon cerveau qui veux être hors de la norme ?
En tout cas, tout ça me mélange beaucoup et je suis complètement perdue… Auriez-vous des conseils pour moi ?
J’espère ne pas trop vous avoir mélanger et merci d’avoir pris le temps de lire mon message. Je vous remercie aussi d’avance pour la réponse 🙂
Quelqu’un de perdu

Bonjour toi !

Merci de nous écrire. Mes plus sincères excuses pour le long délai de réponse. Question de transparence, disons qu’il y a eu un malentendu entre intervenant.e.s. J’espère que tu te portes bien malgré tout.
Dans la rédaction de ma réponse, je vais utiliser un langage le moins genré possible. J’espère que cela te conviendra. Tu pourras ainsi voir ce que ça te fait lorsqu’une personne ne te genre pas, du moins à l’écrit.
Tu expliques que tu as toujours cru que tu étais cisgenre (que ton genre correspondait à celui qui t’a été assigné à la naissance) et hétérosexuel.le (ayant la capacité d’être attiré.e principalement par les personnes du même genre que toi), mais que tu te poses maintenant des questions à ce sujet. Ça ne te dérange pas vraiment d’être genré.e au féminin, ni au masculin, mais le fait de se voir imposer un genre te «tape sur le système» comme tu l’expliques. Tu te demandes toutefois si ce désir de ne pas être genré.e vient du besoin de sortir de la norme.
C’est une très belle question que tu nous envoies. Tu sais, plusieurs personnes sont agenres ou encore genderfluid. Les personnes agenres n’ont pas de genre (ni homme, ni femme, ni entre les deux) alors que les personnes au genre fluide (genderfluid) vont voir leur genre changer selon différents paramètres. Tu peux lire ceci pour en savoir plus 🙂 Est-ce que tu te reconnais dans l’une de ces définitions?
Le fait de se voir assigner un genre à la naissance est dérangeant, voire créateur de détresse, pour plusieurs personnes, dont les personnes non-binaires ou agenres dont l’identité n’est pas reconnue au niveau légal, ou encore les personnes trans, surtout si elles n’ont pas la possibilité de procéder à des démarches qui leur permettent de vivre en accord avec leur identité de genre réelle sans accrochages (par exemple: personnes trans migrantes qui ne peuvent pas changer leur mention de sexe sur leurs documents d’identité, personnes trans dans une situation financière précaire qui ne peuvent pas avoir accès à du matériel d’affirmation de genre ou qui vivent dans un milieu transphobe duquel elles sont dépendantes, etc.) … autrement dit, pour pas mal tout le monde, sauf les personnes cis ! Nous avons pourtant cette fâcheuse habitude de catégoriser à partir de cette case cochée à notre naissance suite à une simple observation de nos organes génitaux externes. Aussi, la langue française est traître; il faut tout genrer lorsqu’on parle d’une personne, ou presque… ! À ce sujet, tu peux lire ce guide, particulièrement la section au sujet d’un langage neutre, environ au 3/4 du document – Guide des enjeux LGBTQIA+ à l’université.
Tu te demandes si le tout provient d’une idée, d’un désir de ton cerveau. C’est possible: toutes les idées proviennent du cerveau, n’est-ce pas ? Est-ce que cela est moins valide pour autant ? Est-ce que ton besoin de ne pas être genré.e, ou encore le fait de ne pas être dérangé.e par le fait qu’on te genre au masculin ou au féminin, est moins important ? Au-delà du désir de vouloir être hors-norme, si, au plus profond de toi-même, tu ressens un besoin et que celui-ci n’est pas comblé, que tu sens que ton identité n’est pas respectée, ou encore que tu es indifférent.e au genre auquel on t’identifie, c’est correct de l’affirmer. À toi de voir dans quelles situations tu es à l’aise de le faire.
Concernant ton corps, si tu souhaites diminuer l’impact d’attributs que tu qualifies de féminins, tu peux utiliser un binder pour que ta poitrine soit moins visble. Je te laisse le lien d’un fournisseur qui s’appelle GC2B. Un.e de mes collègues, Gabriel.le, suggérait récemment à une personne qui souhaitait commander un binder mais qui ne voulait pas que ses parents s’en rendent compte, de le faire durant une période festive ou près d’un anniversaire en disant que tu recevras un cadeau secret que personne ne doit ouvrir car c’est une surprise.
Je te propose aussi de contacter Jeunesse Idem. Cet organisme de ta région pourrait non seulement t’offrir des services près de chez toi, mais aussi recevoir ton binder à ses bureaux si tu choisis d’en commander un. Iels organisent une activité de création d’affiches pour le 17 mai, journée internationale de lutte contre les LGBTQphobies, mardi prochain (le 7). Si tu es dans le secteur de Hull (on ne sait jamais, la chance pourrait nous sourire!), tu pourrais y participer pour y faire des rencontres intéressantes ! Il y aura aussi un BBQ le 16 mai. 🙂
Alors, que penses-tu de tout cela ? J’espère que ma réponse t’est utile.
Quoi qu’il en soit, n’hésite pas à nous écrire à nouveau en cas de besoin. On est là pour toi!
Au plaisir,
Marie-Édith, B.A. sexologie, DESS travail social

 

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